12 juillet 2014

Newsletter #2 - Lima à Matucana

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Il n’y a qu’une seule route pour sortir de Lima vers l’est, la Carretera Central, alors tout le monde se retrouve dessus! Nous voilà donc à pédaler aux côtés de milliers de véhicules en tout genre, camions, autos, autobus, motos, tous plus polluants les uns que les autres. Et que dire du bruit…l’enfer! Nous traversons d’abord d’interminables banlieues aux allures de zones de guerre, beige de poussière, fourmillant de monde, cacophoniques à l’excès. Ouf!



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Heureusement, le dénivelé de cette première journée reste progressif et nous parvenons à rejoindre Chosica début d’après-midi. Comme c’est notre destination pour la journée, nous arrêtons pour une pause au coin d’une rue histoire de réfléchir à nos options pour nous loger. Et là, un de ces petits miracles pour cyclotouristes se produit!

Maria apparait et nous salue en anglais, puis commence la conversation habituelle sur d’où on vient, où on va… Après quelques minutes, elle nous dit qu’elle peut nous arranger quelque chose pour
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la nuit avec l’aide d’une amie. Nous acceptons évidemment! Nous laissons les vélos chez elle et 
prenons le Collectivo avec elle pour rejoindre son amie au Mercado de Chosica où elle tient un petit restaurant, « le meilleur en ville ». Maria nous offre un énorme dîner délicieux et nous faisons la connaissance de Nelsa et sa fille Margo. C’est chez Nelsa que nous logerons ce soir et elle nous offre le souper et le déjeuner du lendemain! Maria nous explique que lors de voyages qu’elle a fait, elle a souvent reçu de l’aide et elle souhaite rendre la pareille à d’autres personnes. Elle nous raconte un peu de sa vie et celle de son amie Nelsa. Quelles femmes admirables! Nous sommes émus de tant de générosité et ne pouvons qu’être reconnaissants de croiser des personnes aussi extraordinaires sur notre route.


Le lendemain, nous quittons Chosica plus enthousiastes que jamais, malgré la circulation qui reste infernale.  Mais au bout d’une vingtaine de kilomètres, le dénivelé devient plus ardu et la chaleur s’intensifie. Nous sommes définitivement sortis de la brume de Lima et les sommets qui se profilent devant nous, deviennent de plus en plus imposants sur fond de ciel d’un bleu pur.



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À la pause dîner, nous stoppons près d’un petit kiosque où une dame vend des fruits et des légumes. Elle nous propose de goûter ses chirimoyas, un fruit délicieux, très sucré. Ça sera notre dessert! Nous lui faisons la conversation en espagnol: elle raconte que sa fille étudie la médecine en Allemagne. Elle se laisse prendre en photo mais elle insiste elle aussi, avec son appareil, pour faire une photo de nous avec des chirimoyas dans les mains! Ça lui servira de publicité, qui sait…

Nous avons besoin de toute notre énergie pour la suite. En effet, les pentes sont de plus en plus raides et le mercure grimpe au dessus de 30°.  La route n’a pas d’accotement et on se sent frôlés par les nombreux camions et autobus qui nous font respirer leur gaz d’échappement noirs. Tout ce beau monde semble bien à l’aise de
faire des dépassements risqués dans les courbes, et nous arrivons fréquemment face à face avec des véhicules qui descendent à toute allure dans la voie où nous roulons! Nous apercevons un autobus à deux étages qui tourne tellement vite dans une courbe qu’il penche dangereusement vers l’extérieur, ses deux pneus presque aplatis!!! On se dit en blaguant qu’on préfère encore être sur nos vélos que dans cet autobus!


Nous avons aussi droit aux assauts de dizaines de chiens errants! Ici au Pérou, les chiens semblent n’appartenir à personne et ils vagabondent un peu partout. Si on dit que le chien est le meilleur ami de l’homme, il n’est pas du tout celui du cycliste! Toujours prêts à nous tâter du mollet, ils aboient et grognent en nous poursuivant à qui mieux mieux. La meilleure façon de les décontenancer: stopper brusquement et mettre pied à terre fermement! Les voilà hésitants et, la plupart du temps, ils
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rebroussent chemin et nous pouvons repartir lentement. Mais disons que ce n’est pas de tout repos quand on a des camions qui vous frôlent à gauche et une meute de chiens qui vous attaquent à droite! 


Quand nous arrivons à Surco, un tout petit village, nous sommes crevés! Mais les deux seuls hôtels ne semblent pas trop intéressants et on nous dit que Matucana n’est « qu’à 2 km, 15 minutes à vélo »…Hum! Ça nous a pris 1h30 pour faire les 8 km qui restait!!! Voilà une autre leçon: ne jamais croire les évaluations de route des Péruviens! 


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Nous l’apprenons de dure façon et c’est complètement épuisés que nous finissons de gravir la route jusqu’à Matucana non sans avoir dû pousser nos vélos par moments. Nous trouvons un petit hôtel à $13 la nuit, avec eau chaude!!! Et luxe suprême, une connection wi-fi! Nous sentons que nous avons poussé nos limites à bout. De plus, au départ de Montréal, Charles avait attrapé un rhume et depuis quelques jours, voilà que Denise aussi a mal à la gorge et tousse beaucoup. Cela nous gruge beaucoup d’énergie. Nous resterons donc à Matucana au moins 4 nuits pour récupérer.


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Et tant qu'à être ici nous en profitons pour faire de petites excursions faciles dans les environs, rien d'exténuant. Faut guérir ces sacré rhumes! Nous partons donc à la découverte sur le sentier du petit village d'Huariquina non loin de Matucana. Nous y découvrons un petit hameau qui se trouve sur l'ancienne Carretera central. Plusieurs bâtiments sont abandonnés car la nouvelle route a attiré tous les commerces. Le petit village est charmant et sa place principale est invitante! Nous y prenons une orangeade  "Crush" (prononcer "crouche"!)puis continuons notre randonnée jusqu'à la chute de Challape en longeant la voie ferrée. Le retour se fait en partie en moto-taxi, question d'essayer ce moyen de transport et de ne pas trop se fatiguer...on soigne un vilain rhume, ne l'oubliez pas! Même si ça nous brasse la carcasse pas mal, l'expérience en vaut la peine.

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Compte tenu des circonstances, nous sommes à organiser un moyen de transport pour faire les derniers 25 km de l’infernale Carretera Central jusqu'à Rio Blanco, le point de départ des routes de montagnes. Après tout, nous sommes venus ici au Pérou pour pédaler surtout la campagne andine. En effet, de Rio Blanco à Huancavelica, nous envisageons de suivre le trajet dessiné par Harriet et Neil Pikes, un couple d’Anglais qui a sillonné les sentiers andins en long et en large à vélo.

Mentionnons qu’à partir de Rio Blanco, nous n’aurons pas accès à internet pour plus d’une semaine. Nous utiliserons donc notre borne satellite pour faire connaître notre position et donner signe de vie!

À suivre…



11 commentaires:

  1. Faut savoir quand prendre du repos. De toute façon les gens semblent charmants et les décors sublimes. J'ai hâte de vous voir commencer les vrais trajets de cyclistes et de quitter cette Carretera Infernal.

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    1. Le repos, c'est la santé! Si Denise va mieux, nous reprenons la route demain. On a bien hâte de remonter sur nos bécanes!

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  2. Ah! L'expérience fait de vous de sages cyclistes! Guérissez bien ce rhume de bébés québécois avant de poursuivre en altitude. Salud! Xx

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    1. Oui, oui! Un peu de sagesse du à l'expérience et beaucoup de folie! Des rhumes de Pelland, c'est fort!

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  3. Allo les cyclistes, vos photos WOW! Denise soignes toi j'ai hâte de lire la suite.
    Amitiés
    Marielle xx

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  4. Bonjour à vous deux,

    que de plaisir de vous lire, ça fait évidemment voyager!

    Je suis émue face à la générosité des gens que vous mentionnez dans votre post. Une autre raison pour laquelle j'adore voyager; vivre des moments intenses et magiques.

    Bonne chance avec les meutes de chiens... Le truc qu'on m'avait donné alors que j'étais en Argentine était de saisir un bâton et de dire "basta"...

    Désolée de vous avoir transmis le rhume de mes enfants... C'est peut-être un mal pour un bien car ça vous permet de vraiment faire l'ascenscion progressive dans les Andes.

    Bonne route!

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    1. Et les gens sont fantastiques!
      C'est vrai! Tant de générosité nous rempli de gratitude. Salutations à Vincent
      xox

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  5. Merci Geneviève,
    Pas seulement le rhume mais aussi la diarrhée et les crampes! Là, nous sommes bien adapté à 2400 mètres. Aujourd'hui nous montons a 3900 et demain à 4900 pour redescendre à 4000. Le voyage forme la jeunesse!

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  6. Vraiment impressionne par vous deux!
    Comment vont les Rohloffs?
    Avez-vous beaucoup de difficulte a trouver de la nouriture qui ne vous donne pas la diahree et autres malaises?
    Serge

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    1. Bonjour Serge,
      Tout va bien du coté mécanique même si les bécanes se font bardasser dans la garrotte à longueur de journée! Depuis que nous sommes arrivés au Pérou, nous avons mangé de tout et nos estomacs se portent à merveille! Nous faisons très attention à l'eau par contre (nous avons un système de filtration avec UV Steripen).
      Salutations,
      Charles

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