19 avril 2015

Newsletter #23, Vallenar à Antofagasta

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C’est sous un ciel radieux que nous quittons Vallenar. La route descend plus qu’elle ne monte, mais pour mettre un p’tit bémol sur notre enthousiasme, voilà que le vent d’ouest souffle avec vigueur. « Calmez-vous les cyclistes, vous allez trop vite! » semble-t-il dire. Quelques 50 km plus loin, nous décidons de faire halte à Huasco, sur le bord du Pacifique. Un ‘hostal’ au look chalet suisse un peu défraichi nous sert de gîte ce soir-là. Pas beaucoup de touristes ici, ce sont plutôt des travailleurs qui y transitent. Le vrai Chili quoi!



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Le lendemain, nous nous lançons sur la route de la Costa, un chemin de sel et de sable durcis. La surface ressemble à de l’asphalte granuleuse, ça roule assez bien. Malheureusement, le temps est maussade et la ‘camanchaca’, cette brume côtière typique du coin, ne veut pas se lever. Nous roulons donc dans un brouillard qui nous voile les panoramas maritimes autant que montagneux. De plus, ça reste frisquet, si bien que les blousons sont de mise une bonne partie de la journée. 



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Au passage à  Los Toyos, un petit village quasi désert car tous les vacanciers sont retournés en ville, un groupe de chiens errants nous tient compagnie pendant notre pause ‘pinottes’ (nom que nous avons donné au mélange d’arachides et fruits séchés nous servant de collation d’avant-midi). Nous baptisons l’un d’eux Goofy car Denise trouve qu’il ressemble un peu au personnage de Disney, avec son petit air maladroit. Charles le flatte, et voilà que Goofy décide de nous suivre. Eh! bien, le brave chien court pendant les 40 km suivants, ne voulant pas nous laisser. Si bien que nous arrivons à Carrizal Bajo avec un ami pour la vie! Mais la pauvre bête est épuisée. Nous lui trouvons de l’eau et achetons un peu de nourriture, mais il n’en veut pas! Probablement trop habitué de manger des déchets divers…Il nous suit partout dans le village et nous remarquons qu’il boite un peu. Il a dû se blesser à courir ainsi. Nous louons un petit appartement dans une maison particulière et le chien reste devant le portail de la propriété…jusqu’au matin! Il nous attend, tout excité de nous retrouver. Mais là, il a vraiment de la difficulté à marcher, pauvre animal. Il veut tout de même nous suivre! Mais il risque de mourir sur la route. Il semble que cela se produit souvent. Nous demandons donc au proprio de le retenir jusqu’à ce que nous soyons suffisamment éloignés. En restant ici, il se fera de nouveaux amis et la nourriture ne manque pas au port avec toutes les carcasses de poissons qui trainent au retour des pêcheurs. Nous avons un petit pincement au coeur…On s’attache vite à un si fidèle compagnon…(Voir autre texte pour la version du chien)



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La journée est longue: plus de 85 km, sous un ciel maussade délavant toutes les couleurs. Le moral en prend pour son rhume…et justement, Denise en commence un de rhume! Décidément, on n’avait pas besoin de ça…Quand nous arrivons en vue de Baranquilla, un petit village en bas d’une longue pente, il est déjà 18 heures et la perspective de devoir remonter tout ça le lendemain ne nous enchante pas, si bien que nous élisons domicile en surplomb du village à l’abri de quelques gros rochers. Notre tente frémit un peu sous le vent, mais nous passons une nuit des plus calmes et surprise! le lendemain, même pas une goutte de condensation sur la tente, tout est sec, même si les nuages sont encore là. C’est tellement plus facile de décamper!


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Le petit déjeuner avalé, en route pour Bahia Inglesa, à quelque 68 km. C’était sans compter les dégâts provoqués par les inondations. En effet, après Puerto Viejo où nous dînons sur le port, la route de la côte a été coupée par les eaux chargées de boue. Mais personne n’a pensé mettre une affiche l’indiquant aux pauvres cyclistes…qui n’ont pas pensé demander l’information avant de s’engager sur la route. Tant pis pour nous, il faut rebrousser chemin. Dix kilomètres de plus! Puis de l’autre côté du rio Copiapo, nous redescendons vers la côte…pour trouver de nouveau la route
dévastée! Un autre 2 kilomètres, avec une belle pente crève-coeur en prime! Denise en prend pour son rhume…qui la fait de plus en plus souffrir. Il faut se résoudre à
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prendre le chemin un peu plus à l’intérieur ce qui ajoute un autre 8 km à ce qui était prévu. Pour couronner le tout, un bon vent de face nous en fait baver le reste la journée! Nous parvenons tout de même à rejoindre Bahia Inglesa, une station balnéaire très populaire, même hors-saison, la plage est envahie de touristes car c’est samedi. Nous trouvons une petite maisonnette à l’entrée du village et décidons d’y passer 2 jours pour nous reposer. À part la plage, pas grand chose ici, seuls 2 ‘mini-markets’, fermés actuellement. Bon, il nous reste assez de provisions pour ce soir, nous verrons demain…Il y a toujours les restos, mais ils sont plutôt cher.


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Après une nuit des plus confortables, il faut se rendre à l’évidence, les ‘mini-markets’ resteront fermés. Cependant, le proprio de la maison nous offre un ‘lift’ jusqu'à Caldera à 5 km, où il y a une grosse épicerie. Nous partons donc nous approvisionner au Unimarc (sorte de Loblaws local), et il y a foule, car les gens sinistrés de Chanaral et de Copiapo viennent y faire des provisions. Pour revenir, un petit 2 000 pesos (environ 4$) de taxi! Pas si mal pour ne pas crever de faim sur la plage. Avouons surtout que la perspective de faire 10 km de vélo pour aller faire l’épicerie ne souriait pas beaucoup à Denise qui a les yeux qui pleurent et le nez qui coule comme une fontaine. Méchant ‘rhube’!

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Une 2e journée à ne rien faire que se reposer, se promener un peu, et voilà Denise remise sur pied…ou plutôt sur le vélo! Nous profitons de la piste cyclable jusqu’à Caldera et suivons ensuite la Panaméricaine en direction de Chanaral. Sur le littoral, il y a plusieurs petits villages plus ou moins déserts à cette époque de l’année. C’est à Flamenco que nous faisons étape car il y a un camping au milieu du village. Nous y sommes les seuls campeurs. L’endroit n’est pas super, en plein vent, pas loin de la route, donc assez bruyant. Le vieux monsieur qui le gère travaille fort à réparer la plomberie qui fuit de partout!En fait, Flamenco n’a d’exotique que le nom, rien pour nous retenir longtemps.


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Le lendemain, nous arrivons finalement à Chanaral, une des villes qui a été trèsaffectée par les grandes inondations de fin mars. Quel spectacle désolant! La route panaméricaine a été emportée et il faut passer au travers de la ville par un dédale de petites rues pour rejoindre l’autre rive du rio Salado. Leur réseau d’eau potable et d’égouts est hors d’usage. Il y a des toilettes portables un peu partout, de gros réservoirs où prendre de l’eau et on voit les gens travailler fort pour nettoyer les rues qui ont été envahies par des fleuves de boue. En dépit de la situation difficile, tout le monde est gentil avec nous et quand on leur parle de leur malheur, ils nous répondent qu’il y a des gens bien plus mal pris qu’eux! En effet, plus à l’est, dans la pré-cordillère, il y a des villages entiers qui ont été emportés par la force des eaux et on déplore de nombreuses victimes. 


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C’est à cela que nous songeons quand nous apprenons que nous ne pourrons visiter le fameux parc Pan de Azucar car la route a été emportée. Évidemment, nous sommes déçus car nous anticipions avec plaisir la traversée de ce parc sur le littoral, mais ce n’est rien comparé à ce que vivent les sinistrés, n’est-ce pas? Tant pis! Nous reprenons donc la route 5 qui remonte un peu vers l’intérieur…à travers le désert. Pas évident de trouver un coin abrité pour camper dans cette immensité, mais en fin de journée, nous parvenons à nous installer dans un petit repli de terrain et le vent se calme finalement pour la nuit, dieu merci! Le lendemain, nous devons emprunter un ‘desvio’ sur plusieurs kilomètres car, encore une fois, une grande section de la route Panaméricaine a été détruite! Nous voyons les traces impressionnantes laissées par l’eau de chaque côté de la route. Quelle force destructrice incroyable! 

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Nous arrivons à l’intersection de la Panaméricaine avec la route 1 qui descend littéralement vers Taltal sur la côte. Le chemin suit la Quebrada de Taltal. Les ‘quebradas’ sont d’immenses ravins entre les montagnes. Nous réalisons de nouveau l’ampleur des inondations qui ont saccagé la région. De chaque côté de la route, d’immenses crevasses témoignent du passage des eaux déferlantes et la chaussée de bitume est recouverte d’une couche de boue séchée que la machinerie a déblayé du mieux possible. Nous roulons ainsi 25 km avant d’arriver dans la petite ville où pas une rue ne semble avoir été épargnée par ce fleuve de boue. Des soldats s’activent à tout nettoyer, et, de nouveau, quand on parle aux gens, ils nous signalent que le pire est passé et que d’autres sont plus mal en point…Et la vie continue, les enfants jouent dans les parcs, les familles s’attablent aux terrasses des restaurants le soir, on se promène sur la belle esplanade surplombant la mer…

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Après une nuit de repos dans un charmant petit hôtel, nous reprenons la route en bord de mer, jusqu’à Paposo. Une succession de petites plages désertes en ce temps de l’année nous permet d’agréables pauses. Le temps jusque là couvert s’est enfin mis au soleil radieux, nous permettant de profiter au maximum de cette superbe route littorale. Si bien que vers 13 heures, nous refusons une offre d’un camionneur qui est prêt à nous emmener à Antofagasta car à Paposo, il y a une ‘cuesta’  incroyable à gravir dit-il…Oui, nous le savons, mais nous pensons profiter du beau temps pour camper au bord de la mer ce soir à Paposo. Mais en fin de journée, arrivés à ce petit village, voilà que le soleil a décidé de nous laisser tomber! De plus, rien de bien intéressant dans ce bled perdu. Nous regrettons maintenant d’avoir décliné l’offre du gentil camionneur quand on aperçoit la fameuses ‘cuesta’, un pan de mur, avec des gradients de 10% à 13%, sur 12 km!

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Pas question d’attaquer une telle route, nous décidons donc de tenter le ‘stop’ comme disent nos amis français. Après une trentaine de minutes d’attente, une camionnette s’arrête et accepte de nous prendre. Le chauffeur monte sur les 12 premiers kilomètres justement, jusqu’à un chemin menant à une mine. Denise a la surprise de voir des caisses de dynamite à côté d’elle sur le siège arrière! L’homme nous explique qu’il apporte ces explosifs à la mine et « il n’y a qu’à rester tranquille et tout ira bien »…avec un sourire en coin! Nous nous retrouvons donc sur le bord de la route de nouveau, près de l’entrée de différents complexes miniers. Pas très agréable pour camper…Nous reprenons donc le ‘stop’ dans l’espoir de nous faire amener au point le plus haut de la route à quelques soixante kilomètres plus loin. Il est temps de se ménager un peu qu’on se dit! 

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Finalement, après 45 minutes, un camion s’arrête. Une fois les vélos chargés, nous nous entassons dans la cabine avec Wilson et Victor qui nous font la conversation pendant que nous regardons défiler le paysage désertique sans grand intérêt de chaque côté d’une route qui monte pratiquement sans arrêt jusqu’à plus de 2,000 mètres d’altitude! Arrivés là-haut, nous n’avons que le temps de monter la tente et de souper rapidement avant que le soleil ne descende derrière la montagne faisant chuter les températures rapidement. Le vent change de bord vers 20h00, faisant claquer la tente quasiment toute la nuit. Pas facile la vie de campeurs en altitude…

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Mais le lendemain, une descente grisante nous attend. Sur presque 40 kilomètres, pas un seul coup de pédale et nous avançons à une moyenne de plus de 50 kilomètres/heure! Le rêve de tous les cyclovoyageurs! Nous arrivons donc à Antofagasta en début d’après-midi après 97 kilomètres de route. C’est une grosse ville, bruyante, très animée mais l’ambiance nous parait sympathique. Nous parvenons à trouver un petit hôtel dans le centre et nous y passerons 3 jours, d’abord pour nous reposer de toutes les péripéties des dernières semaines. Il faut aussi magasiner car certains vêtements ont besoin d’être remplacés: presque 10 mois sur la route et plus de 11,000 km, ça use pas juste les souliers!

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Mais surtout, il nous faut préparer la suite du voyage. En effet, devant nous il reste encore un millier de kilomètres au moins avant d’arriver à la frontière du Chili avec le Pérou. On nous dit que la route est plus dangereuse, sans accotement, et surtout, que ce n’est que désert. C’est donc le temps d’essayer le système d’autobus chilien. Nous voulons rejoindre au moins Arica à la frontière avec le Pérou et nous verrons ensuite par quel moyen nous traverserons le désert péruvien pour arriver à Arequipa que  Denise rêve de visiter. Puis il y le canyon de Colca, en altitude, au nord d’Arequipa…Encore bien des défis nous attendent! 



À suivre…



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16 avril 2015

Complainte d'un chien errant



« Je suis un chien. Je suis né dans un petit village côtier du Chili. Je n’ai pas de maître. Je vagabonde avec des copains pour trouver de la nourriture un peu partout, surtout dans les déchets que laissent les humains. La meilleure période, c’est l’été quand il y a des centaines de touristes qui viennent profiter de la mer. Ils jettent de tout, partout! C’est le festin!

Mais quand ils partent tous à l’automne, c’est la galère pour trouver de quoi se mettre sous la dent!

Alors, l’autre jour, quand j’ai vu arriver deux humains sur de drôles de machines, j’ai tenté ma chance. Ils avaient l’air sympathiques, alors je leur ai fait les yeux doux. Le mâle m’a même flatté! J’adore ça. La femelle semblait attendrie aussi. Je me suis dit qu’ils feraient peut-être de bons maîtres…

Après avoir grignoté des arachides et des raisins secs (ouache!), ils sont remontés sur leurs drôles de machines à deux roues et ils ont roulé doucement. J’ai décidé de les suivre. Ils me parlaient de temps en temps, dans une drôle de langue. Ils sont comiques quand ils prennent cette voix un peu gaga pour me parler…mais j’adore ça, ça me fait branler la queue. J’ai cru comprendre qu’ils m’ont baptisé Goofy. Je suis pas sûr que c’est un beau nom…ils riaient en le disant, m’enfin, c’est un nom, et ça veut peut-être dire qu’ils veulent de moi, qui sait? En plus, au diner, ils m’ont donné à lécher le fond de la boite de pâté aux fines herbes: miam! que c’était bon! 

Goofy et Charles
J’ai les ai donc suivi et j’ai couru, couru, couru. Ouf! Ça va vite ces machines là! Quand ils descendent des côtes, ça file drôlement mais j’ai tenu bon. Ils ont finalement décidé d’arrêter dans un village plus grand que le mien. J’étais épuisé, j’avais soif ça se peut pas! Ils ont trouvé un grand seau d’eau pour moi. J’ai tout bu dans le temps de le dire. Puis ils m’ont présenté ce qu’ils appellent de la nourriture pour chiens. Beurk! C’est tout sec. Moi, j’aime bien mieux les vidanges juteuses. Mais ils sont quand même bien gentils d’avoir essayé de me nourrir. 

Ils sont entrés dans une maison. J’ai compris qu’ils dormiraient là. Puis quand ils sont ressortis pour se promener, je les ai suivi. J’ai mal à une patte. Moi, la course, j’aime pas tellement finalement…Mais j’ai vu que sur le port, y a du poisson en masse et ici, les gens sont là, même l’hiver. Il y a aussi plein de copains mais pour le moment, ils me jappent après, pour voir si je vais me laisser intimider. Je reste peinard près de Charles et Denise (c’est le nom des 2 humains sur les machines à 2 roues). Quand ils retournent dans leur maison, je reste devant la porte. Je vais les attendre.

J’ai dormi comme une roche! Quand ils ont ouvert le portail le lendemain, j’étais tout excité de les retrouver. Ils ont l’air vraiment gentils. Je suis sûr qu’ils seraient des maîtres parfaits! 

Eh! mais que font-ils? Ah! non! ils repartent sur leurs vélos (c’est le nom de leurs machines!)! J’ai bien trop mal à la patte pour les suivre. Tout à coup, je sens qu’on me retient par le cou! Oh! non! ne me laissez pas ici! Je veux venir avec vous! Mais je n’arrive pas à me libérer des mains du proprio de la maison. Je vois dans les yeux de Charles et Denise qu’ils ont de la peine…Puis, ils sont partis…

Je suis fâché.

Pourquoi m’ont-ils cajolé alors qu’ils ne voulaient pas de moi? C’est vrai que j’ai tout fait pour les séduire…

Bon…tant pis! En fait, je vois qu’ici, c’est pas si mal. Je pourrais probablement me faire d’autres copains en étant gentil. Et contrairement à mon petit village, il y a beaucoup d’humains ici, toute l’année. Donc, c’est pas les déchets qui vont manquer. Miam, miam, les vidanges, ça c’est de la haute gastronomie pour un chien errant! »




7 avril 2015

Newsletter #22 - Valparaiso à Vallenar


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Après un séjour des plus agréables à Valparaiso, nous quittons facilement la ville par le Camino de Cintura, avenida Allemania. La route serpente plus ou moins au sommet des différents ‘cerros', nous offrant de superbes vues sur le port et sur l’enchevêtrement de maisons colorées. Malgré la brume matinale, il fait bon rouler au bord de l’océan et c’est avec un petit tressaillement d’allégresse que nous pédalons le 10 000e kilomètre de notre voyage à Vina del Mar!

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Mais nous n’avons pas le temps de nous reposer sur nos lauriers. La route nous amène de nouveau légèrement à l’intérieur des terres. Bon! Vous allez me dire que je radote à force de le répéter: eh! oui! ça grimpe encore! Dire que nous pensions que suivre plus ou moins le littoral du Pacifique nous mènerait sur des routes moins montagneuses. Décidément, le Chili, ce n’est pas pour les paresseux! Mais les jambes sont de plus en plus fortes et de temps en temps, un vent favorable (enfin!) vient atténuer l’effort. Évidemment tout ce qui monte redescend, donc de longues descentes grisantes nous récompensent de tous ces efforts. Ce n’est pas toujours difficile quand même!

À Maitencillo, agréable station balnéaire, nous logeons dans une cabana. Ce soir-là, nous apprenons à la télé qu’il y a ‘Catastrofe en el Norte’! De graves inondations ont dévasté villes et villages de la région d’Atacama, emportant même des tronçons de la route 5, la Panaméricaine, à la hauteur de Chanaral et de Taltal. Oups! c’est justement la route que nous devons prendre…Les images sont saisissantes et nous comprenons que la situation est critique à certains endroits. L’état d’urgence est décrété et nous voyons des images de la présidente Bachelet sur place, tentant de rassurer les gens. Nous recevons même une alerte du gouvernement canadien nous conseillant la plus grande prudence si nous allons dans ces régions…Faudra-t-il revoir notre plan? Toutes les passes vers l’Argentine sont fermées en ce moment pour cause de mauvais temps, alors la seule option qui reste c’est de continuer lentement vers le nord, espérant que d’ici notre arrivée dans environ 2 semaines, les routes soient plus ou moins rétablies.

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Entre Cachuga et Papudo, nous roulons sur un des plus beaux tronçons de route jusqu’à maintenant. Des falaises battues par les vagues alternent avec des petites criques sablonneuses et de coquets villages touristiques permettent d’agréables pauses. Mais il y a des petits ports…moins intéressants, disons, surtout du côté hébergement, mais quand on est fatigués et qu’on vient de descendre une côte interminable pour arriver au coeur du village, on accepte le premier endroit qui semble correct plutôt que remonter la pente! Les bouchons dans les oreilles, nous parvenons à bien dormir…

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Nous faisons ensuite une première expérience Warmshower au Chili, à Los Vilos. Nous logeons chez la famille de Maria Jose, qui, même si elle est absente du Chili en ce moment, a organisé notre séjour chez sa mère Lucy. Nous faisons ainsi connaissance avec sa soeur Fernanda, et son frère Alfonso, deux autres fervents adeptes des voyages à vélo. De bien agréables conversations! Il faut aussi bien sûr, profiter des nombreux restaurants de fruits de mer et poissons, après tout, la ville est carrément sur le bord de l’océan. Nous y passons deux jours à profiter du beau temps, et à faire mieux connaissance avec la vie à la chilienne…entre autres, se lever tard et manger tard. On s’adapte de mieux en mieux!

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Après Los Vilos, la route panaméricaine entre un peu dans les terres, et là, c’est le désert, dans tous les sens du mot! En effet, même s’il y a un point sur la carte qui indique un village, rien ne garantit qu’il y ait effectivement quelque chose. Ça nous réserve bien des déconvenues quand vient le moment de chercher un gîte quelconque. Et toujours, ces clôtures quasi infranchissables. De toute façon, le terrain est loin d’être plat et c’est tapissé de cactus.

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Un soir par exemple, comme nous commençons à désespérer, nous apercevons enfin quelqu’un au bord de la route, devant de vieux bâtiments en ruines. Nous lui demandons si nous pouvons camper sur sa propriété. Fernando vit seul dans une maisonnette délabrée, juste à côté d’un restaurant abandonné, entouré de toutes sortes de déchets…ça ne paie pas de mine, mais derrière la bâtisse, nous serons à l’abri du vent et un peu coupé du bruit de la panaméricaine. Fernando prend même le temps de nous aider à nettoyer un peu l’emplacement avant que nous dressions la tente. Du camping à la dure mais la nuit sera calme au moins.

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Le lendemain, c’est tout le contraire: nous trouvons un camping très agréable à Termas Socos. Tout y est: douche chaude, bel emplacement, calme, et en prime, une très belle piscine! Après la chaude journée, rien de tel pour se détendre, on en profite. Et c’est tant mieux car le lendemain, nous nous réveillons dans une brume poisseuse qui ne va pas nous lâcher pour les prochains jours. Ça donne des p’tits matins frisquets et humides. Notre étape suivante sera donc en cabana, à Tongoy et c’est sous une petite pluie fine que nous en repartons, espérant rejoindre La Serena où nous attendent des hôtes Warmshower. 

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Nos hôtes sont Carolina et Julio, leurs 3 enfants et le chien de la famille! Leur agréable maison est quasiment au coeur de La Serena, et nous sommes vite intégrés à leur vie trépidante. Ils font tout pour que nous nous sentions bien. Nous sommes même invités à un pique-nique du Vendredi Saint, chez un ami de la famille, pour manger…du poisson!  Tout ça dans une superbe propriété dans la vallée de l’Elqui. Nous découvrons avec plaisir la vie à la chilienne, en plein air, sous le ‘quincho’, avec de la bonne bouffe et du bon vin. Il y a aussi la visite à l’écurie où nous pouvons admirer de beaux chevaux élevés spécialement pour le rodéo. Le samedi, nous profitons du beau temps enfin revenu pour découvrir un peu le Centro de La Serena, une petite ville qui a bien du charme. Mais ce que nous retenons surtout de notre séjour, ce sont les conversations très intéressantes, qui nous ont donné un aperçu des valeurs chiliennes, l’importance de la famille, entre autres. 

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Pas facile de quitter un endroit aussi agréable, mais il faut bien continuer la route vers le nord. Jusqu’à Vallenar, la panaméricaine est plus ou moins en travaux et de longues sections sont quasi terminées mais pas encore ouvertes à la circulation…sauf pour les vélos! C’est ainsi que nous aurons droit pour au moins une centaine de kilomètres, à la plus grande piste cyclable qui soit. 

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Pour ce qui est du paysage, quand il daigne sortir de la brume en début d’après-midi, ce ne sont que grandes collines aux couleurs orangé, couvertes de cactus. Rien de touristique ici, dans les villages! À La Higuera, l’accueil est même plutôt froid, les gens ne répondent pas à nos Hòla! Heureusement que la dame du petit magasin est un peu plus avenante. Après nous avoir dit qu’il n’y a aucun hôtel au village, elle nous parle de son amie qui loue une ‘pieca’ dans sa maison. C’est la seule option, alors pourquoi pas? Nous avons une « chambre » à la propreté douteuse, avec toilette et douche dans la cour. Hum! C’est quand même mieux que coucher en bivouac sous cette brume collante…

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Après une dernière étape à Domeyko, cette fois dans une Posada, sorte de ‘truck stop’ avec restaurant et hébergement dans des ‘containers’ transformés en chambrette, nous voilà à Vallenar, petite ville sur le rio Huasco. Un agréable hôtel nous change des hébergements des derniers jours et nous préparons l’itinéraire pour retourner sur la côte où nous suivrons le littoral jusqu’à Caldera. 

C’est à partir de là que nous entrerons dans la zone la plus affectée par les grandes inondations. Les nouvelles des derniers jours semblent encourageantes, et les gens nous disent que nous passerons facilement avec nos vélos.

À suivre… 


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