23 janvier 2020

Thaïlande Publication #7

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Lors de notre journée de repos à Phayao, nous côtoyons surtout des Thaïlandais en vacances. Il faut dire que la petite ville a du charme avec son lac bordé d’une longue promenade où les vacanciers du week-end s’installent en famille sur des tapis, pour pique-niquer joyeusement en soirée. Le dimanche matin, alors que nous flânons sur des passerelles sur le lac, un groupe d’adolescents en uniforme d’écoliers nous abordent et à tour de rôle, nous demandent en anglais, notre nom et d’où l’on vient. Ils sont tout fiers de nous parler et font des ‘selfie’ à n’en plus finir! Des moines les accompagnent et ils proposent que nous fassions aussi des photos avec eux. Nous avons l’impression d’être l’événement de la journée pour eux.

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Nous reprenons la route avec enthousiasme mais loin des zones touristiques, nous sommes confrontés à une Thaïlande différente des cartes postales.  Routes achalandées, paysages moins intéressants dûs à la saison sèche, et en plus, ce ‘smog’ quasi constant qui avec la chaleur, rend l’air suffocant. Même si la saison des brûlis agricoles n’est pas officiellement commencée on voit bien qu’il y a déjà des feux ici et là qui marquent les champs de grandes taches noires. Ça explique cette petite odeur de fumée qui flotte dans l’air. Autre chose qui nous frappe dans ces régions moins fréquentés par les touristes occidentaux, c’est l’abondance de déchets le long des routes, plus qu’ailleurs on dirait. À une halte routière, nous apercevons un groupe de touristes asiatiques qui terminent leur lunch. Avant de remonter dans leur 2 mini vans, ils jettent tout simplement par terre sur un coin fraîchement brûlé, leurs sacs de plastique remplis de déchets! Pourtant, dans les villes, c’est propre partout et on voit tout le temps quelqu’un quelque part en train de balayer le sol. Déconcertant. 

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Pour dormir, nous stoppons souvent dans ce qu’ils appellent des ‘resorts’ mais en fait, ça ressemble à de banals motels où chacun a sa petite maisonnette. À Ngao, alors que Charles fait de la lecture devant notre unité, le proprio vient lui piquer une jasette…en anglais. C’est un Britannique qui vient du Yorkshire et il est marié depuis 30 ans à une Thaïlandaise. Denise, restée à l’intérieur entend la conversation et remarque que le bonhomme hausse le ton de plus en plus…Le voilà en train de vanter l’actuel président américain comme la « meilleure chose qui soit jamais arrivée au monde » (sic)! Il décrit ensuite plusieurs supposées conspirations plus abracadabrantes les unes que les autres. Il a lu ça sur le ‘dark web’ qu’il dit. Il est tellement convaincu de leur véracité que devant le scepticisme de Charles il s’enflamme de plus en plus. Denise sort finalement chercher Charles prétextant avoir besoin de son aide, ce qui lui permet d’échapper à ce discours ahurissant…Bizarre. Et il n’est même pas Américain!!!

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Heureusement qu’il y a aussi de jolies étapes, comme à Phrae, où se tient un agréable marché de nuit permettant de faire des découvertes culinaires locales. Seuls touristes, nous avons droit à bien des sourires et l’accueil est chaleureux partout. Phrae est aussi une petite ville où il y a encore beaucoup de maisons traditionnelles. Nous logeons justement dans une de celles-là mais le bémol, c’est qu’en ville, ces maisons sont peu ou pas insonorisées, et les motos pétaradantes roulent aussi fréquemment la nuit que le jour. Résultat, des cyclistes un peu moins fringants au petit matin…

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Autre exemple, à Pa Daeng, nous trouvons un petit ‘resort’ qui semble bien tranquille…jusqu’à ce qu’une musique tonitruante commence vers 19 heures. Et je n’exagère pas! Ça sort d’énormes haut-parleurs et le village au complet doit entendre. Nous allons nous informer et apprenons que c’est le « Jour des enseignants » et qu’il y a une fête pour eux et que ça se terminera vers minuit! On nous dit ça en riant, et devant la mine déconfite de Denise, les rires redoublent. Ben coudonc, soyons philosophes…c’est aussi ça voyager, accepter les différences culturelles. Et on remet encore les bouchons dans les oreilles pour le dodo!

Pour nous remettre de ces quelques jours plus difficiles, nous optons pour une étape à Loei où nous nous accordons un jour de repos dans un gros hôtel chic (même pas si cher!), hyper tranquille, avec tout le confort. Deux bonnes nuits de sommeil font vite oublier les petits tracas des derniers jours. Et en prime, nous avons la chance d’y assister à l’arrivée d’un mariage thaïlandais traditionnel. Fascinant! 

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Nous voilà prêts pour les derniers kilomètres nous amenant de nouveau au bord du Mékong, plus précisément à Chiang Khan qui se révèle très agréable. L’air y est meilleur et le ciel plus bleu. Nous apprécions particulièrement la longue piste cyclable qui longe le fleuve et la Walking Street où l’action commence en soirée avec une multitude de kiosques de bouffe de rue entre les boutiques d’artisanat et de souvenirs. Comme nous sommes en semaine, il y a peu de monde et l’atmosphère est détendue…comme on aime!  
Il nous reste un trajet de plus de 180 kilomètres à faire le long du Mékong. Nous décidons de boucler ça en deux jours, si bien que la première étape sera à Sang Khom après 105 kilomètres. Nous y rencontrons Maike, une cycliste Hollandaise qui arrive justement de Nong Khai, notre destination du lendemain. Elle a 72 ans et voyage toute seule! Nous échangeons évidemment sur nos diverses expériences de voyage et nous sommes impressionnés par ses nombreuses anecdotes de vie. Une belle rencontre.

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Nous voilà maintenant arrivés à Nong Khai, notre dernière étape sur le Mékong. C’est plus gros et plus touristique que Chiang Khan et on sent ou plutôt, on entend qu’il y a un peu plus d’action ici. Un autre cas de bouchons dans les oreilles…Consolation, nous trouvons de la bouffe excellente: du Mango Sticky Rice et du Massaman Curry, deux de nos plats préférés en Thaïlande! Il faut aussi faire un peu de tourisme, alors pourquoi pas un tuk-tuk pour aller visiter Sala Keoku, un fascinant parc de sculpture à quelques kilomètres de la ville…Il faut bien reposer les pattes car il reste encore pas mal de route avant le retour à Bangkok. Donc demain, plein sud vers Ban Diam, sur le bord du lac aux lotus rouges.


11 janvier 2020

Thaïlande Publication #6

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Nous pensions en avoir fini avec les pentes mais après une journée relax, voilà qu’il faut traverser une autre chaîne de montagnes pour rejoindre la route vers Chiang Rai. De nouveau, ça grimpe raide, mais ce n’est pas ça le problème. C’est la descente! Ça descend longtemps et Charles doit maintenir une pression quasi constante sur les freins tellement la pente est raide si bien que les plaquettes de freins perdent toute leur garniture et on entend le crissement du métal sur le métal. Denise a toute une frousse quand Charles lance un gros « Tab…… j’ai pus de ‘brakes’ »!!! Et ça descend encore! Il termine finalement le freinage avec les pieds. Denise voit le gravier du bord de la route revoler partout et pense que sa dernière heure est arrivée! Ouf! la grosse bête de tandem stoppe enfin. Sauvés!

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La mauvaise nouvelle, c’est qu’il a fallu changer de nouveau les plaquettes de freins et ce sont les dernières que nous avons en réserve. De plus, un piston du frein avant semble endommagé. Un cycliste qui descendait s’arrête pour s’informer si nous avons besoin d’aide. Il dit connaître un magasin de vélo pas très loin, justement au village où nous allons. Il offre même de nous y emmener. Pas de chance, on n’y vend pas de plaquettes de freins « Sram Guide » mais le mécano passe plus d’une heure à tout nettoyer en plus de redresser le disque. Il refuse que nous le payions car le travail n’est pas parfait selon lui…et tout ça avec le sourire! Il ne nous reste qu’à espérer trouver des plaquettes de freins de réserve à Chiang Rai…

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Heureusement, les jours suivants s’avèrent facile côté dénivelé et en bons touristes, nous faisons un arrêt à Mae Suai pour jeter un coup d’oeil au dysnéesque  Wat Saeng Kaeo Phothiyan. Ce complexe de temples est rempli de statues colorées de différentes divinités et de moines vénérés. On a parfois l’impression d’une grosse bande dessinée en 3 dimensions. Étourdissant! 

C’est tout le contraire qui nous attend au Wat Rong Khun ou Temple Blanc, 13 km avant Chiang Rai. Nous avons hâte de visiter cet endroit particulier. Oui, c’est encore un temple bouddhiste mais c’est une oeuvre de l'artiste thaïlandais Chalermchai Kositpipat dont la construction a débuté en 1997. Il est d’ailleurs toujours en cours de travaux. Nous passons la nuit dans un petit ‘guesthouse’ juste à côté afin d’être parmi les premiers visiteurs le lendemain, car il y a foule assez rapidement. Nous sommes impressionnés par l’exubérance de l’endroit, tout blanc, parsemé à l’extérieur de petits miroirs, si bien que ça brille de mille feux. Mais l’ensemble dégage une espèce d’harmonie tranquille…Nous aimons bien.


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À notre arrivée à Chiang Rai, alors que nous cherchons la ‘guesthouse’ réservée la veille, voilà que Charles aperçoit…une boutique de vélos! Et miracle, ils ont exactement les plaquettes de freins dont on a besoin. Un souci de moins! Passons aux visites touristiques: le Wat Rong Seua Ten, un temple tout bleu, puis la Clock Tower, autre oeuvre de l’auteur du Temple blanc. Il y a aussi une exposition florale qui nous permet d’admirer des fleurs exotiques. Nous profitons aussi de quelques bons restos et découvrons un petit ‘coffee shop’ original, le Cat’n a Cup. On y prend notre cappuccino entouré d’une vingtaine de minous qui paressent sur ou sous les tables. Original et sympathique.

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Notre prochaine étape, c’est le Triangle d’Or. Ce surnom vient de l’époque où cette région était la plaque tournante du trafic d’opium. La drogue a disparue, remplacée par des plantations de café (excellent d’ailleurs!) et autre cultures légales. Ce qui attire les touristes, c’est surtout le point de rencontre des 3 frontières, soit la Thaïlande, le Myanmar et le Laos. C’est à Sop Ruak qu’on peut visualiser le point précis à partir d’un belvédère. Il faut bien y faire la petite photo d’usage…comme les centaines de touristes qui s’y arrêtent.


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Mais le clou de notre séjour dans la région, c’est une rencontre absolument extraordinaire. Je vous raconte. 

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À Chiang Saen, à peine installés dans notre ‘guesthouse’ nous décidons d’aller faire quelques provisions à vélo. Au retour, nous passons devant une terrasse et un couple nous interpellent en anglais. Cyclotouristes dans la soixantaine eux aussi, ils veulent nous questionner sur le tandem car ils songent en acheter un. Nous échangeons sur nos différentes expériences de voyage, puis convenons d’un souper ensemble plus tard pour poursuivre la discussion. Ils nous disent s’appeler Charlie et Margie.

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À peine de retour à la chambre, Denise a un ‘flash’ incroyable: « Mais nous les connaissons ces deux-là, nous avons passé une nuit avec eux au Chili dans un ‘quincho’ sur la Carretera Austral »!!! Nous pédalions vers le nord alors qu’eux descendait vers le sud. Vite, elle retrouve la photo sur le blogue et bingo! c’est bien eux! On ne s’est tout simplement pas reconnus sur le coup, habillés différemment. Et ça fait tout de même 5 ans. 

Au souper, nous nous amusons à leur parler de détails qu’ils nous avaient confié au Chili comme le fait qu’ils s’étaient rencontré pendant un ‘bike tour’. Puis nous ajoutons avoir passé une nuit avec eux et précisons les détails! Margie est estomaquée! Mais quel hasard incroyable dit-elle. Et voilà les souvenirs qui reviennent. La vie a de ces surprises. Quelles étaient les probabilités d’une telle rencontre? Charlie et Margie vivent au Nouveau-Mexique et se promènent en vélo un peu partout à travers le monde et voilà que nos routes se croisent ici en Thaïlande 5 ans plus tard, à quelques jours près! Notre itinéraire diffère du leur mais nous nous promettons cette fois de rester en contact. Quelle belle soirée! 

La journée suivante, nous longeons plus ou moins le Mékong par une petite route sinueuse de campagne jusqu’à Chiang Khong. Nous y trouvons un agréable petit hôtel avec balcon sur le fleuve si bien qu’au matin, on peut y voir le soleil se lever. Magique! Notre route bifurque maintenant vers le sud-ouest pour rejoindre Phayao, une petite ville au bord d’un lac. Il y a une agréable promenade au bord de l’eau…Un endroit parfait pour une journée de repos! 


2 janvier 2020

Thaïlande - Publication #5

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Nous savions que la route entre Chiang Mai et Mae Hong Son était redoutable. En fait, la partie entre Pai et Mae Hong Son est surnommée ‘la route aux 1864 virages’. Ce trajet est d’ailleurs devenu mythique auprès des motocyclistes. Nos amis tandémistes Josée et Robert nous avaient prévenus que les pentes y étaient raides. Eh! bien! chapeau les amis! Vous avez toute notre admiration pour avoir pédalé ces kilomètres ardus avec votre tandem chargé. Nous, nous avons drôlement apprécié le p’tit coup de pouce de notre assistance électrique!
Mais l’effort déployé est récompensé par une suite de paysages à couper le souffle! La route serpente d’une vallée à l’autre en montant abruptement en lacets serrés à l’assaut des montagnes tapissées d’une jungle touffue avec ici et là, des points de vue vertigineux. Ça nous en met plein les yeux…et les pattes!


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À l’arrivée dans les montagnes, il y a d’abord un p’tit choc thermique. Le matin, le mercure descend à 10 degrés, pour remonter en après-midi aux environs de 30 degrés!. Ça veut dire des départs frisquets dans la brume matinale et des fins de journée caniculaires. En bons Québécois, on s’y fait assez vite.

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Bref, ça nous a pris 4 jours avec des étapes de 1000 à 1900 mètres de dénivelé chaque fois, pour rejoindre la petite ville de Mae Hong Son tout près de la frontière birmane. Ce n’est pas tant le total de dénivelé qui tue, mais la raideur des pentes. On dirait des murs à certains endroits! L’autre élément difficulté, ce sont les descentes. Imaginez la vitesse d’un tandem chargé dans ce genre de pentes à virages en épingle. Ça use les freins le temps de le dire…et les nerfs de Denise aussi!!! 
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Arrivés à Mae Hong Son, nous décidons rapidement d’y rester quelques jours. En fait, ce fut un véritable coup de coeur pour nous. La ville est charmante avec son petit lac bordé de jolis temples. Ils sont d’ailleurs illuminés le soir et tout autour du lac a lieu chaque jour un Night Market où les locaux se réunissent pour manger et magasiner dans une atmosphère bon enfant, tout à fait sympathique.  L’endroit parfait pour se refaire des forces. Tout à fait le contraire de Pai qui nous a paru bruyante et encombrée, complètement envahie d’agences de touristes et de bars où la musique est…américaine. Même les chansonniers locaux y chantent en anglais!


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Après quelques jours de repos à Mae Hong Son, il faut décider de la suite de l’itinéraire…Nous avions sousestimé la difficulté de trouver des hébergements à ce temps précis de l’année. En effet, entre Noël et le Nouvel An, les Thaïs sont en vacances et ils voyagent beaucoup dans les montagnes à la recherche d’un peu de fraîcheur, ce qui fait que les ‘guesthouses’ et les hôtels sont souvent pleins et les prix gonflés. C’est sans parler du volume de circulation sur la route qui augmente encore plus quelques jours avant le Nouvel An. Les Thaïs roulent vite et se suivent de très près. S’ajoutent à ça des centaines de motocyclistes, et tous les mini-vans de touristes. Nous avons d’ailleurs vu deux accidents en deux jours!


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Après mûre réflexion, c’est décidé, nous referons le trajet en sens inverse, du moins jusqu’à l’intersection de la route qui remonte au nord, vers Chiang Rai. Fous, dites-vous? Un brin masochistes peut-être…Nous parvenons à réserver nos hébergements et hop! on repart de Mae Hong Son à l’assaut des 1864 virages de la route jusqu’à Pai…ce qui nous fera un grand total de 3728 virages!  Ça, c’est sans compter tous les autres après Pai, car ça continue à serpenter, monter et redescendre. La récompense, c’est que les paysages sont aussi sublimes que la première fois mais avec une lumière différente. 

Lors de l’étape à Pang Ma Pha dans un petit ‘guesthouse’ tout simple, nous faisons la connaissance des proprios,  Yam et Phirom, un couple de Thaïlandais absolument charmants qui parlent très bien anglais. Ils nous reçoivent avec une gentillesse extraordinaire et Yam est impressionnée par le fait que Denise parvient à lire l’alphabet thaïlandais. Nous passons de bons moments à converser avec eux et avant notre départ, il faut faire la séance de photos. Une étape très agréable.  

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Il faut aussi vous parler de la réaction des gens à notre passage. Les pouces en l’air, les téléphones sortis de l’auto pour la photo et ceux à motos qui se retournent pour un p’tit cliché vite fait, même en montant les pentes raides! Quand nous stoppons aux différents points de vue, les gens nous entourent, posent des questions, et plusieurs nous prennent en photo, parfois à la sauvette, mais souvent en insistant pour nous entourer. Il y a aussi cette jeune fille qui voulait absolument s’assoir sur le siège avant. Nous avons l’impression d’être l’attraction de la journée ma foi!


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Nous voilà maintenant revenus près de l’intersection de la route qui va vers le nord, plus ou moins en direction de Chang Rai et le Triangle d’Or. Les vacances des Thaïlandais achèvent, peut-être retrouverons nous un certain calme sur les routes…