11 juillet 2014

Newsletter #1 - Lima

Plaza de Armas
Partir à l’aventure, c’est aller à la découverte d’un monde nouveau, parfois bien différent de notre univers nord-américain aseptisé et policé de bien des façons. Ici, à Lima, on se retrouve confronté à des façons de faire et à des comportements qui nous surprennent et nous déstabilisent. Réussirons-nous à apprivoiser cette ville étourdissante de plus de 9 millions d’habitants? 

Quand Francisco Pizzarro a installé les pénates espagnoles ici, le soleil de janvier brillait mais s’il avait su que le brouillard enveloppe la ville d’avril à décembre, peut-être aurait-il choisi un autre site, qui sait. En effet, le garùa, une brume dense donne des airs éthérées à cette grande ville bâtie au bord du Pacifique. 

Dès notre arrivée nous avons constaté qu’ici, on vit à toute vitesse et tout le monde a l’air pressé! Notre taxi  cherchait l’adresse de notre B&B et klaxonnait à qui mieux mieux pour avertir de son arrivée…à 3 hres du matin!  En fait, Lima résonne d’un concert continuel de klaxons. 

Montage des vélos
Nous avons tout de même pu dormir un peu avant de remonter les vélos en quelques heures. Charles a alors constaté que sa roue avant était légèrement voilée, gracieuseté de la manutention négligente de notre transporteur aérien (chèrement payée pourtant!). 

La mère du proprio du B&B était bien intriguée par nos vélos et elle a pris plaisir à nous jaser en espagnol, nous aidant à trouver les mots, ravie de nous faire la conversation. Elle nous a souhaité un bon voyage et nous a « mis entre les mains du Seigneur Jésus. » Il faut dire que nos montures chargées impressionnent, et ça devait être drôle de nous voir partir en zigzaguant pendant quelques mètres, le temps de retrouver nos habilités à manoeuvrer nos grosses bécanes à sacoches.

Ian, un petit garçon bien curieux
En début, d’après-midi, affamés, nous nous laissons attirés par un petit restaurant avec une terrasse abritée où nous pouvons stationner nos vélos. Pour environ $8 pour deux, nous avons une soupe copieuse et une assiette de poulet, pommes de terre et légumes. Nous nous faisons un nouvel ami: un jeune garçon fasciné par nos vélos nous posent mille questions! Belle occasion de pratiquer notre espagnol. Son père nous laisse ses coordonnées si jamais nous avons besoin de quoi que ce soit.

Détail plaza de Armas
Nous arrivons en fin d’après-midi chez notre hôte Warmshower…qui n’a pas d’eau chaude, pas de meubles, pas de cuisine, puisqu’il est en plein déménagement dans un édifice commercial en aménagement. Il fait frais, car il n’y a pas de fenêtre! Nous voilà donc déjà à pratiquer le camping mais au moins, avec un toit sur la tête. On en profite aussi pour découvrir les petits restos abordables des environs et certains autres plus chers dans les quartiers plus touristiques comme Miraflores et Centro Lima. 

Parlant de découverte culinaire, un soir, nous apercevons une brochetteria et une bonne odeur nous titille les narines. Nous demandons ce qui cuit sur le feu de bois, mais on ne comprend pas grand chose à la réponse. Toutefois, notre curiosité nous décide à tenter le coup, mais quand l’assiette arrive, nous voyons une montagne de  morceaux de veines, de tripes, et je vous passe le détail du reste. Finalement nous découvrons que les brochettes sont faites de coeur de boeuf mariné. Disons que nous sommes restés sur notre faim un brin…On a fait descendre le peu qu’on a mangé avec un litre d’Inca Cola, la boisson rivale du Coke ici.
Faudra améliorer notre espagnol au niveau culinaire!
Heureusement, nous avions dégusté un délicieux cebiche dans le quartier Barranco ce midi-là.

Nous découvrons aussi une autre particularité péruvienne: il n’y a pas de papier de toilette dans les toilettes publiques!!! Pas de savon, et parfois, même pas d’eau! Allez comprendre. Une femme avertie en vaut deux!

Mais les Limenos sont très sympathiques dans l’ensemble. Plusieurs engagent
Discussion de cyclistes!
volontiers la conversation avec nous, nous aidant à trouver les mots en espagnol. Sur la Plaza de Armas, le guide touristique a même pris le temps de tenir la caméra pour filmer une petite scène pour Charles! Les nombreux policiers sur place ne se font pas prier non plus pour nous jaser, nous expliquant leur présence par un risque de manifestation des médecins (!!!) « qui veulent plus d’argent » (Tiens! tiens! ça a des airs de déjà vu, n’est-ce pas?) 


Quand nous nous sommes éloignés du quartier touristique, curieux d’explorer les petites rues aux alentour, nous avons réalisé soudain que nous étions dans un quartier…disons douteux…Nous avions le sentiment qu’on évaluait la valeur marchande de nos vélos! Pas question de sortir les caméras! Quand un motocycliste s’est arrêté à notre hauteur et nous a prévenu que ce coin de Lima était  muy peligroso…(très dangereux), nous avons rapidement trouvé une rue nous ramenant vers les grands boulevards.

Vendeurs itinérants en costumes traditionnels
Circuler à vélo dans Lima se révèle un sport plutôt dangereux même si de belles ciclovia ici et là donnent un peu de répit à nos nerfs (surtout ceux de Denise en fait!). Mais l’anarchie règne ici, comme dans les rues, les piétons choisissant souvent de marcher sur la piste cyclable plutôt que sur les trottoirs et ne tenant absolument pas compte des rares cyclistes. Nous prenons donc de temps en temps les trottoirs nous aussi, devant les policiers qui ne semblent même pas nous remarquer. Pour terminer notre séjour en beauté, Christian, notre hôte Warmshower, en cycliste aguerri, nous emmène souper à vélo. Nous avons donc rouler de nuit dans Lima, toute une expérience! 

Nous n’avons peut-être pas apprivoisé Lima, c’est plutôt les Limenos qui ont su nous
Marché sur le Puente Balta
charmer par leur gentillesse et leur empressement à nous aider. Si le reste du Pérou nous fait rencontrer des gens aussi intéressants, ça augure bien! 

Cependant, nous réalisons que la vie quotidienne ici nous amènera son lot de péripéties et il faudra apprendre à s’adapter aux multiples différences culturelles. Nous voulions l’aventure, on l’a! 
Notre prochain défi: sortir de Lima par la Carratera Central que tout le monde dit horrible de circulation! 

À suivre…




6 commentaires:

  1. Hihi, Charles en chest bras. Bien content d'avoir de vos nouvelles. Vous allez voir que l'adaptation a autant de gens et de circulation se fait rapidement. On apprend bien vite à être dans sa bulle.
    Pour la bouffe, un bon souper de tripailles comme dirait Louis!
    Faites attention à vous dans la sortie de Lima, on veut continuer a lire vos histoires.
    Bisous, Lysanne et Louis

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    1. La sortie de Lima s'est bien passée. Nous avons revêtu nos veste jaunes car la circulation est infernale. Hier nous avons gravi 1,513 mètres sur 46 kilomètres. Nous étions crevés et avons décidé de prendre une journée de repos à Matucana. Tout compte fait, nous prendrons deux journée de repos car Denise a un bon rhume congestionné. La chambre est 13$/jour alors c'est pas un luxe. Nous sommes à 2,368 mètres d'altitude et dimanche nous montons à 3,500 à San Mateo en 20 kilomètres! À suivre!

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  2. Wow! Nous, on s'aventure ce soir avec des Portobellos farçis à la chair de chevreuil ... Pas gagné d'avance, mais ça doit quand même mieux se prendre que vos tripes de coeur de boeuf ... Boy, oh boy! Vive les pâtes au beurre/ketchup/fromage! Big Sis xx

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    1. C'est pas pour vous relancer mais nous, ce soir on a mangé de succulentes "trucha frita" avec un délicat Inca Cola! ;o)

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  3. Ça a l'air assez dépaysant merci! Ici on mange du crabe pour la fête à Richard! Denise, il faut garder le lit, boire beaucoup de liquide et prenez de l'aspirine, ...si ça existe par là!

    Ginette et Richard xx

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    1. Tu vas être fière de Charles, il prend bien soin de moi! En fait, on reste ici à Matucana une autre journée pour que mon rhume se calme. Et on a décidé de s'organiser un transport pour en finir avec la Carretera Central, une route débile (je raconte dans le prochain texte). Lundi matin, une camionnette devrait nous emmener armes et bagages à Rio Blanco où les chemins tranquilles de montagne nous attendent. Ça sera pas facile non plus mais au moins on aura pas la circulation infernale de la route principale.
      Bonne fête Richard! J'espère que ses côtes vont mieux!
      Ah! oui! hier soir, on a mangé de la belle truite rôtie, c'était délicieux! ;-)

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