30 mars 2016

Newslette #46, Raymondville (Texas) à Morgan City (Louisiane)

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Pour être plat, le Texas, c’est plat! La ligne d’horizon est loin devant, tout le temps, et les pousses des différentes plantations tracent des lignes vertes à l’infini dans les champs. Ajoutez à cela un ciel gris, du temps frais et du vent souvent de face et vous devinez qu’il y a des jours pas faciles. Nous qui pensions pédaler à la chaleur, on ressort les blousons, surtout le matin où le mercure est autour de 15 degrés. Même les quelques journées ensoleillées restent fraiches!

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Le Texas, c’est aussi le pétrole. D’innombrables raffineries se dressent un peu partout sur la côte pour traiter l’or noir extrait par les plate-forme de forage que nous voyons au large. Heureusement que certains secteurs du littoral restent préservés pour le plus grand bonheur des touristes. On ne compte plus les parcs de VR, il y en a partout! Cependant, rares sont ceux qui disposent de sites appropriés pour les humbles campeurs avec tentes. 

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C’est chez Glen, un hôte Warmshower à Corpus Christi, que nous campons pour la première fois depuis longtemps! Séjour tout à fait agréable, car notre hôte se révèle un homme extrêmement intéressant. Tous les sujets y passent et nous partageons de beaux moments en sa compagnie. Passionné de vélo, il aide aussi Charles à tracer l’itinéraire le plus simple pour franchir les multiples ponts et ‘causeway’ sur l’itinéraire.



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En effet, les routes traversent d’immenses zones de marécages et de rivières tout lelong de la côte. Pas toujours facile de pédaler sur ces ponts car certains n’ont pas d’accotement. C’est ainsi que nous franchissons le long ‘causaway’ de presque 4 kilomètres qui mène à Lamar où nous attend le père Ralph, un prêtre que Glen a contacté et qui a accepté que nous campions près de son église. Ouf! nous étions bien contents d’arriver sain et sauf de l’autre côté. 


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Nous stoppons finalement devant la grille du terrain de l’église…fermée à clé! Un voisin s’approche et nous dit que le prêtre est en train de célébrer la messe dans l’église derrière la maison. Nous apercevons une femme près du bâtiment et lui faisons signe. Elle s’approche et quand nous lui disons que le père Ralph nous a permis de camper près de l’église, elle nous répond que « c’est hors de question car demain il y a une messe importante »! Perplexes, nous décidons d’attendre que la messe se termine, et on verra bien avec le père Ralph. Le voisin, Roy, un professeur retraité venant de Nashville nous offre un breuvage  en attendant, et nous dit que si nous sommes mal pris, il nous accueillera volontiers. Rassurant.

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Finalement, quelqu’un venant de l’église arrive et nous ouvre la grille avec un grand sourire de bienvenue. Il nous invite au repas dans la salle communautaire avec tout le monde. C’est Joe, un homme qui aide le père Ralph à gérer l’église. Pas sitôt assis, on nous sert généreusement une soupe de poisson, des filets de poisson et du thé glacé. Tout pour rendre des cyclistes heureux quoi! Joe nous dit s’inquiéter que nous campions cette nuit car on annonce de fortes probabilités d’orages violents. Il nous propose plutôt de dormir à l’intérieur de la salle communautaire, puis après consultation avec sa femme Sharon, c’est chez lui qu’il nous invite! Seul hic, c’est de l’autre côté du pont que nous venons de franchir. Mais Joe nous rassure: il va tout simplement tout charger dans sa camionnette et en plus, il nous ramènera ici quand nous serons prêts à repartir! Car évidemment, lui et sa femme insistent pour que nous restions quelques jours, le temps de bien nous reposer. C’est ainsi que nous passons 2 jours à nous laisser gâter chez ce couple charmant. Laissez moi vous dire que nous étions bien heureux d’être à l’abri quand l’orage a éclaté au beau milieu de la nuit!

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Comme promis, Joe nous ramène de l’autre côté du ‘causeway’ et même un peu plus loin, nous épargnant du coup plusieurs kilomètres de route morne. Nous pédalons une trentaine de kilomètres avant d’arriver à Palacios où enfin, le soleil daigne illuminer le paysage côtier. Mais il nous faut repartir vers l’intérieur pour quelques longues journées sans grand intérêt, toujours au frais et bataillant contre le vent, avant de revenir enfin vers la côte à Freeport. 

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De là, un vent favorable (enfin!) nous amène à Galveston, via une jolie route fleurie en bord de mer. Cette petite ville sur l’île du même nom se révèle bien agréable. Il fait bon s’y promener, que ce soit sur sa longue plage ou dans le centre historique où de magnifiques demeures rivalisent de beauté. Une des choses qui nous frappent depuis notre retour aux États-Unis: le calme relatif dans les petites villes. Finis les haut-parleurs sur les trottoirs qui agressent les oreilles!

Nous redécouvrons aussi un certain niveau de confort en dormant dans des motels, tous bien ordinaires, mais douche chaude garantie. Il y a aussi du papier de toilette dans les toilettes publiques! Eh! oui! partout en Amérique du Sud et Centrale, c’est rare. Il y a aussi ces immenses supermarchés où Denise capote devant la variété de choix qui s’offre à elle! Nous mangeons aussi plus qu’à notre faim avec les portions gargantuesques qu’on nous sert dans les restos de ‘fast food’. Évidemment, à cause du taux de change désavantageux, notre portefeuille y goûte. 

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Notre nouveau passe-temps: discuter de politique américaine. En effet, les primaires américaines occupent énormément de temps d’antenne à la télé et nous assistons à une bataille incroyable entre les candidats républicains. Le niveau du discours ne vole pas haut! Il est bien intéressant d’entendre les opinions très polarisées des Américains…certains disent des énormités par rapport aux immigrants, aux étrangers, aux ‘communistes’ (Cuba entre autres) alors que d’autres sont très lucides face aux enjeux actuels. Fascinant!


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Après une dernière étape à Winnie, Texas, nous roulons vers la Louisiane que nous rejoignons après la traversée d’un immense pont surplombant la rivière Sabine. Nous voilà au pays des Cajuns.  Beaucoup de noms à consonances françaises, mais personne qui parle la langue…Mais ça n’empêche pas les gens d’être super sympathiques, comme Eric, un authentique Cajun qui nous offre l’hospitalité à Holly Beach en plus de nous faire goûter un ‘gombo’, la fameuse soupe louisianaise. Ça prépare bien pour une longue étape de plus de 110 kilomètres sur la Nature Creole Trail, une route qui traverse une réserve naturelle à travers les bayous. 



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C’est là que nous apercevons nos premiers alligators, quelques-uns écrabouillés sur la route, mais plusieurs bien vivants sur le bord du bayou, l’air de dire, allez, venez vous y tremper les orteils! Il y a aussi ces dizaines de serpents écrasés sur le bitume. Charles dit qu’ils ne sortent que la nuit…ce qui est loin de rassurer Denise qui a une peur bleue de ces petites bêtes. Pas facile dans ce cas de trouver un endroit sécuritaire pour camper. Mais il y a des solutions: sur Pecan Island, nous nous installons sur une plate-forme au dessus du bayou, hors d’atteinte des alligators et des serpents! Denise dort plus tranquille, seulement dérangée par le vent qui fouette la tente. 

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Encore quelques jours à pédaler dans la campagne louisianaise et après une étape chez un hôte Warmshower à Houma, nous rejoindrons la Nouvelle-Orléans. Ça fait longtemps que nous rêvons de visiter cette ville unique. La météo reste capricieuse mais jusqu'à maintenant, nous avons échappé au pire. Il reste à entrer dans cette grosse ville sans encombre...


À suivre…

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6 commentaires:

  1. Voilà donc nos Granbyens préférés aux portes de la Nouvelle-Orléans, quel bonheur ce soir de vous lire! Vos photos des alligators montrent bien que ce sont pas des petites bibittes, j'imagine bien que Hélène m'aurait aussi convaincu de tout monter pour camper en haut de la tour sur Pecan Island, d'autant plus que la vue devait être magnifique sur le bayou, malgré le vent!
    Pour revenir aux grosses bibittes, comment ça se compare à celles du Costa-Rica, quand vous deviez traverser les rivières avec le vélo au dessus des épaules? Même race? Mêmes grognements ...?

    Chez nous, l'énergie est un peu basse. J'ai dû me désister de la dernière sortie en ski nordique de l'hiver, aux Monts Valin (because les Funérailles de ma mère, merci à tous les deux pour vos condoléances), les visites des prospects pour la vente de notre maison sont un peu trop espacées à mon goût, puis nous n'avons pas saisi les premières occasions pour aller rouler (faut dire qu'il faisait tout juste au dessus de 0C, et que le vent n'était pas bien chaud, mais tout de même, qu'est-ce que j'ai hâte de sortir le tandem!). J'ai intensifié les cours d'espagnol (Hélène le parle déjà couramment, pour moi, c'est disons, plus difficile ...), puis nous aurons nos premiers vaccins début avril. Et puis nous empilons les questions pour quand vous arriverez au Québec! (votre Hilleberg, assez haute pour être confortables assis? Comment vous gérez le wifi, aviez-vous une nouvelle carte cellulaire 3G dans chaque pays? Et la recharge de l'électronique: vous partiez avec quelle autonomie? )
    En tout cas bravo pour vos 25,000 km franchis! A Morgan City, vous seriez à tout de même 150 km de la Nouvelle-Orléans, que vous ferez, présumons-nous, en deux jours (à moins de vents favorables et d'un départ matinal? Bref, bonne route à travers les bayous, et au plaisir de vous lire de nouveau!

    Normand et Hélène

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    1. Bonjour à vous deux!
      Vous vivez présentement bien des émotions avec votre départ imminent...Je reconnais là un peu du cheminement que nous avons fait nous aussi avant notre grand voyage. J'avais perdu ma mère en février, quelques mois avant de partir...Et la maison à louer...et mille choses à planifier...Ça fait déjà partie de l'aventure!
      Pour ce qui est des bibittes américaines, elles nous semblent encore plus menaçantes que les costaricaines car on les voit très bien sur le bord des bayous. Pas question de tenter une traverse à gué!
      Demain, nous ferons un arrêt à Houma chez un hôte Warmshower qui pourra probablement nous conseiller pour entrer à la Nouvelle Orléans. Le vent ne nous lâche pas, toujours de face! Y en aura pas de facile on dirait!
      Pour répondre à vos autres questions:
      La Hilleberg est très confortable assis en tailleur. On l'aime bien pour son "entrepôt" où on peut cuisiner à l'occasion (tempête de neige, pluie, froid!) et c'est bien de pouvoir tout y ranger à l'abri de la pluie. Il n'y a pas de tente parfaite. Nous avons pensé souvent qu'une tente auto portante serait encore mieux, mais il n'y en pas avec l'entrepôt. Avec un peu de débrouillardise, nous sommes parvenus à la monter sans la planter, en l'attachant ou la lestant de roches, bout de bois, etc. Notre Hilleberg Nallo 3GT est aussi peu ventilée en température chaude mais parfaite en haute montagne à 0 degré. Donc, c'est un choix difficile à faire n'est-ce pas?
      Le Wifi: il y a un peu partout mais de qualité très variable. En Amérique du Sud, il a fallu faire souvent sans, surtout dans les montagnes et les régions reculées. Nous pensions que ça serait mieux aux USA, mais ça varie considérablement.
      Pour le cell: très facile d'acheter un "chips" dans chaque pays et vraiment pas cher en Amérique du Sud et Centrale. Charles achetait ensuite un plan pré-payé avec data (donc accès à internet où il y a signal évidemment) Ex.: il a payé 2$ pour la chips et le plan et ça durait un mois!
      Pour les recharges, la dynamo sur le vélo de Charles a été très utile. On n'a que très peu utilisé le chargeur solaire. Il est toujours assez facile de trouver des prises électriques pour charger. Dans certains pays, il faut avoir des adapteurs.
      Pour l'espagnol, c'est vraiment un atout de taille. Vous verrez que sur la route, ça s'apprend encore plus vite!
      Nous serons heureux de vous rencontrer à notre retour! Je trouve ça excitant de penser que vous vous embarquez dans le même genre d'aventure que nous!
      À bientôt!
      Denise

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  2. Wouah, quel beau voyage et ce n'est pas fini. différents périples et de belles rencontres que vous faites. Denise et moi, suivons votre voyage en photos et vidéo avec beaucoup d'admiration pour votre ténacité. Bonne route.......

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  3. Bonjour à vous deux! On est bien content de savoir que vous suivez nos aventures! Vous savez que bientôt nous allons reprendre nos petites randonnées en passant par la rue Lemieux! Plus que 2 1/2 mois et nous sommes au Québec! À bientôt !

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  4. Et bien ça aura été un défi juswu'au bout! Ne vous en faites pas la météo est bizarre ici aussi, il a neigé un 15 de mai! Avec accumulation au sol qui reste au moins 14h. On vous lâche pas, on suit vous aventures avec plaisir! À bientôt!

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