5 novembre 2013

Le couple à vélo - guide de survie!

Quand on décide de partir pour un voyage à vélo au long cours, on est loin de se douter de l’impact sur la vie de couple!  Facile d’idéaliser le tout et de croire que l’amour l’emportera toujours mais la réalité est tout autre et se charge vite de vous ramener sur terre.  Rassurez-vous, notre couple a survécu.  Mais nous avons appris une chose ou deux sur nous-mêmes...

Eh! oui, nous avons eu de belles chicanes, des très intenses même, comme cette fois sur une route sans fin du Kansas, où on s’engueulait à qui mieux mieux sur un sujet (toujours le même: Denise trouve que Charles va TROP vite et Charles trouve que Denise ne va pas ASSEZ vite!).  Donc nous voilà plongés dans notre colère, quand une camionnette s’arrête au bord de la route. Le conducteur baisse sa vitre et demande à Denise: «Are you ok?».  Nous nous tournons tous les deux vers lui et crions agressivement «YES!»  Hé!hé! pas besoin de vous dire que le bon samaritain a vite déguerpi nous laissant tous les deux surpris et penauds face à l’incongruité de la situation...Nous nous sommes regardé et...la tension a baissé.  Quoi faire d’autre que d’en rire?  C’est ce que nous avons fait.
Heureusement, ce genre d’engueulade n’est pas arrivé souvent.  Mais chaque jour a eu son lot de petites contrariétés qu’il a fallu gérer au mieux pour notre couple.

Mais pourquoi est-ce si différent sur la route?  Parce qu’être ensemble tout le temps, 24 hres sur 24, 7 jours sur 7, ça a un méchant effet grossissant sur le moindre  petit travers!  Tout est amplifié!   De plus, chaque jour nous sommes plongés dans un environnement étranger et confrontés à de multiples situations de stress auxquels nous réagissons souvent différemment, selon notre personnalité.  Alors bonjour tensions et frustrations surtout quand la fatigue, la faim, l’anxiété s’additionnent à ça!  

Alors comment survivre?

En parler...et s’ajuster, ce que nous avons fait, ou du moins essayer de faire! ;-)  Et surtout, garder notre sens de l’humour!!!

La vitesse!
Nous avons eu de multiples accrochages au sujet de la vitesse à laquelle il «fallait» rouler.  Charles a de la dynamite dans les pédales et Denise a parfois de la difficulté à maintenir la cadence.  Évidemment, on ne peut nier la différence physique, Charles est plus fort que Denise! 

Le seul moyen de rouler en harmonie, c’est que l’équipier le plus fort respecte le rythme du plus faible: simple, direz-vous, mais pas toujours évident à faire.  

Si Denise roule devant, elle a souvent l’impression que Charles lui «pousse» dans le dos, et elle augmente la vitesse inévitablement, ce qui mène rapidement au surmenage en fin de journée. 

Par contre, si Charles roule devant, Denise se sent vite larguée et intensifie l’effort pour éviter de se retrouver à trop grande distance. Résultat: elle est épuisée en fin de journée!

Denise se rend compte qu’elle n’aime pas se sentir «le maillon faible» de l’équipe...Orgueil mal placé peut-être?  Pourtant, il faut accepter l’évidente différence physique!  Et l’âge, là-dedans?  Charles est plus jeune que Denise...Autre sujet sensible!  Alors comment atténuer le sentiment d’infériorité?  En y mettant un brin de psychologie! 

Charles fait donc de gros efforts pour s’adapter à la vitesse de Denise quand elle roule devant, modérant son enthousiasme sur les pédales et quand il prend les devants, par exemple, dans les montées, il attend Denise patiemment...le plus souvent.  Mais encore faut-il qu’il lui laisse le temps de récupérer avant de repartir!!!  Autre sujet de discussion! ;-) 

Charles suggère parfois l’acquisition d’un tandem...Denise n’arrive pas à s’imaginer derrière Charles, tout le temps, tout le temps!  Avoir de «l’espace» parfois, ça aide à laisser la poussière retomber... ;-)

Denise travaille sur son «orgueil» et sa compétitivité.  Il faut bien accepter ce que l’on ne peut changer!  Elle se rassure en disant qu’après tout, même si elle a roulé plus lentement, elle les a tous pédalé les 8 332 km du voyage! 
Comme vous pouvez le voir, rien n’est jamais complètement réglé et le naturel revient souvent au galop, mais nous avons finalement réussi à trouver un mode de fonctionnement harmonieux...la plupart du temps.  

Après discussions avec d’autres couples de voyageurs, nous avons aussi réalisé que notre «cas» était loin d’être unique!  La même dynamique a affecté la plupart des couples à pédale!  Rassurant, n’est-ce pas?

Nous disons souvent que nos vélos ne sont pas faits pour aller vite mais pour aller loin...il suffit d’appliquer la même règle aux deux cyclistes qui les chevauchent.  Il faut aussi se rappeler que le but de notre périple, ce n’est pas la vitesse et la distance, c’est le voyage en tant que tel et les multiples découvertes à faire sur la route.

D’ailleurs, nous prévoyons nous donner plus de temps et surtout plus de liberté lors de notre prochaine aventure.   Nous aurons un point de départ mais contrairement à la traversée des USA, nous n’aurons pas de point d’arrivée fixe à tout prix.  Nous voulons découvrir l’Amérique du Sud en partant quelque part (à déterminer) et en roulant au gré des découvertes, selon nos envies et surtout, nos capacités en tant qu’équipe.  Après 18 mois sur la route, nous reviendrons tout simplement, où que nous soyons rendus!  Les seules contraintes que nous aurons, ce seront les saisons évidemment, et la rareté du ravitaillement ou de l’hébergement ici et là.  De plus, de temps en temps, accepter un «lift» ou prendre un autobus pour se sortir de la «misère» nous parait une bonne façon d’adoucir certaines journées difficiles.  Nous ne sommes pas des purs et durs de la pédale, nous sommes des voyageurs qui avons choisi le vélo comme mode de transport principal!

L’hébergement et la bouffe.
Avant notre départ, nous avions déjà établi un budget approximatif pour l’ensemble
du voyage.  Pour respecter nos chiffres côté hébergement, il était clair que nous devions camper le plus souvent possible et utiliser la ressource Warmshower au maximum.  

Mais nous avions convenu que le motel serait une option une fois par semaine.  Nous adorons camper mais, avouons-le, ce n’est pas toujours de tout repos.  De plus, même si les lits étaient la plupart du temps très confortables chez les hôtes Warmshower,  et que la majorité des gens étaient super intéressants, c’est l’intimité qui pouvait laisser à désirer.  Alors une nuit dans un motel, seuls tous les deux, sans avoir à faire la conversation à des tiers, c’était un p’tit plaisir à s’accorder de temps en temps...pour le plus grand bonheur de notre couple!  

Un autre défi, surtout pour Denise, (infirmière, sors de ce corps!), c’était de s’habituer aux différents degrés de salubrité de certains campings ou maisons (cas exceptionnels, heureusement!)  C’est bien fatigant de voir des microbes partout et le Purell était toujours à  portée de main!  Denise devra travailler fort sur cet aspect pour survivre en Amérique du Sud! ;-)

Pour ce qui est de la bouffe, bien manger nous paraissait indispensable à tous les deux, puisque c’est notre carburant de base. Nous avions donc convenu que le repas au restaurant ferait partie des plaisirs ponctuels à s’offrir.  Nous n’avons jamais lésiné sur la qualité des aliments au moment du ravitaillement non plus.  Et pour notre plus grand bonheur, les hôtes Warmshower en général ont été de merveilleux pourvoyeurs de bonne bouffe énergisante.  

Denise a parfois un peu plus de penchants vers le «luxe» du motel, et une attirance marquée pour une certaine «gastronomie» alors que Charles trouve son bonheur dans n’importe quel «fast food», ce qui ne manque pas aux USA.  Mais en mettant un peu d’eau dans notre vin, nous sommes parvenus à très bien nous accorder sur ces aspects de la vie sur la route.  

Partage des tâches
Voyager comme nous le faisons demande pas mal de préparation et franchement, je
dirais même que c’est du travail des fois!   Alors il faut partager les tâches.

Denise faisait le repérage touristique, la recherche sur les différents parcs nationaux et les villes. Charles préparait les itinéraires sur MapmyRide et le GPS en plus de repérer les hôtes Warmshower et de les contacter.  Denise prenait les photos et préparait les albums, en plus d’écrire la plupart des textes du blogue alors que Charles filmait les scènes vidéo et en faisait le montage.  Denise préparait les repas et s’occupait du ravitaillement en nourriture et en eau (sauf quand il fallait filtrer,ce qui demandait la force de Charles!).  Charles montait et démontait la tente.   Denise s’occupait du lavage et de l’entretien des vêtements et équipements de camping. Charles voyait à l’entretien des vélos.  Et ainsi de suite.  Nous avions certaines responsabilités précises mais nous  faisions souvent équipe pour certaines tâches histoire de terminer en même temps pour pouvoir relaxer...ensemble.

Loisirs
Nous avions apporté chacun une liseuse.  Quel bonheur de lire en camping quand il n’y a rien d’autre à faire!  Rien de plus relaxant que dévorer un bon livre à la lueur de la lampe frontale, enfouis dans nos duvets. 
Nous avions aussi chacun un ordinateur portable,  indispensable pour deux passionnés comme nous.  Charles préparait ses vidéos, pendant que Denise travaillait sur ses photos et dès que nous avions une connexion internet, nous alimentions le blogue ou faisions de la recherche sur l’itinéraire à venir.  D’ailleurs, nous pensons que le fait d’avoir un blogue à alimenter devient un excellent prétexte pour prendre un ou deux jours de repos de la route. 
Évidemment, l’ordinateur nous est vite apparu indispensable pour communiquer avec notre famille, nos amis ou tout simplement pour nous évader en profitant des mille possibilités de divertissement sur le web. 

Conclusion 
Après plus de 5 mois sur la route, nous sommes revenus fatigués, oui, mais fiers de ce que nous avons accompli.  Nous avons eu des divergences que nous avons appris à surmonter au jour le jour et même si cela reste toujours un «work in progress», notre couple est plus fort que jamais.  Nous sommes passés au travers une dure épreuve quand Denise a eu son accident, moments difficiles qui nous ont énormément rapprochés.  
Nous avons parfois rencontré sur la route des gens seuls qui faisaient le même genre de voyage que nous et qui nous passaient ce commentaire: «Vous êtes vraiment chanceux de pouvoir vivre votre passion à deux»...Pour toutes sortes de raisons, certains se retrouvent seuls dans la vie, surtout vers la cinquantaine.
Alors, quand nous faisons le bilan de ces 159 jours à vélo, ce que nous retenons surtout, c’est le bonheur d’avoir été ensemble pour partager les milliers de moments exaltants du voyage et les centaines de rencontres enrichissantes que nous avons faites.  Soyez sûrs que nous apprécions chaque jour la chance extraordinaire qui nous est donnée de poursuivre notre route tous les deux... ensemble!

À suivre...plus que jamais, en Amérique du Sud en 2014!


29 octobre 2013

À l'heure des bilans - L'équipement 2


Béquilles:  Des vélos qui se tiennent debout! Pour 4$ nous avons fabriqué les béquilles parfaites pour les cyclotouristes! Ces béquilles, qui soutiennent le cadre en prenant comme point d’appuie la barre transversale, n’ont pas d’égal! Il faut prendre soin de barrer un des freins avant de stationner. Les béquilles vendues sur le marché ne sont pas vraiment conçues pour supporter le poids d’un vélo de cyclotourisme chargé. Le point d’appui est trop bas et si le vélo tombe, il y a danger d'endommager le cadre. Pour cette raison, plusieurs cyclotouristes n’ont pas de béquilles sur leurs vélos et les déposent tout simplement sur le sol  parce que  
très souvent il n’y a rien pour les appuyer. Ce n’est pas très bon pour les sacoches, ni pour votre dos lorsque vous avez à relever un vélo chargé de 90 livres! Pour fabriquer nos super-béquilles il faut une rondelle de hockey (99cents) et un bâton de bois dur (3$). Avec une scie sauteuse, profilez la rondelle à la forme que vous voyez sur la photo. percez y un trou et enfilez le bâton avec un peu de colle epoxy. Laquez pour rendre plus solide. Voilà!  Pour Denise, qui cassait souvent son bâton, j’ai fabriqué une béquille avec une tige de métal. La béquille peut aussi servir d’arme pour se défendre contre un animal agressif comme le sasquatch ou le yeti des montagnes!



GPS:  C’est un indispensable. Savoir où vous vous trouvez exactement est un atout majeur. Être sur la bonne route en est un autre. Et voir toute les options qui s’offrent à vous si vous n’aimez pas la route où vous vous trouvez n’a pas de prix. Aucune carte ne peut vous donner le niveau de précision que le GPS vous offre. Les cartes de toutes les régions de la planète sont disponibles gratuitement sur Garmin Openstreetmap.
Vous n’avez qu’à télécharger la région du monde où vous voyagerez et vous voilà prêt à partir! Nous utilisons le site Ride with GPS pour planifier nos routes et pouvons télécharger les tracés dans notre GPS. La plupart du temps, nous avons notre tracé pour les 5 à 10 jours à venir. Cet équipement fonctionne
avec des batteries AA que nous pouvons recharger avec notre dynamo. Nous ne laissons pas le GPS allumé en permanence pour allonger la vie des piles. Par exemple, si nous sommes sur une route et que nous savons que nous allons la suivre pour 1,300 kilomètres, le GPS reste fermé. Par contre, il restera constamment ouvert si nous approchons une ville et que nous devons constamment changer de cap et de routes...là, ça devient indispensable. Bien que le GPS soit merveilleux, il ne remplace pas les discussions de bord de chemin avec les locaux pour connaitre les conditions des chaussées et les plus belles options qui s’offrent à vous. Mais attention! L’opinion d’un automobiliste quant à une route va grandement différer de ce qu’en pense un cyclotouriste. Par exemple, un automobiliste commencera à ressentir les gradients à partir de 9% tandis que les jambes d'un cyclotourisme chargé sont sollicitées à partir d’un gradient de 3%. Un automobiliste nous a dit un jour... «cette route est plate comme une crêpe» et il s’est avéré que les gradients étaient de 8 à 10% en montagnes russes pour 30 kilomètres...en fin de journée!

IPod Touch: Une petite merveille! Dès que vous avez accès au WIFI cet appareil devient un téléphone via des applications comme Face Time, Skype ou NetTalk. C’est gratuit et utilisable de n’importe où dans le monde. Recevoir ses messages e-mail, gérer ses réservations sur le site de WarmShower ou de CouchSurfing, transférer ses données de localisation et de suivi d'itinéraire sur TrackMyTour qui met à jour automatiquement notre positionnement géographique sur notre blogue, mise à jour de notre page de voyage Facebook et de multiples autres applications indispensables comme la météo, l’internet et les apps des modes de transport en commun dans les villes! La plupart des communications téléphoniques lors de notre voyage ont été faites avec l’IPod. Évidemment, ça prend du WIFI. Alors vive les MacDo, Dunkin et Starbuck de ce monde. Il y a aussi les "Public Library" qui offrent du WIFI gratuit et la plupart des cafés et parfois même certaines épiceries. 

Téléphone cellulaire:  À utiliser pour les urgences. Les plans d'itinérance à l’extérieur du Canada sont dispendieux. Le téléphone a été pratique pour laisser savoir à nos hôtes Warmshower que nous étions en route et que nous serions ponctuels. Nous l’avons aussi utilisé pour contacter les assurances lors de l’accident de Denise. Par contre la couverture dans les parcs et dans les régions éloignées n’est pas très bonne. Ça va bien dans ou près des villes mais lorsqu’on s’éloigne la couverture s’éteint tranquillement. Étant donné les frais élevés et la couverture limitée lorsque nous serons en Amérique du Sud, nous opterons probablement pour un dispositif InReach qui fonctionne par satellite et qui nous donnera une couverture totale et la possibilité d’envoyer des messages d’urgence où que l’on soit dans le monde. Les forfaits sont moins dispendieux que le cellulaire et la couverture incomparable. À suivre.

Sonnette et sifflet: Sert à faire connaitre notre présence aux autres usagers de la route ou de pistes cyclables. Le vélo de Denise est équipé d’une sonnette et c’est très pratique pour avertir les autres cyclistes ou piétons que nous approchons et allons les dépasser. Malheureusement, les gens ne savent pas toujours ce que la sonnette annonce et n’agissent pas en conséquence mais ça s’améliore tranquillement. Donc vive la sonnette! Nous sommes à l’ère des écouteurs dans les oreilles et des téléphones intelligents et les gens sont distraits et parfois n’entendent pas grand chose de leur environnement. C’est alors que le sifflet est de mise car le son de la sonnette n’est pas assez fort pour attirer l’attention. Le sifflet est aussi plus efficace pour avertir de notre présence les automobilistes en ville et sert même parfois à faire fuir les chiens errants!



Rétroviseurs de casque: Bien qu’il soit primordial de regarder en avant il est tout aussi
important de savoir ce qui se dessine à l’arrière. Nous avons essayé plusieurs dispositifs de rétroviseurs et rien n’égale le miroir de casque pour la netteté et la distance de visionnement. En effet, avec ces miroirs nous pouvons voir à des kilomètres à l’arrière et prévoir longtemps à l’avance ce qui s’en vient...Indispensable! Voyez par vous même sur la photo ci contre. Nous voyons aussi bien le bout de la rue à l'arrière qu'à l'avant!



Le trépied et le Slider: Pour faire des vidéos, le trépied est un indispensable. Nous avions apporté avec nous un Gitzo en carbone muni d'une tête fluide Sirui. D'un poids acceptable (1.4 kilo) il nous a bien servi. Le "slider" Varavon 19 pouces que nous avions apporté ajoutait pas mal au poids (1 kilo) de l'équipement photographique de stabilisation que nous trimballions. Si on cherche à retrancher du poids pour notre prochain voyage, ces items seraient une cible facile...mais. Oui mais, Charles adore ses effets vidéos de "slider" lorsqu'il se retrouve devant des paysages grandioses alors ça va revenir dans nos bagages en Amérique du Sud! Faut ce qu'il faut!

20 octobre 2013

À l'heure des bilans - L'équipement 1


Les vélos: nos montures nous ont bien servi tout au long du voyage. Il fallait que les cadres puissent soutenir notre poids ainsi que celui de nos bagages et en même temps offrir assez de flexibilité pour le confort de nos derrières!
Les cadres: nous sommes très satisfaits de nos cadres Surly - Long Haul Trucker.
Après plus de 13,500 kilomètres, ils sont toujours en parfait état et ne montrent aucun signe de faiblesse. (Pas de rouille, pas de fissure aux points de soudure, pas de détérioration aux points d’ancrage). Ces cadres nous serviront donc encore longtemps et verront passer plusieurs groupes de modules d’entrainement (dérailleurs et pignons) et de roues (moyeux et jantes) avant de rendre l’âme! Rappelons que le cadre Surly - Long Haul Trucker est spécialement conçu pour les voyages au long cours. Son empattement est donc plus long pour laisser l’espace nécessaire au dégagement entre les talons et les sacoches arrière. D’autre part, il est fait d’acier ce qui lui confère deux caractéristiques importantes. Tout d’abord, le cadre d’acier est plus flexible que le cadre d’aluminium et donc offre un plus grand confort en absorbant davantage les chocs de la route. Ensuite, il est définitivement plus facile à réparer car où que vous soyez dans le monde, vous trouverez quelqu’un qui peut souder de l’acier (on ne peut en dire autant pour l'aluminium). L’autre avantage majeur de ce cadre est son prix. Pour environ 450$ vous aurez un cadre de vélo au long cours que vous pourrez habiller selon vos préférences. Nous avons déboursé 1,800$ pour monter chacun de nos vélos. Par comparaison, vous devrez payer entre 2,900$ et 4,500$ pour un Koga Myata ou un Santos Travelmaster. Un bon conseil: à ce prix, ne les quittez jamais des yeux!

Les selles: nous avons opté pour des selles Brooks en cuir! Le temps de rodage est 
extrêmement long. Comptez entre 2,000 et 4,000 kilomètres avant d’être totalement
confortable. Le temps de rodage peut être considérablement réduit en utilisant de l’huile de pied de boeuf au lieu du «Profide» recommandé par le fabricant mais attention de ne pas en mettre trop. L'avantage d’une selle en cuir est qu’une fois que la selle est moulée à vos fesses, il n’y a rien de mieux pour le confort. Nous allons cependant ajouter une tige de selle à suspension «Thudbuster» pour entreprendre les routes de terre du Chili et de la Bolivie!



L’entrainement: le vélo est monté avec du Shimano Deore LX à l’avant et du Shimano XTR à l’arrière. Très facile à ajuster, nous n’avons eu aucun problème. La combinaison des engrenages du pédalier (44-32-22) et de la cassette (11-34) nous a donné tous les ratios de pignons dont nous avions besoin pour monter les côtes les plus abruptes et pour profiter des vents favorables sur le plat!

Changement de vitesse: Nous avons adoré nos Grip Shift SRAM Attack! Ça répond immédiatement et les changements de vitesse se font très rapidement. L'avantage est qu’on peut passer plusieurs pignons d’un seul coup.






Les jantes: Nos jantes Mavic XM 719 n’ont pas tenu le coup. La jante arrière du vélo de
Charles a rendu l’âme en début de voyage à Zion. Elle était craquée sur l’entière circonférence et commençait à ouvrir à un endroit ce qui occasionnait du blocage lors du freinage. Par chance nous avons trouvé une boutique de vélo à l’entrée du parc national où nous avons pu faire remonter la roue avec une jante Sun Rhyno Lite. Au retour du voyage, la roue arrière du vélo de Denise donne des signes de faiblesse. La jante est en train de craquer à l’extérieur au point de rencontre d’un rayon. Il y a aussi un léger
blocage au freinage...conclusion, une autre jante craquée. En faisant des recherches sur internet, nous nous sommes aperçu que plusieurs utilisateurs ont signalé ce problème à propos des jantes Mavic XM719. Nous avons fait 95% du voyage sur des routes pavées ce qui n’est pas très demandant sur les jantes alors imaginez l’horreur si nous avions été à 60% sur des chemins de terre et de gravier! Nous pensons donc changer les jantes pour des Velocity Atlas. Nous allons quand même contacter Mavic pour exposer le problème car ça nous semble inacceptable.

Les pneus: Un élément très important! C’est ce qui nous garde en contact avec la chaussée! Les fameux Schwalbe Marathon Plus ont bien fait leur travail. Ils sont très
résistants aux perforations par les débris sur la route et par les éclats de verre. Avant d’arriver au Kansas, nous n’avions fait que 3 crevaisons (Charles) sur 10,300 kilomètres. Évidemment, même le Schwalbe ne peut résister aux clous de 2 pouces!
Ce qui fait la force de ces pneus est sa bande de protection interne bleue qui éloigne les dangers du tube interne. Mais là aussi réside sa faiblesse! Au Kansas, nous avons roulé sur du «Goat head weed» et les épines des ces graines se sont cassées dans la bande bleue et ont commencé à provoquer des crevaisons à répétition. Résultat: pneus bons pour le dépotoir! Alors faites bien attention au Goat head weed lorsque vous roulez sur les accotements au Kansas! Nous avons réinstallé des pneus Schwalbe Marathon Plus Tour pour le reste du voyage. Le Marathon Plus Tour a un profil qui convient autant aux chaussées pavées qu’aux chemins de gravier. 

Les guidons: Nous adorons nos guidons multi-positions. Nos vélos sont faits pouraller loin mais vraiment pas pour aller vite. L'aérodynamique est le dernier de nos soucis! Notre position de pédalage est une position assise avec le torse plus à la verticale que la position d’un cycliste sur vélo de route. Tout d’abord, nous sommes en voyage, à la découverte du monde et c’est pourquoi nous voulons avoir la tête redressée pour voir ce qu’il y a à voir! Notre guidon multi-positions nous donne donc de la latitude pour changer les points de pressions sur nos mains tout en gardant cette position du corps idéale pour voir en avant.

Le moyeu dynamo: Le vélo de Charles est équipé d’un moyeu Dynamo Shimano qui
est relié à un convertisseur EWerk. Nous pouvons recharger les batteries de tous nos équipements photographiques, GPS, et autres. En région isolée, c’est indispensable car vous l’aurez surement remarqué, nous aimons prendre beaucoup de photos! La dynamo fournit aussi l’énergie aux phares avant et arrière du vélo de Charles.

Porte-bagages: Les porte-bagages Surly Nice Racks sont solides et pratiquement indestructibles. Par contre, ils sont un peu lourds comparativement aux porte-bagages Tubus. Mais nous avons accepté ce surplus de poids pour bénéficier de la plate forme que le porte-bagages avant Surly Nice Rack offre. 

Les sacoches: Les Ortlieb ont fait leur travail. Nous pouvons confirmer qu’elles sont totalement étanches et que tout notre équipement est resté bien au sec. Après 13,500 kilomètres, nous devrons changer une attache sur une des sacoches arrière qui montre des signes de faiblesse. Un des sacs de guidon est un Arkel. Le système d’ancrage du Arkel nous semble de meilleure qualité que celui des sacs de guidon Ortlieb.  Par contre, le sac Arkel n'est pas étanche...rien n'est parfait.

La tente: La Hilleberg Nallo GT3 est vraiment un bijou de tente. Nous adorons l’espace
d’entreposage qui nous permet de tout mettre à l’abri le soir venu. Cet espace peut aussi servir pour cuisiner à l’abri en cas de mauvais temps. Le petit bémol de cette tente est qu’elle n’est pas assez ventilée par temps très chaud. Elle n’est pas auto-portante et l’intérieur ne peut être monté séparément de la toile extérieure. Par contre elle est tout à fait adaptée aux vents et au temps froid ou frais. Nous allons probablement l’amener en Amérique du Sud car en montagne ce sera frais.

Le réchaud: Nous avons cuisiné  près de 150 repas avec notre réchaud MSR Dragonfly et n’avons eu aucun problème. Nous avons dû lubrifier la coupelle de la pompe une seule fois et l’injecteur ne s’est jamais encrassé. Étant donné que le réchaud peut fonctionner avec n’importe quel type de combustible liquide, faire le plein est un jeu d’enfant! Nous n’avions qu’à arrêter à une station de gaz et pour 50 cents nous remplissions une bouteille qui nous donnait de 7 à 8 jours d’autonomie. Nous transportions deux bouteilles de combustible pour être certain de ne jamais en manquer! Le Dragonfly est une petite merveille car l’intensité de la flamme est ajustable ce qui permet de mijoter doucement de bon p'tits plats...

Filtration d’eau: L’eau est sans aucun doute l’élément le plus important dans toute
expédition. On ne lésine pas avec la qualité de l’eau. Evidemment, aux États Unis, il y a de l’eau partout...ou presque. Lorsqu’on voyage en automobile, on est jamais bien loin d’un dépanneur ou d’un endroit où on peut trouver de l’eau. Mais lorsque nous roulons à 16 km/hre et que nous nous trouvons à plus de 200 kilomètres de toute zone habitée, vaut mieux être en mesure de trouver de l’eau et de la traiter pour la rendre potable. À cet effet, nous utilisons 3 systèmes de filtration et de purification. Le premier est un filtre MSR Miniworks qui retire toute matière de plus de 0.2 microns. Le second est une lampe à ultra violet Steripen qui tue les bactéries, les campylobacter, le cholera, le cryptosporidium, l’E-Coli, La Giardia, l’hépatite, la légionellose, les parasites protosoaires, la salmonelle, le Shigella et plusieurs virus. Nous avons aussi avec nous des tablettes d'Aquatab  au cas où les batteries du Stéripen seraient à plat...on prend pas de chance!  Lors de notre voyage, nous avons filtré et traité 16 litres d’eau de la Colorado. Cette eau brune est ressortie cristalline du filtre et après traitement, parfaitement buvable. Nous n’avons pas été malade!

12 octobre 2013

À l'heure des bilans - Les Statistiques

Au cours des prochaines semaines nous publierons une série d'articles pour faire le bilan de différents aspects de notre périple de 159 jours à vélo à travers les États Unis. Nous vous parlerons entre autres de l'itinéraire, de l'équipement, de la vie de couple, des rencontres et du budget. Mais commençons par la spécialité de Charles, les statistiques!

Le climat:
Lors de ce voyage, nous pouvons dire que la chance nous a souri car le beau temps nous a suivi du début jusqu'à la fin. Il a fait un soleil radieux 75% du temps et nous n'avons pédalé sous la pluie que 5 fois sur 159 jours. Et encore, les fois où nous avons dû pédaler sous la pluie ne représentaient que quelques heures dans ces journées! Donc, 149 jours de beau temps sur un périple de 159 jours, pas mal n'est-ce pas!

Mais s'il a fait beau, c'est aussi qu'il a fait chaud! Et la chaleur intense s'est surtout manifestée dans l'ouest et dans le Midwest du pays. Bien sûr, Death Valley a été un véritable test d'endurance mais la chaleur s'est fait sentir pendant plus de 50 jours où le mercure a dépassé 40 Celsius sous le soleil.

159 jours:
Un voyage de 5 mois et une semaine! Nous avons été en selle 101 jours sur 159 soit 63% du temps. Deux jours de vélo, un jour de repos: c'était le plan. Mais il faut dire que les supposées journées de repos n'ont pas toujours été si reposantes que ça: randonnées en montagne ou découverte des environs à vélo...mais bon!

8,332 kilomètres parcourus à vélo sur un voyage de 9,100 kilomètres. Nous avons pédalé en moyenne 82 kilomètres par jour à une moyenne de 16.2 km/h. Nous avons donc passé 510 heures sur nos vélos...ouille les foufounes!

20 états américains: Washington, Oregon, Californie, Nevada, Arizona, Utah, Colorado, Kansas, Missouri, Illinois, Indiana, Ohio, Pennsylvanie, Virginie, Virginie occidentale, Maryland, Delaware, New Jersey, New York, Vermont.

59,604 mètres d'ascension verticale. C'est comme avoir grimpé 7 fois la hauteur totale du mont Everest ou être sorti de la stratosphère! Évidemment, nous avons redescendu tout cela mais c'est drôle comme on se souvient bien plus des montées que des descentes...

32% des nuitées sous la tente: parce que nous aimons le camping après tout, mais nous avons aussi bénéficié de l'hospitalité des membres de l'organisation Warmshower 30% du temps, ainsi que de l'hospitalité spontanée de gens rencontrés sur la route pour 21% des nuitées. 

76.9 kilomètres heure: vitesse maximale atteinte par Charles entre Boulder et Torrey dans l'état de l'Utah.

11 parcs nationaux et d'états américains: Redwood, Humbolt, Yosemite, Death Valley, Zion, Bryce Canyon, Grand staircase Escalante, Capitol Reef, Dead Horse Point, Arches, Curecanti national recreational area.

7 heures et 53 minutes: la plus longue journée de vélo entre Crescent city et Eureka en Californie (128 kilomètres). Mais en moyenne, nous avons passé 5 heures par jour sur nos vélos.

8 crevaisons
2 tortues sauvées sur la route
200 chevreuils
0 serpent à sonnette
0 ours
1 scorpion
1 hérisson


Pour voir les statistiques complètes cliquer ici!





22 septembre 2013

Le Retour


Clic sur image pour voir album
Après la frénésie de New York City,  nous voilà dans la verte campagne de l’État de New York: tout un contraste!  Nous suivons la route cyclable 9, chaussée désignée qui remonte jusqu’à la frontière canadienne.  Certaines sections urbaines nous confrontent à une circulation intense et pour la première fois du voyage, nous avons affaire à quelques automobilistes agressifs, du moins verbalement.  Comme cette fois à Poughkeepsie, le passager a la tête sortie du véhicule et le poing en l’air, il rugit: «Go on the sidewalk!»  Aguerris que nous sommes après autant de kilomètres dans toutes les conditions de route imaginables, nous restons bien placides devant autant de mauvaise volonté, nous en avons vu d’autres...

Heureusement, pour contrebalancer, l’accueil des gens restent toujours aussi exceptionnel.  Comme cette fois, à Rhinebeck, en fin de journée alors que nous cherchons un endroit pour une pause chocolat chaud, nous arrivons à une jolie cour intérieure avec terrasse d’où une femme nous interpelle: «Hey, you guys, where are you coming from?»  Quand nous répondons que nous arrivons de Vancouver, tous les gens sur la terrasse nous applaudissent!  On se sent quasiment comme des «rock stars»!  Et bien sûr, les questions fusent de toute part et c’est avec plaisir que nous partageons notre expérience sur la route.  

Ce soir-là, nous campons dans la cour arrière d’une maison avec la permission de la propriétaire, une hôte Warmshower...qui est présentement en Australie!   Quelques maisons à côté, des gens terminent leur vente de garage et en nous voyant, ils nous arrêtent pour poser des questions sur notre périple.  Quand ils apprennent que nous allons camper chez une de leur voisine et que nous n’avons pas accès à une douche, ils nous invitent tout bonnement à venir nous doucher chez eux!  En prime, ils nous offrent un bel assortiment de fruits frais et s’assurent que nous avons de l’eau fraîche plein les bouteilles!  Nous passons une belle nuit calme, encore une fois, le coeur réchauffé par tant de belle générosité de la part de parfaits inconnus. 

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Notre arrêt à Albany chez Peggy et Jim, des hôtes Warmshower, restera aussi longtemps dans nos bons souvenirs de rencontres intéressantes.   Chaleureusement accueillis, confortablement installés, nous nous sentons privilégiés de partager un peu de leur vie.  Quand la météo du lendemain s’annonce mauvaise, ils insistent pour nous garder une journée de plus!  Pourquoi pas?  Et Jim s’improvise guide pour nous faire découvrir Albany, la capitale de l’État de New York.  Il nous emmène entre autre visiter le State Capitol où nous prenons part à une visite guidée très intéressante de ce bâtiment imposant où se décident les lois de l’état.  Belle façon de prendre congé du vélo.

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Le jour suivant, le soleil est de retour et nous partons avec le sentiment d’entreprendre le dernier droit du voyage: il reste un peu moins de 400 km avant d’atteindre Granby!  Nous remontons peu à peu direction nord-est pour entrer au Vermont où les paysages deviennent de plus en plus familiers...sentiment de déjà vu car nous avons pédalé souvent dans cet état.  Finalement, nous passerons notre dernière nuit de camping à Alburg, tout près de la frontière, dans un Resort de VR presque désert en cette fin de mois de septembre à l’exception de quelques saisonniers.  D’ailleurs, ce soir-là, un charmant couple de retraités nous invitent pour le dessert «pour entendre notre histoire».  Encore une belle rencontre à se remémorer...

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Le lendemain,  on ne peut rêver de plus belle température pour conclure le voyage!  Soleil radieux, temps légèrement frais, un vent favorable, ça file allègrement.  Le douanier canadien n’est pas très sympathique, mais on a quand même le sourire fendu jusqu’aux oreilles tellement nous sommes contents de rentrer chez nous.  Entendre parler français nous fait tout un effet.  Nous voilà au Québec!  Après un lunch à Farnham, nous prenons la piste cyclable qui va jusqu’à Granby et quelle joie quand quelques kilomètres plus loin, nous rencontrons ma soeur Francine, venue à vélo nous rejoindre pour faire avec nous les derniers kilomètres!  Ça pédale et ça jase de belle façon!

Nous retrouvons avec joie famille et amis, et le confort de notre chez nous, mais nous avons la tête et le coeur plein de souvenirs de ces derniers 5 mois et 5 jours exactement (8 332 km), passés sur la route, à vivre intensément une des plus belles aventures de notre vie!  Ce fut un plaisir de partager avec vous nos multiples péripéties et sachez que nous avons apprécié grandement vos encouragements et vos commentaires.  

Ce n’est pas fini!  Charles prépare un dernier petit vidéo et nous vous tiendrons informés de notre prochain projet, car bien sûr, il y en aura d’autres belles aventures à vélo!

À suivre..

20 septembre 2013

À la maison après 8,332 kilomètres en selle!

Nous avons traversé la frontière ce matin et sommes tranquillement rentré à la maison à Granby! Nous prenons la fin de semaine pour retrouver nos proches et écrirons un article dimanche!
À bientôt!

16 septembre 2013

Les grandes villes de l’est


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Après avoir sillonné les grands espaces de l’ouest et du Midwest américain, nos Surly affrontent le bitume des grandes villes de l’est!  Déjà un peu aguerris par la visite de Washington, nous quittons nos amis Angela et Jim, en direction de Baltimore.  Pour sortir de Washington, nous optons pour la facilité: 2 heures de métro plus loin (on y accepte sans problème nos vélos chargés!), nous voilà à Greenbelt, en campagne ou presque, avant  d’arriver à Baltimore 70 kilomètres plus loin, une grande ville qu’on nous a souvent présenté comme «difficile»...Allons voir par nous mêmes!

Eh! bien! nous voilà rassurés rapidement!  Nous arrivons facilement à destination
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chez Allen, notre hôte Warmshower.   Mais comme il est en plein déménagement, il nous a fait venir à son ancienne adresse, plus facile d’accès.  C’est donc dans sa voiture que nous terminons le trajet, avec vélos et bagages, jusqu’à sa nouvelle demeure, une immense maison ancienne en plein coeur de la ville.  Il en profite pour nous faire voir les plus beaux coins, dont le Inner Harbour, et le parc de Federal Hill, surplombant la ville.  Le lendemain, c’est sans problème particulier que nous quittons la ville.  Bien sûr, on peut voir qu’il y a des quartiers encore très délabrés, mais dans l’ensemble, la ville nous a paru très dynamique et résolument tournée vers l’avenir.



Notre prochaine étape est Newark, au Delaware.  Nous devons cependant traverser le Hatem Bridge, un pont de 2 km sur la rivière Susquehanna.  Le hic, c’est que ce pont est interdit aux cyclistes!  Il nous faudrait faire 60 km de plus vers le nord pour franchir la rivière.  Charles décide donc que nous tenterons notre chance car après tout, nous avons traversé bien des ponts supposément dangereux, jusqu’ici sans encombre.   Nous nous engageons donc sur le pont à deux voies, mais sans aucun accotement.  Une camionnette ralentit à notre hauteur et le conducteur nous crie qu’on n’a pas le droit d’être là!  Mais pas question de rebrousser chemin car les autos arrivent à grande allure.   Nous pédalons donc en prenant le plus de place possible et les conducteurs changent de voie tout simplement.  Arrivés sain et sauf de l’autre côté, nous nous arrêtons histoire de voir où sortir de la zone de péage...quand une voiture de police s’arrête derrière nous!  Oups!  Le policier nous dit que nous n’avions pas le droit d’être là et qu’il aurait fallu faire de l’autostop...et il nous demande nos papiers!  Nous jouons les touristes, pas très au courant, n’ayant pas vu les pancartes et parlant mal l’anglais...Après une dizaine de minutes dans sa voiture, il revient vers nous et nous pose plein de questions sur notre voyage.  Il semble très impressionné par notre périple et il finit par nous souhaiter bonne route tout en nous conseillant d’éviter les ponts interdits aux cyclistes... 

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À Newark, ville natale du vice-président Joe Biden, nous séjournons chez Ted et Sue, un couple...d’anciens policiers qui rigolent bien de notre aventure sur le Hatem Bridge!  Nous partageons de beaux moments avec eux, et leur fils Kyle, un grand amateur de Dysney.  Le lendemain, suivant les conseils de Ted, nous parvenons sans problème à entrer à Philadelphie.  Nous sommes hébergés chez Blake, un hôte Warmshower, dans un immense loft, tout près du centre-ville.  Blake nous donne de précieux conseils sur les principales attractions à voir et nous fournit même une liste des bons endroits où manger en ville.  

C’est donc à vélo, d’une voie cyclable à l’autre, que nous partons à la découverte de
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cette grande ville.  Le pont Benjamin Franklin nous offre entre autres, une vue imprenable sur le skyline de la ville.  Nous paressons ensuite dans le très animé Italian Market avant d’aller voir la fameuse statue de Rocky au pied du musée, histoire de prendre la célèbre pose du boxeur.  Nous passerons toute la journée à sillonner la ville, très «bike friendly», et un conducteur nous félicite car nous «arrêtons aux feux de circulation» dit-il, ce que plusieurs cyclistes omettent de faire...

Le lendemain, Blake nous accompagne gentiment pour nous guider vers le pont qui nous permet de sortir de Philadelphie.  Nous voilà maintenant au New Jersey où nous arrêterons à Freehold chez Arthur, un autre hôte Warmshower.  Nous passons une nuit bien tranquille dans cette petite ville avant de partir à 6h30 du matin en direction de Belford pour attraper le traversier de 9h30 pour New York City.   Belle randonnée matinale sur une succession de pistes cyclables qui nous amènent facilement au port en quelques heures. 

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Quel plaisir de découvrir la statue de la Liberté, puis la pointe sud de Manhattan!  Nous voilà à New York, dernière grande étape urbaine avant notre retour au Québec.  Nous débarquons au Pier 11 et sur la piste cyclable contournant Manhattan, nous partons à la découverte de la Grosse Pomme.  La rive ouest de Manhattan, le long de la rivière Hudson est superbement aménagée, d’une marina à l’autre, avec terrasse, promenade pour piétons, superbes parcs et magnifique piste cyclable, tout ça à l’ombre des grands édifices de New York.  Nous remontons vers le Upper West Side et après un petit détour dans Central Park pour la détente, nous arrivons devant l’édifice où nous attend Carolyn, notre hôte Warmshower.  Carolyn est d’origine hollandaise et elle se promène à vélo partout dans New York où elle habite depuis maintenant 9 ans.  Elle vit dans un magnifique appartement au 14e étage, avec jolie terrasse offrant une vue imprenable sur la rivière Hudson.  Dès notre arrivée, elle nous invite à partager un souper  avec quelques-uns de ses amis, sur un toit quelque part dans Manhattan, au clair de lune.  Quel bel accueil!  

Le lendemain, sur nos vélos allégés, nous voilà partis à la découverte de la ville
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bouillonnante d’action!  D’une voie cyclable à l’autre, nous parvenons au pont de Brooklyn et c’est sur une petite plage de Brooklyn que nous effectuons la fameuse cérémonie du trempage de roue!  Notre roue arrière a touché le Pacifique et voilà maintenant la roue avant qui trempe dans les eaux de l’Atlantique!  (Mais oui, je sais, c’est plutôt la East River, mais l’eau vient de l’Atlantique, non?)  Quelle joie de se promener un peu partout en ville et d’apprivoiser la façon de rouler des New-yorkais, c’est-à-dire, dans une joyeuse anarchie!  Piétons imprudents, cyclistes qui doublent de tout côté, qui brûlent les feux rouges à qui mieux mieux, nous devenons nous-mêmes plus aguerris au fur et à mesure que la journée avance.  Toute une expérience!  Nous terminons notre randonnée par un grand tour de Central Park avant de retrouver Carolyn à l’appartement. Elle nous offre un délicieux souper sur la terrasse et c’est avec plaisir que nous échangeons nos expériences de voyages.


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Le lendemain, nous prenons congé des pédales et c’est de façon plus traditionnelle (en métro et à pied) que nous continuons notre visite de New York.  En ce 12 septembre, lendemain des cérémonies commémorant la tragédie de 2001, nous voyons d’abord le Memorial du World Trade Center, extrêmement émouvant.  Aux alentours des fontaines marquant l’emplacement des tours, la construction des nouveaux gratte-ciel va bon train et le bruit est infernal.  Nous remontons ensuite au centre-ville, à Times Square avant de marcher sur la fameuse 5e avenue, admirant au passage les vitrines de luxe.   Ce soir-là, des fenêtres de l’appartement, nous assistons à des orages spectaculaires sur Manhattan!  Bien à l’abri, nous savourons nos derniers moments à New York, une ville à la fois démesurée et fascinante.

Puis c’est le départ pour la prochaine étape: nous sortons de New York par le pont George Washington avant de suivre la route 9 qui remonte vers le nord, en direction du Québec...Nous y voilà!  Cinq mois plus tard, il ne reste plus que quelques centaines de kilomètres avant de rentrer à la maison...

À suivre...