30 mars 2016

Newslette #46, Raymondville (Texas) à Morgan City (Louisiane)

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Pour être plat, le Texas, c’est plat! La ligne d’horizon est loin devant, tout le temps, et les pousses des différentes plantations tracent des lignes vertes à l’infini dans les champs. Ajoutez à cela un ciel gris, du temps frais et du vent souvent de face et vous devinez qu’il y a des jours pas faciles. Nous qui pensions pédaler à la chaleur, on ressort les blousons, surtout le matin où le mercure est autour de 15 degrés. Même les quelques journées ensoleillées restent fraiches!

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Le Texas, c’est aussi le pétrole. D’innombrables raffineries se dressent un peu partout sur la côte pour traiter l’or noir extrait par les plate-forme de forage que nous voyons au large. Heureusement que certains secteurs du littoral restent préservés pour le plus grand bonheur des touristes. On ne compte plus les parcs de VR, il y en a partout! Cependant, rares sont ceux qui disposent de sites appropriés pour les humbles campeurs avec tentes. 

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C’est chez Glen, un hôte Warmshower à Corpus Christi, que nous campons pour la première fois depuis longtemps! Séjour tout à fait agréable, car notre hôte se révèle un homme extrêmement intéressant. Tous les sujets y passent et nous partageons de beaux moments en sa compagnie. Passionné de vélo, il aide aussi Charles à tracer l’itinéraire le plus simple pour franchir les multiples ponts et ‘causeway’ sur l’itinéraire.



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En effet, les routes traversent d’immenses zones de marécages et de rivières tout lelong de la côte. Pas toujours facile de pédaler sur ces ponts car certains n’ont pas d’accotement. C’est ainsi que nous franchissons le long ‘causaway’ de presque 4 kilomètres qui mène à Lamar où nous attend le père Ralph, un prêtre que Glen a contacté et qui a accepté que nous campions près de son église. Ouf! nous étions bien contents d’arriver sain et sauf de l’autre côté. 


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Nous stoppons finalement devant la grille du terrain de l’église…fermée à clé! Un voisin s’approche et nous dit que le prêtre est en train de célébrer la messe dans l’église derrière la maison. Nous apercevons une femme près du bâtiment et lui faisons signe. Elle s’approche et quand nous lui disons que le père Ralph nous a permis de camper près de l’église, elle nous répond que « c’est hors de question car demain il y a une messe importante »! Perplexes, nous décidons d’attendre que la messe se termine, et on verra bien avec le père Ralph. Le voisin, Roy, un professeur retraité venant de Nashville nous offre un breuvage  en attendant, et nous dit que si nous sommes mal pris, il nous accueillera volontiers. Rassurant.

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Finalement, quelqu’un venant de l’église arrive et nous ouvre la grille avec un grand sourire de bienvenue. Il nous invite au repas dans la salle communautaire avec tout le monde. C’est Joe, un homme qui aide le père Ralph à gérer l’église. Pas sitôt assis, on nous sert généreusement une soupe de poisson, des filets de poisson et du thé glacé. Tout pour rendre des cyclistes heureux quoi! Joe nous dit s’inquiéter que nous campions cette nuit car on annonce de fortes probabilités d’orages violents. Il nous propose plutôt de dormir à l’intérieur de la salle communautaire, puis après consultation avec sa femme Sharon, c’est chez lui qu’il nous invite! Seul hic, c’est de l’autre côté du pont que nous venons de franchir. Mais Joe nous rassure: il va tout simplement tout charger dans sa camionnette et en plus, il nous ramènera ici quand nous serons prêts à repartir! Car évidemment, lui et sa femme insistent pour que nous restions quelques jours, le temps de bien nous reposer. C’est ainsi que nous passons 2 jours à nous laisser gâter chez ce couple charmant. Laissez moi vous dire que nous étions bien heureux d’être à l’abri quand l’orage a éclaté au beau milieu de la nuit!

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Comme promis, Joe nous ramène de l’autre côté du ‘causeway’ et même un peu plus loin, nous épargnant du coup plusieurs kilomètres de route morne. Nous pédalons une trentaine de kilomètres avant d’arriver à Palacios où enfin, le soleil daigne illuminer le paysage côtier. Mais il nous faut repartir vers l’intérieur pour quelques longues journées sans grand intérêt, toujours au frais et bataillant contre le vent, avant de revenir enfin vers la côte à Freeport. 

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De là, un vent favorable (enfin!) nous amène à Galveston, via une jolie route fleurie en bord de mer. Cette petite ville sur l’île du même nom se révèle bien agréable. Il fait bon s’y promener, que ce soit sur sa longue plage ou dans le centre historique où de magnifiques demeures rivalisent de beauté. Une des choses qui nous frappent depuis notre retour aux États-Unis: le calme relatif dans les petites villes. Finis les haut-parleurs sur les trottoirs qui agressent les oreilles!

Nous redécouvrons aussi un certain niveau de confort en dormant dans des motels, tous bien ordinaires, mais douche chaude garantie. Il y a aussi du papier de toilette dans les toilettes publiques! Eh! oui! partout en Amérique du Sud et Centrale, c’est rare. Il y a aussi ces immenses supermarchés où Denise capote devant la variété de choix qui s’offre à elle! Nous mangeons aussi plus qu’à notre faim avec les portions gargantuesques qu’on nous sert dans les restos de ‘fast food’. Évidemment, à cause du taux de change désavantageux, notre portefeuille y goûte. 

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Notre nouveau passe-temps: discuter de politique américaine. En effet, les primaires américaines occupent énormément de temps d’antenne à la télé et nous assistons à une bataille incroyable entre les candidats républicains. Le niveau du discours ne vole pas haut! Il est bien intéressant d’entendre les opinions très polarisées des Américains…certains disent des énormités par rapport aux immigrants, aux étrangers, aux ‘communistes’ (Cuba entre autres) alors que d’autres sont très lucides face aux enjeux actuels. Fascinant!


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Après une dernière étape à Winnie, Texas, nous roulons vers la Louisiane que nous rejoignons après la traversée d’un immense pont surplombant la rivière Sabine. Nous voilà au pays des Cajuns.  Beaucoup de noms à consonances françaises, mais personne qui parle la langue…Mais ça n’empêche pas les gens d’être super sympathiques, comme Eric, un authentique Cajun qui nous offre l’hospitalité à Holly Beach en plus de nous faire goûter un ‘gombo’, la fameuse soupe louisianaise. Ça prépare bien pour une longue étape de plus de 110 kilomètres sur la Nature Creole Trail, une route qui traverse une réserve naturelle à travers les bayous. 



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C’est là que nous apercevons nos premiers alligators, quelques-uns écrabouillés sur la route, mais plusieurs bien vivants sur le bord du bayou, l’air de dire, allez, venez vous y tremper les orteils! Il y a aussi ces dizaines de serpents écrasés sur le bitume. Charles dit qu’ils ne sortent que la nuit…ce qui est loin de rassurer Denise qui a une peur bleue de ces petites bêtes. Pas facile dans ce cas de trouver un endroit sécuritaire pour camper. Mais il y a des solutions: sur Pecan Island, nous nous installons sur une plate-forme au dessus du bayou, hors d’atteinte des alligators et des serpents! Denise dort plus tranquille, seulement dérangée par le vent qui fouette la tente. 

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Encore quelques jours à pédaler dans la campagne louisianaise et après une étape chez un hôte Warmshower à Houma, nous rejoindrons la Nouvelle-Orléans. Ça fait longtemps que nous rêvons de visiter cette ville unique. La météo reste capricieuse mais jusqu'à maintenant, nous avons échappé au pire. Il reste à entrer dans cette grosse ville sans encombre...


À suivre…

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16 mars 2016

Newsletter #45, Veracruz (Mexique) à Raymondville (Texas, USA)

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Les dieux sont tombés sur la tête. Pendant qu’il fait plus de 12 degrés au Québec en mars, eh! bien! ici au Mexique, il neige!!! Vous avez bien lu. À la télé, nous voyons des images de tempête de neige au nord du Mexique, dans les montagnes. Résultat: sur la côte, le ciel reste plombé de nuages, et évidemment, Chaac, notre cher dieu de la pluie n’en peut plus de se retenir alors il ouvre les vannes et on goûte à une super averse le jour de notre départ de Veracruz.


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Ça avait pourtant bien commencé, du moins jusqu’à La Antigua à une trentaine de kilomètres. Cette petite ville pittoresque est le premier site où les Espagnols se sont installés au Mexique et on peut encore y voir les restes de la maison de Hernan Cortès, à côté de la petite église. Mais au moment où nous en repartons, ça y est, le ciel nous tombe dessus à grande trombe d’eau et c’est sous un véritable déluge que nous faisons les 75 kilomètres suivants. Comme nous roulons sur une autoroute, il y a un accotement, mais il est littéralement inondé et laissez moi vous dire qu’un énorme camion à double-remorque qui vous passe à côté, ça vous complète la douche à l’eau sale, garanti!

Imaginez l’allure que nous avions à notre arrivée à Palma Sola: dégouttants dans tous les sens du mot! Nous laissions de grandes flaques boueuses partout sur les tuiles blanches du joli hôtel que nous avions repéré via internet. Dieu merci, le personnel a été compréhensif. On devait faire pitié je pense…

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Faut croire que le soleil a eu son mot à dire car nous avons eu un peu de répit les jours suivants. Si bien que nous découvrons enfin le bord du golfe du Mexique à son meilleur dans la zone de la Costa Esmeralda. Il est agréable de s’arrêter dans un petit motel près d’une jolie plage avant de repartir vers l’intérieur du pays où nous voulons faire un arrêt à Papantla dont on nous a dit du bien.


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Sur la route, une voiture nous double et nous entendons des cris d’encouragements puis, quelques minutes plus tard, voilà qu’ils se sont arrêtés pour nous attendre! C’est avec plaisir que nous reconnaissons un groupe de touristes français que nous avions croisés à Veracruz. Encore une fois, nous avons droit à une séance photo de groupe et hop! nous repartons pour Papantla où nous faisons une petite pause d’une journée, tellement la ville a du charme.



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Comme nous sommes arrivés un dimanche, nous avons la chance d’assister au spectacle des Voladores. Ce sont des danseurs volants! Je vous explique. Un immense mât se dresse devant l’église. D’abord, un musicien y grimpe, et s’installe sur une petite plate-forme au sommet. Puis 4 hommes y montent aussi, et enroulent un grand câble pour chacun d’eux. Au bout d’un moment, voilà que les quatre se jettent dans le vide, suspendus à leur corde qui se déroule lentement pour venir les déposer en douceur au sol, après qu’ils aient fait chacun 52 tours du mât. Cette danse traditionnelle se veut une demande au dieu totonaque…de la pluie!!! Oui, oui, nous comprenons que l’eau est absolument nécessaire pour les récoltes dans un pays comme le Mexique, mais disons que nous apprécions un peu moins les ‘dommages collatéraux’, lire, rendre la vie misérable à de pauvres cyclotouristes!

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Heureusement, le temps de passer à travers la région des oranges, le soleil veut bien se pointer encore de temps en temps. C’est le temps de la récolte et on aperçoit les cueilleurs avec leur panier. D’énormes camions chargés de déchets d’oranges pressées nous dépassent et on hume le parfum qui s’en dégage pendant que nos pneus collent dans le jus qui tombe sur la route. Amusant! À Alamo, nous attirons l’attention de bien du monde, qui posent un tas de questions et qui veulent une photo avec nous, tout ça avec le sourire. Décidément, nous faisons sensation un peu partout dans les petites villes du pays!

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Mais faut croire que les Voladores ont été efficaces car le lendemain, le ciel reste plombé de nuages, et le temps s’est rafraichi. Finalement, juste au moment où nous allons nous engager sur le pont menant à Tampico, ça y est, l’orage éclate! En moins de deux, nous voilà trempés jusqu’aux os, et en plus, le pont est plutôt à pic pour surplomber le rio Panuco. Ça a été toute une ondée, si bien que les rues de Tampico sont inondées et nous roulons environ une dizaine de kilomètres dans plusieurs pouces d’eau sale pour arriver à Miramar, la fameuse plage de la ville. Nous avons échappé de peu à la grêle semble-t-il. En effet, le sable est criblé de petits trous! 

Après un arrêt lunch dans un modeste resto, le temps de nous sécher un peu, nous décidons de tenter notre chance dans un hôtel du type ‘resort’, avec accès à la plage. Pourquoi pas, puisqu’on annonce (enfin!) du beau temps les jours suivants. Bingo! l’hôtel a un tarif raisonnable, et le lendemain, c’est sous un soleil radieux que nous découvrons la magnifique plage de Miramar: 10 kilomètres de beau sable blond bordant les eaux turquoises du Golfe du Mexique! 

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En fin d’après-midi, après une longue promenade sur le Malecon, alors que nous prenons un verre sur la terrasse près de la piscine, le propriétaire de l’hôtel nous salue gentiment et nous demande d’où nous venons. Quand il apprend que nous sommes à vélo, le voilà intéressé par notre voyage et il nous propose son aide pour planifier le reste du trajet vers le nord. Quand nous lui faisons part de notre projet d’itinéraire, il se dit préoccupé pour notre sécurité…

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Hum! pas la première fois qu’on nous dit qu’il y a des risques sur les routes du Tamaulipas, en fait, quasiment tout le monde nous déconseille d’y rouler! Nous faisons un petit blitz d’informations sur le web et ce qu’on y lit donne froid dans le dos. En effet, le jour où nous sommes arrivés à Tampico, il y a eu pas moins de 7 morts violentes en quelques heures à Ciudad Victoria, une des prochaines villes sur l’itinéraire! C’est sans compter tous les autres incidents rapportés un peu partout dans la région. Plusieurs sont des règlements de compte entre gangs de narcos trafiquants, mais il y des « victimes innocentes »…au mauvais endroit au mauvais moment? Au nord de Tampico, il y aurait actuellement une recrudescence de violence, si bien que la police est sur un pied de guerre en prévision de la période de vacances commençant le 18 mars prochain.

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Donc le lendemain, quand Eliseo, le propriétaire de l’hôtel nous appelle à notre chambre pour nous proposer des options, nous sommes toute ouïe. Il nous offre même de rester une nuit de plus (à ses frais!), afin de bien penser à notre affaire! Il a aussi appelé 2 journaux différents, qui veulent nous interviewer!! Alors nous voilà à raconter notre aventure à vélo aux journalistes, puis nous acceptons avec gratitude l’offre si généreuse d’Eliseo. Cela nous donne le temps de bien profiter de la plage et nous allons aussi faire un tour à vélo au coeur de Tampico qui nous parait pas mal plus invitante sous le soleil!

Finalement, nous nous rendons à l’évidence. La solution la plus prudente est de prendre un autobus direct pour parcourir les quelques 500 kilomètres jusqu’à Reynosa à la frontière avec les États-Unis. Eliseo nous organise tout: il achète les billets, vient nous reconduire au terminal d’autobus, et s’assure que nous sommes bien installés dans la section VIP du bus. Fait amusant: quand nous montons à bord, un homme nous reconnait car il vient de lire les journaux du matin où nous avons l’honneur de figurer et il veut une photo avec nous. En effet, notre histoire a intéressé les journalistes et ils ont rédigé un excellent compte-rendu de notre aventure dans les deux principaux quotidiens de Tampico. Flatteur!

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Ce n’est pas sans un petit pincement au coeur que nous écourtons d’une dizaine de jours notre séjour au Mexique, mais belle consolation que cette rencontre avec Eliseo et sa famille. Nous avons encore une fois réalisé à quel point les gens d’un pays peuvent nous faire aimer leur terre par la chaleur et la spontanéité de leur accueil. Il est bien dommage que ces gangs violents créent autant d’insécurité dans le nord et l’ouest du pays, mais partout ailleurs où nous sommes passés, jamais nous ne nous sommes sentis menacés de quelque façon que ce soit. Au contraire, les Mexicains nous ont conquis complètement et ce qui est sûr, c’est que nous reviendrons dans ce pays superbe qui a tant à offrir. Hasta pronto Mexico!

Notre trajet en bus dure un long 7 heures, mais nous arrivons sans encombre à Reynosa tout près de la frontière. Oh! il y a bien eu un ‘arrêt de sécurité’ un moment donné: des militaires armés jusqu’aux dents nous font descendre et ils vident les soutes et passent tous les bagages aux rayons X, à la recherche d’armes semble-t-il. Pas trop souriants les gars, plutôt expéditifs, mais on peut comprendre qu’ils prennent leur ‘job’ au sérieux…

Bon! nous voilà à la frontière, et il est plus de 19 heures (20 heures, car l’heure change aux USA!) quand les vélos sont remontés, il fait noir…que faisons-nous? Reynosa n’est pas une ville recommandable à la nuit tombée, alors vaut mieux traverser aux États-Unis au plus tôt. Heureusement pour nous, ça se passe bien, le poste frontière est tout près. Nous n’avons qu’un ‘gros’ 5 kilomètres à rouler avant de trouver un motel pas trop mal en terre américaine. Il est tout de même passé 23 heures quand nous avalons avec appétit la pizza commandée à la chambre, puis c’est le dodo bien mérité après cette longue journée en autobus…et 5 kilomètres de vélo à la noirceur!

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Nous voilà maintenant au Texas, sur de longues routes…plates où seul le vent capricieux risque de rendre le trajet plus difficile. Avec une semaine d’avance sur notre itinéraire, ça nous laisse plus de temps pour profiter de la côte texane vers Corpus Christi…si la météo peut être de notre bord!!!  
À suivre…

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4 mars 2016

Newsletter #44, Merida à Veracruz

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Mayaland! C’est le nom que nous avons donné à notre virée sur la péninsule du Yucatan à cause des nombreux sites archéologiques mayas qu’on y trouve. Entre les visites de ruines pré-hispaniques, nous sommes aussi passé par de très belles villes coloniales, dont Merida, la capitale de l’état. Superbement restaurés, de nombreux édifices nous ramènent au temps de sa splendeur passée. Le Paseo Montejo, entre autres, s’avère une promenade des plus intéressante. Il semble qu’au tournant du 20e siècle, c’était l’une des villes du monde où l’on comptait le plus de maisons de millionnaires!  Mentionnons toutefois que les Espagnols ont utilisé les pierres des pyramides mayas pour construire plusieurs des bâtiments, dont la cathédrale, érigée sur la Plaza de Independencia. Comme dans toute ville mexicaine, ce parc agréable vibre d’activités, les habitants de la ville venant s’y promener en famille. Nous adorons observer cette vie quotidienne typique. 

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Le climat de Merida est des plus agréable, moins chaud et humide qu’ailleurs, ce qui attire de nombreux expatriés qui viennent s’y installer pour leur retraite, comme Ken, notre hôte Warmshower, un Américain qui, avec sa femme, a acheté et rénové une superbe demeure ancienne. Nous y sommes reçus comme des rois! Si bien qu’il est difficile de repartir, mais d’autres splendeurs mayas nous attendent, cette fois à Uxmal, le site qui nous a le plus impressionné jusqu’à maintenant. Arrivés dès l’ouverture, nous avons le temps de découvrir les magnifiques édifices soigneusement restaurés avant l’arrivée des groupes de touristes. Contrairement à Chichen Itza, ici, pas de vendeurs de babioles sur le site. Ça confère un caractère beaucoup plus authentique à l’endroit et il est bien agréable d’y flâner, à la découverte de ses multiples recoins, certains encore partiellement noyés sous la jungle envahissante.


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Au départ d’Uxmal, notre trajet jusque là très plat, devient légèrement vallonné! Nous sommes tout heureux du changement, d’autant plus que la campagne y est plus verte, contrastant fortement avec le rouge des terres. Nous entrons aussi dans un Mexique moins touristique…ce qui veut dire des hébergements disons, plus rudimentaires, comme à Hopelchen, où il s’agit de choisir entre 2 hôtels plus miteux l’un que l’autre! Nous commençons à nous ramollir on dirait, à force de demeurer dans de jolis hôtels pas cher…



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Mais pourquoi se priver quand on trouve des endroits magnifiques à bon prix, comme à Campeche, où Denise est ravie de célébrer son anniversaire. Encore une ville coloniale qui a du charme à revendre! Il fait bon s’y reposer une journée avant de reprendre la route sous un ciel maussade, le long du Golfe du Mexique. Champoton s’avère une jolie ville côtière où à l’heure du lunch, nous savourons pour la première fois des ‘tacos' au poisson: délicieux!

Les prochaines étapes sont moins ‘glamour’…Comme partout en Amérique latine, nous constatons l’énorme clivage entre riches et pauvres. C’est ainsi que nous traversons plusieurs villages aux allures du tiers-monde avant d’entrer dans l’état du Chiapas, connu comme étant le plus pauvre du Mexique. 

Cependant, à Palenque où nous faisons étape, on vit très bien du tourisme grâce aux célèbres ruines. Le site archéologique est impressionnant par son cadre environnant, au pied des premières montagnes du Chiapas. Moins bien restaurées qu’à Uxmal, les différents temples en imposent quand même. Par contre, ici, les vendeurs s’installent un peu partout au pied des bâtiments ce qui selon nous, enlève beaucoup de magie au site. Cependant, il faut penser au fait que ces artisans survivent probablement grâce à ce commerce…


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Notre incursion au Chiapas est de courte 
durée car nous revenons ensuite au Tabasco, l’état réputé être le plus chaud du Mexique! Il porte bien son nom, n’est-ce pas? À Villahermosa, capitale de l’état, nous stoppons chez Juan, un hôte Warmshower. En même temps que nous, une cycliste américaine y est hébergée. C’est Jahnavi, une jeune femme de 30 ans qui voyage seule! Nous avons le plaisir de l’entendre chanter et jouer de la mandoline car en plus, elle est musicienne. Jahnavi est partie de Austin, Texas, et elle désire se rendre au Brésil. Toute une aventure!

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Depuis quelque temps, la météo n’est pas très généreuse avec nous à croire que le dieu Chaac (dieu maya de la pluie!) a décidé de faire des siennes, ne cessant de nous menacer des pires ondées! Pour le moment, à part une bonne averse à l’arrivée à Villahermosa, ce sont surtout de gros nuages qui viennent assombrir le paysage, si bien que même le bord de la mer nous paraît tristounet. Entre autres, Coatzacoalcos que nous pensions être une belle ville côtière se révèle au contraire complètement bétonnée d’édifices défraichis le long du large boulevard qui la sépare de sa plage. Rien qui invite à y rester longtemps.

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Heureusement, un peu plus loin, Acayucan nous offre une agréable surprise. Petite ville pas touristique du tout, elle nous charme par sa tranquille nonchalance et ses gens sympathiques. Nous faisons notre habituelle promenade sur la place principale pour observer le va-et-vient constant en soirée. Il y a bien comme partout ailleurs ce niveau de bruit ambiant impressionnant. Presque tous les commerces installent d’énormes systèmes de son à l’entrée (pour attirer le client???), mais chacun a son propre choix de musique. Belle cacophonie!

Parlant du bruit et de ses inconvénients, Denise vous raconte une anecdote vécue:

« Devant la pharmacie, deux gigantesques haut-parleurs crachent une musique tonitruante qu’on continue d’entendre à haut volume à l’intérieur. Si bien que je peine à entendre la jeune pharmacienne qui me demande ce que je veux. Ça donne un dialogue qui ressemble à ça.

La pharmacienne: «  Qu’est-ce que je peux faire pour vous aider? »

Moi: « Pardon? »

La pharmacienne, haussant le ton, répète sa question.

Je réponds, en haussant le ton moi aussi: « J’ai besoin d’une CRÈME POUR LES HÉMORROÏDES. »  

Oups! Pourquoi tout le monde me regarde et la pharmacienne rougit???  

C’est que la musique s’est arrêté juste au moment où je mentionne le mot hémorroïdes!!! 

Malaise…puis éclat de rire. » 

Pour ceux que ça inquiéterait, les hémorroïdes de tout le monde vont mieux! 

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Consolation au temps maussade, nous mangeons très bien la plupart du temps. Même dans les plus modestes ‘comedor’, la bouffe est bonne et nos papilles s’habituent peu à peu aux sauces ‘picante’, plus brûlantes les unes que les autres. Ajoutez à ça l’accueil chaleureux des Mexicains et nous ne pouvons nous plaindre. Nous ne comptons plus le nombre de fois où on nous demande pour faire une photo avec nous! Les femmes en particulier, sont bien impressionnées par Denise et ne se gênent pas pour lui tâter le quadriceps, histoire de vérifier la force de ses jambes.

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Il y a aussi cette agréable pause à Catemaco, petite ville au bord du lac du même nom. Heureusement, un timide soleil nous permet d’apprécier le charme de l’endroit reconnu pour être une ville de ‘brujos’ (sorciers). Depuis qu’un guérisseur local en a eu l’idée dans les années 70, une grande rencontre annuelle de sorcellerie a lieu chaque année, le premier vendredi de mars. Moitié conférence sur les médecines alternatives, moitié spectacle, l’événement attire une foule de sorciers et sorcières en tout genre. L’autre attraction proposée: une ballade en ‘lancha’ (barque) sur le lac. Comme il y a peu de touristes actuellement, les marins nous harcèlent presque pour nous embarquer. Nous avons compté au moins 20 offres lors de notre promenade d’une heure au bord du lac!

L’état du Veracruz où nous sommes actuellement s’avère un peu plus montagneux. Dommage que le temps gris ne nous permette pas d’apprécier à sa juste valeur ce paysage plus varié. Nous y faisons toutefois une rencontre des plus intéressantes. 

Je vous raconte.

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Au moment où nous approchons de Boca del Rio, un automobiliste se range au bord de la route, devant nous et nous fait signe de nous arrêter. Intrigués, nous stoppons. Fasciné par notre manière de voyager, il veut tout simplement en savoir plus sur nous. Paul est Irlandais, marié à une Mexicaine et vit à New-York. Lui et son épouse comptent s’installer ici à Boca del Rio, au Mexique, quand il prendra sa retraite l’an prochain. Il parle anglais, espagnol, russe et…français! Nous apprenons qu’il est interprète pour les Nations-Unis. Il a vécu à différents endroits à travers le monde, entre autres en Russie. Il nous invite pour le lunch, puis nous guide pour une courte visite de Boca del Rio, avant de nous inviter chez lui où nous continuons la conversation une partie de l’après-midi. Quelle agréable pause! 

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C’est en pédalant sur le Malecon au bord du Golfe du Mexique, que nous entrons à Veracruz en fin de journée. Joaquin et sa conjointe Ely, nos hôtes Warmshower, nous accueillent généreusement. Sur leurs conseils, nous partons à la découverte de cette grosse ville portuaire, en commençant pas le Centro Historico. Un petit tour de bus touristique nous permet de repérer les plus beaux coins, puis nous goûtons quelques spécialités comme la ‘nieve’. Qu’est-ce que c’est? De la neige?? Il s’agit d’une glace pilée à différentes saveurs. Délicieux et rafraichissant par cette chaleur humide. Au Mercado Hidalgo, on nous fait goûter différentes friandises au café. Miam! Et ce soir-là, Joaquin nous prépare un ‘pico de gallo’ maison: tomates, oignon blanc, jalapeno, cactus. Ça a les couleurs du drapeau mexicain, et c’est délicieux!


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Après cet intermède touristique et un peu de maintenance sur les vélos, nous voilà prêts à repartir. Joaquin et Ely nous rassurent sur les potentiels dangers de la zone frontalière avec les USA. En effet, comme le temps file et que nous devons planifier plus serré pour arriver au Québec fin juin, nous avons choisi la ligne la plus droite possible ce qui nous amène dans l’état du Tamaulipas où règne un climat d’insécurité dû aux tensions entres narcos trafiquants et forces de l’ordre. Selon nos hôtes, les touristes sont rarement visés par les fauteurs de trouble. Espérons bien qu’ils ont raison!

À suivre…