23 juillet 2015

Newsletter #29, Huaraz à Cajamarca…en passant par Trujillo!

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Six jours de farniente quasi totale à Huaraz, ça vous requinque des cyclistes fatigués! Au menu: des dîners et des soupers dans de bons restaurants et des desserts et encore des desserts dans la meilleure pâtisserie de la ville (Rossonero!), on s’est payé la traite! Nous avons tout de même fait une journée d’excursion pour voir la laguna de Llanganuco et visiter le cimetière-mémorial de Yungay au passage. Rien de trop épuisant, car nous sommes allés en autobus. En fait, on a pu vérifier que faire cette route de montagnes en gravier, avec les vélos, ça aurait été du sport, car même en bus, ça brassait terriblement. Nos jambes nous remerciaient presque de leur avoir épargné un tel supplice!

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Mais puisqu’il faut bien repartir un jour, nous revoilà sur la route. Nous hésitions entre la côte et la montagne…Qui a gagné demandez-vous? Eh! bien! personne, car nous ferons les deux! Nous irons d’abord vers Trujillo, sur le Pacifique, ce qui signifie que nous allons descendre! Charles est content. Nous roulerons ensuite une centaine de kilomètres vers le nord avant de reprendre le chemin des Andes en remontant vers Cajamarca. Ce trajet moins direct a le mérite d’être aussi plus progressif et surtout, la route est asphaltée. Tout le monde est heureux, Charles se repose les jambes (Denise aussi, bien sûr!) et Denise est ravie devant la perspective de retrouver les paysages sans pareil des sommets andins.

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En partant de Huaraz, nous traversons donc le Callejon de Huaylas, la vallée  enclavée entre la Cordillera Blanca et la Cordillera Negra. Une succession de petits villages permet d’agréables pauses tout au long du trajet. En après-midi, nous nous engageons dans le fameux Canyon del Pato, où une succession de 35 tunnels nous attend. En effet, ici la route se faufile entre les deux chaines de montagnes, accrochée littéralement aux vertigineuses falaises qui bordent le canyon. On a carrément dû tailler la route dans la roche. Heureusement pour nous, la voie est pavée et ça descend. Seul petit bémol, certains des tunnels sont assez longs et pas éclairés. Vive les lampes frontales!

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Après une nuit à Huallanca, dans un modeste hostal, nous nous retrouvons sur une route de gravier…Bon! nous pensions que le bitume continuait…mais au moins, ça descend, qu’on se dit. C’était sans compter sur les effets du vent, notre cher meilleur ennemi. Il souffle de front, sans gêne aucune, tellement, qu’il faut pédaler pour avancer dans les descentes! Y en aura pas de facile, qu’il disait. À mi-journée, nous croisons un jeune couple de Bretons, Kristel et Fabien, partis eux aussi à la conquête des routes d’Amérique du Sud. Ils veulent rejoindre Ushuaia au sud du continent. On leur souhaite bonne route!

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Ce soir-là, nous nous retrouvons dans le petit village de Chuquicara et nous voilà au même hostal que les Bretons la veille. Le proprio nous demande même de leurs nouvelles. La route nous a tellement secoué que nous sommes fourbus. En plus, comme il y avait pas mal de circulation, nous sommes littéralement couverts de poussière. La douche est froide mais nous n’avons pas le choix, il faut bien se décrasser. Sommes-nous plus endurcis ou si c’est le fait qu’il fait plus chaud, mais nous nous en tirons sans trop de grimaces. Ça dort mieux tout propres!

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Le gravier continue le lendemain, mais il semble mieux entretenu, si bien que ça roule sans peine jusqu’à ce qu’on arrive à un ‘desvio’ (détour) dû à des travaux de réaménagement de la route. Comme toujours au Pérou, pourquoi faire facile quand on peut faire compliqué se dit-on! En effet, le ‘desvio’ en question, d’environ 2 kilomètres, grimpe littéralement à l’assaut de la montagne qui borde la route, avec un gradient à vous arracher le coeur, avant de redescendre de l’autre côté pour finalement rejoindre la route à peine 500 mètres plus loin de notre point de départ! Le même manège se répète peu avant d’arriver à la jonction avec la Panaméricaine si bien que nous ajoutons plusieurs kilomètres à cette longue journée.

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Nous décidons de faire étape à Chao, une petite ville sur l’autoroute. Cependant, des célébrations sont en cours à notre arrivée. On nous dit que c’est l’anniversaire de la ville et il y aura ‘feria’ toute la nuit…Ouille! Ça promet. Mais nous sommes trop fatigués pour continuer, donc nous partons à la recherche d’un hostal, mais pas de chance, tout est plein! Il y a bien cet hôtel « à l’heure » qui me dit qu’à partir de 20 heures, nous pourrions rester pour la nuit…Hum! Finalement, nous optons pour l’hospedaje Paraiso (paradis…très surfait comme nom!), et nous nous retrouvons dans une chambre plutôt décrépite, mais au moins, nous avons un toit. Cependant, dans la cour à côté, une fanfare s’en donne à coeur joie et ça dure jusqu’à passé 22 heures. En plus, nous percevons les échos des autres célébrations qui ont lieu un peu partout dans la petite ville. Ajoutez à cela, les énormes pétards qui ressemblent à des bombes qu’ils font sauter régulièrement. Finalement, ajouter un ’s’ au nom de la ville et vous êtes près de la réalité! Nous ne serons pas fâché de lui dire adieu le lendemain. (Chao se prononce justement ‘tchao’!!!) 

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Pour continuer dans les jeux de mots, voilà que nous nous retrouvons justement dans le chaos le lendemain, sur la Panaméricaine. Il y a travaux sur presque toute la route après Viru, jusqu’à Trujillo. Au Québec, qui dit travaux, dit problèmes, n’est-ce pas? Alors imaginez ce que ça donne au Pérou ou rien ne semble organisé! Nous nous retrouvons donc comme deux minuscules fourmis dans une mer d’énormes camions, bloqués dans un gigantesque bouchon de circulation sur plus d’un kilomètre de long, sur 2 voies de large. Quand ils décident de réouvrir la route, devinez ce qui se passe. Chaque chauffeur tente de se faufiler en tête, se klaxonnant à qui mieux mieux, passant sur l’accotement où se trouvent les deux misérables cyclistes, sans aucun égard pour notre sécurité. Denise frôle la crise de nerfs à plusieurs reprises et certains chauffeurs ont droit à la plus complète version des gros mots en québécois! À défaut de nous protéger, ça défoule. Nous finissons finalement par nous en sortir sains et saufs, nous sans avoir respiré notre trop plein de gaz d’échappement. C’est aussi épuisant que de grimper en altitude conclut Denise.

Après notre nuit ratée à Chao et cette bataille épique avec les camions, nous voilà mûrs pour une journée de repos. Trujillo a beau être une grande ville, son coeur historique a du charme et on y trouve un joli petit hôtel tranquille (le Colonial). Nous en profiterons pour aller visiter la forteresse de Chan Chan, un grand complexe en plein désert, datant d’avant les Incas. 

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Nous prenons aussi le temps d’aller saluer Lucho à la Casa de Cyclistas. Cet homme est célèbre dans le monde du cyclotourisme car il offre l’hospitalité aux cyclistes de passage depuis des années. Il est aussi la personne par excellence pour nous
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rassurer sur l’itinéraire à prendre vers le nord. En effet, depuis plusieurs années, des histoires d’agressions de cyclistes aux alentours de Paijan, quelques 50 km au nord de Trujillo, se promènent sur le web. Vrai ou faux? Nous sommes craintifs car personne ne veut vivre ce genre d’expériences, n’est-ce pas? Lucho nous confirme qu’il y a bel et bien eu des incidents il y a quelques années. Il semble toutefois que rien de fâcheux ne se soit produit récemment, dans la région de Paijan.

Nous voilà donc rassurés et nous nous lançons sur la Panaméricaine avec objectif de rejoindre Pacasmayo, une centaine de kilomètres plus loin. Évidemment, nous restons vigilants, et jusqu’à un certain point, nous nous rendons compte que ce genre d’histoires instillent une certaine méfiance dans tout voyageur, même le plus audacieux. Car tous les cyclistes rencontrés, sans exception, nous ont mentionné ces histoires, et ont évité le secteur, mais personne n’a vérifié leur authenticité ou du moins si elles avaient encore cours! Dommage. Et à dire vrai, dans le secteur qui était à problème, c’est là que les gens ont été les plus chaleureux avec nous, nous applaudissant même au passage! 

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Nous faisons aussi connaissance avec Antonio, un vieil homme qui tient une toute petite tienda au bord de la route. Il nous accueille chaleureusement, et même si Charles doit réparer une crevaison, le voilà qui part dans une prêche catholique enflammée, mais il garde son air jovial tout le long. Quand nous repartons, il multiplie les bénédictions et les prières pour notre sécurité. 




Pour faciliter la journée, voilà que cette partie de la Panaméricaine est en parfaite
condition, récemment réasphaltée, avec un large accotement. Seule déception, le paysage désertique reste noyé dans les nuages et c’est sous un ciel couvert que nous arrivons à Pacasmayo, une station balnéaire sur le Pacifique. Enfin! nous voyons la mer! Tout excités, nous décidons de nous offrir le plus joli hôtel avec balcon donnant sur la mer. C’est au son des vagues se fracassant sur les galets que nous nous endormons ce soir-là, non sans avoir assisté à un flamboyant coucher de soleil, car oui, le soleil a daigné réapparaitre en début de soirée! La vie est belle…tellement, qu’on se laisse tenter par une 2e journée de repos au bord du Pacifique. 

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Nous repartons donc en pleine forme à l’assaut des Andes par la route de Cajamarca qui suit le rio Magdalena. Nous sommes au coeur d’une vallée verdoyante tapissée d’une courtepointe de rizières en terrasses et de plantations d’arbres fruitiers en tout genre.  Après le luxe de notre hôtel en bord de mer, ce sont des bivouacs plutôt rudes qui nous attendent. En effet, le terrain est très vallonnée, donc peu d’endroits plats sont accessibles de la route et la rivière en contrebas parait hors d’atteinte. Nous demandons donc dans un petit village où nous pourrions nous installer. Deux femmes nous amènent au terrain de soccer, enclavé entre deux falaises. On y descend littéralement par un escalier! Les dames nous assurent que nous serons tranquilles…sauf que ce n’est pas long que tout le village semble au courant et nous voyons des gens s’installer dans les rochers pour nous observer. Puis un groupe d’enfants, un peu timides d’abord, finissent par venir jouer au ballon avant de décider qu’il est plus intéressant de poser mille questions aux étranges gringos qui montent leur tente. Enfin, c’est au tour de plusieurs adultes de nous tenir compagnie, si bien que nous savourons nos pâtes au thon sous le nez de plusieurs personnes. Quand il commence à faire noir, on nous laisse enfin seuls…ouf!

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Malheureusement, la nuit sera loin d’être calme. La route passe juste en contrebas du terrain de soccer et plutôt tranquille le jour, elle devient une véritable autoroute la nuit avec un flot incessant de gros camions et d’autobus qui ralentissent pour franchir le dos-d’âne, justement là, en bas! Une boite de camion vide qui brasse, ça en fait du bruit! Au matin, c’est un gros scorpion qui trottine près de notre tente qui vient nous prévenir qu’il vaut mieux  secouer les chaussures avant de les enfiler…

Le lendemain, nous retrouvons les fameuses routes andines en lacets, avec précipices vertigineux, si bien que encore une fois, nous campons dans une cour…tout près de la route! Une autre nuit bruyante en perspective. Si bien que quand nous parvenons enfin à Cajamarca le lendemain, notre priorité est de trouver un hôtel tranquille!

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Nous passerons 2 jours ici pour bien reposer les jambes car il nous reste encore pas mal de route de montagnes à franchir avant d’arriver en Équateur. Nous nous dirigeons vers le nord-est, à la limite de l’Amazone, dans des forêts pluviales, au climat chaud et humide. Le chemin que nous suivrons est réputé pour ses vues spectaculaires, mais aussi par son étroitesse à flanc de falaises. Ça promet! 

À suivre…

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4 commentaires:

  1. Bonjour vous deux! Je me demandais s'il n'y avait pas des routes de campagne moins achalandées qui vous permettraient de stresser un peu moins et de camper dans des endroits moins bruyants? De toute façon, il semble que le bitume soit plutôt rare, même sur les autoroutes?

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    1. Bonjour! Il existe bien des routes secondaires très reculées mais chargé comme nous le sommes nous préférons le bitume! Dans cette section particulière, la problématique était plutôt la difficulté à s'éloigner de la route pour faire nos bivouacs!

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  2. bon il est vrai que c'est pas bien de ne pas vous écrire un petit mot plus souvent. Mais on suis toujours vos aventures. Et quelle aventure! Quelle forme vous avez! Le temps n'est vraiment plus de la partie mais en remontant au nord la chaleur sera au rendez-vous, c'est sûr.
    Bonne route à vous. Nous maintenant c'est au chaud dans la maison qu'on voyage en vous suivant...
    Les Zwoofff

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    1. Bonjour les amis!
      C'est drôle, depuis que nous sommes entrés en Equateur et que nous progressons dans les Highlands, il fait plus frais et le temps est plus maussade que partout ailleurs en Amérique du sud! Il est ou le soleil des tropiques!!!

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