20 août 2014

Newsletter #6 Cusco à Puno

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Après notre pause touristique à Cusco, nous revoilà en selle, prêts pour de nouvelles aventures! La sortie de Cusco se passe plutôt bien puisque nous descendons. Il y a bien quelques courses avec les fameux collectivos, ces mini-bus qui ne cessent de nous couper agressivement pour ramasser les clients, mais dès que nous sortons de la zone urbaine, nous retrouvons une belle route avec accotement, et la circulation y est plutôt acceptable. 

Cependant, après une trentaine de kilomètres, c’est la montée qui recommence et nous avons de nouveau un peu de mal avec l’altitude, surtout Denise en fait. Il faut travailler fort pour trouver de l’énergie! Même les feuilles de coca ne semble pas avoir grand effet sur Denise alors que pour Charles, ça fonctionne plutôt bien. Nous parvenons tout de même à franchir 83 km et décidons de passer la nuit dans le seul hospedaje de Cusipata, car il fait drôlement froid et Denise se sent épuisée. 

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Malheureusement, la nuit sera loin d’être calme, car le petit hôtel est vraiment rudimentaire. En effet, on a construit des cubicules en bois au 2e étage, avec une toile servant de plafond, donc aucune isolation. Toute la soirée, dans la chambre à côté, 2 femmes avec un jeune enfant font jouer la radio à fond et chantent à l’unisson, pendant que le bébé, qui semble malade, ne cesse de pleurer! Vers 22 hres, Charles décide d’aller leur demander de baisser le son de la radio! Fiou! Mais le pauvre bébé va pleurer une partie de la nuit. Vers 4 hres, ce sont les coqs et les chiens qui s’ajoutent au concert pour finir cette nuit en beauté!

Après une 2e nuit en hospedaje à Sicuani, où encore une fois le bruit nous empêchera de bien nous reposer, nous devons grimper pendant une vingtaine de kilomètres pour traverser la passe d’Abra La Raya, à 4 312 mètres. 

Denise raconte:
«Au fur et à mesure de la montée, je ne peux m’empêcher de penser à la fameuse chanson de Diane Dufresne: « Donnez-moi de l’oxygène »!!! C’est dur, ça se peut pas! Pour couronner le tout, la grêle se met à tomber et me pince le visage pendant que je m’évertue à pousser sur les pédales pour grimper les derniers kilomètres. Je dois me résoudre à pousser le vélo pour les derniers mètres, tellement je suis vidée. Mon moral en prend un coup. »

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Ce soir-là, nous étions pourtant déterminés à camper en pleine campagne pour trouver enfin du calme mais c’était sans compter cette tempête de grêle et cette petite pluie fine qui persiste le reste de l’après-midi. Nous nous retrouvons donc tout mouillés et grelottants à la fin de la journée, si bien que nous nous résignons de nouveau à tenter un hospedaje à Santa Rosa. Miracle! Il y a une douche bien chaude! La nuit sera un peu plus calme, mais il fait tellement froid et humide dans la petite chambre aux murs de ciment sans chauffage que nous dormons tout habillés avec nos tuques!

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Heureusement, le lendemain, le soleil vient nous réchauffer un peu et la route reste plutôt facile puisque nous avons atteint plus ou moins un plateau à 3 800 mètres. En fin d’après-midi, nous montons le camp en plein champ, un peu après Pucara. Charles a demandé la permission au campesino propriétaire du terrain. Nous aurons bien la visite des vaches, un peu perplexes que nous « squattions » leur domaine, mais la soirée s’annonce calme et nous relaxons en regardant le soleil descendre derrière la montagne. Même la température reste clémente et nous nous préparons à une nuit douillette dans notre tente…jusqu’à ce que les échos d’une musique assourdissante nous parviennent vers 19 heures! Pourtant, le village est à au moins 4 kilomètres! Mais les montagnes autour agissent comme un amplificateur et comble de malchance, le vent vient dans notre direction. Ça s’arrête finalement vers minuit et enfin, nous dormons comme des marmottes, bien au chaud dans nos duvets.

Depuis que nous sommes au Pérou, un des principaux irritants pour nous, c’est le bruit, partout, tout le temps! Nous tentons tant bien que mal de nous habituer, mais à part dans les montagnes, loin de tout, vous êtes sûrs qu’il y aura du bruit et tout le monde semble s’en accommoder sans jamais protester, même si le voisin peut vous faire jouer sa musique à partir de 6 hres le matin et jusque tard dans la nuit! Les chiens errants jappent sans arrêts, nuit et jour, les coqs en campagne comme en ville, se mettent à chanter, s’ajoutant au concert de klaxons, aux différentes musiques qui jouent à tue-tête dans la plupart des endroits publics. Une vraie cacophonie! On nous dit que c’est partout comme ça en Amérique du Sud! Ouf! Va falloir s’y faire, j’imagine…

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Pour ce qui est de l’altitude, Denise voit une amélioration le dernier jour avant d’arriver à Puno! En effet, nous pédalons 102 km, et les 5 derniers kilomètres sont en montée. Enfin, Denise sent que l’oxygène se rend dans les muscles! Mais nous méritons bien quelques jours de congé après ces 5 journées intenses. Après une première nuit dans un petit hospedaje très ordinaire, nous décidons de nous récompenser en séjournant dans un confortable 3 étoiles, en plein coeur de la ville! Eau chaude, chauffage (une première au Pérou pour nous!), wi-fi, balcon privé avec vue sur le lac Titicaca! Un petit paradis pour cyclistes fatigués!

Nous profitons du séjour à Puno pour aller visiter Los Uros, une des îles flottantes du lac Titicaca. Nous sommes conscients de l’aspect très touristique de la visite et nous sentons bien qu’il y a une mise en scène parfaitement orchestrée pour nous vendre l’artisanat local, mais nous trouvons quand même intéressant d’en apprendre un peu plus sur ce mode de vie traditionnel qui persiste sur certaines des îles les plus isolées.  La tribu des Aymaras construisaient ces îles avec la tortora, ce jonc qui poussent partout dans le lac. Ils s’isolaient ainsi des autres tribus plus agressives et avec le temps, ils ont continué à vivre ainsi, se suffisant à eux-mêmes.
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À notre retour de l’île, Charles décide d’arrêter chez un dentiste. En effet, la veille au souper, il s’est rendu compte qu’une de ses dents s’est cassée! Le plombage a tenu bon mais il sent un peu de sensibilité au froid. Que faire? Le dentiste propose une couronne comme solution finale, mais cela prendrait du temps. L’autre solution, temporaire celle-là, poser un scellant pour protéger la dent en espérant que cela tienne le plus longtemps possible. Charles opte pour cette 2e solution et on verra ensuite. Pendant la procédure,Denise examine le cabinet et surveille chacun des gestes du dentiste, inquiète de l’asepsie. Mais comme cette réparation ne nécessite aucune injection, elle est rassurée. Ah! le passé d’infirmière, ça vous suit partout!

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De belles rencontres!
Jusqu’à maintenant, nous n’avions pas rencontré d’autres voyageurs à vélo. C’est à Cusco que nous rencontrons les premiers, à La Estrellita, petit hospedaje renommé pour bien recevoir les cyclistes. Nous faisons particulièrement connaissance avec Delphine, Jérôme et leurs deux enfants, Emma et Justin. (www.laterredansleguidon.fr) Ces Français sont partis à vélo tandem pour 1 an, à travers le monde! Ils vont plus ou moins suivre le même trajet que nous en Amérique du Sud.
Puis il y a Francisco, un Espagnol que nous croisons quelques jours plus tard. Il remonte de Ushuaia, à l’extrémité sud de l’Argentine, vers l’Alaska. (https://www.facebook.com/tresamericas.enbici.7
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Le lendemain, nous arrivons face à face avec les deux couples que nous suivons sur leurs blogues depuis quelques mois! Quelle belle surprise de les voir enfin en chair et en os! Paul et Jan sont de Vancouver alors qu’Ellen et Elmar viennent des Pays-Bas. Ils se sont rencontrés en Bolivie et voyagent ensemble depuis. Dommage que nous allions en sens inverse, on en aurait long à se dire! (http://www.fietsjunks.nl/)
(http://2lovecycling.com/À Puno, devant la cathédrale, nous rencontrons finalement Leah, Cherry et Nathan, d’autres cyclistes sur la route depuis
longtemps. Nous avions suivi une partie du blogue de Cherry, puisqu’elle venait de faire la même route que allions prendre! Nous passons quelques heures à discuter avec ces jeunes aventuriers qui n’ont pas froid aux yeux. Plus jeunes que nous, ils cherchent les sensations fortes et certains d’entre eux sont à la recherche d’eux-mêmes jusqu’à un certain point. Ce qui est sûr, c’est qu’ils vivent présentement une expérience de vie unique et nous trouvons la discussion très intéressante. 

Après 3 jours de repos à Puno, nous voilà prêts à reprendre les guidons vers de nouvelles aventures.  Le prochain défi qui nous attend: découvrir un nouveau pays! En effet, d’ici quelques jours, nous traverserons en Bolivie et nous nous dirigerons vers La Paz. Nous resterons à plus de 4 000 mètres d’altitude pour plusieurs semaines ce qui devrait permettre de compléter notre acclimatation.


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À suivre…



5 commentaires:

  1. Que de plaisir de vous lire!

    Question bruits incessants, je crois qu'on s'y habitue tant bien que mal. Le truc que j'avais trouvé était, au moment du coucher, de faire un scan corporel en partant du sommet de la tête jusqu'au pieds et puis, remonter. En faisant cela, j'essaie d'envoyer du souffle dans toutes les parties de mon corps que je scan. Ça fonctionnait bien et toujours, même à Montréal lorsque mes voisins me marchent sur la tête à 23h et que leur air climatisé fait un bruit à tout casser.

    J'imagine la joie et la complicité de partager des parcelles de vie/anecdoctes/expériences avec d'autres cyclistes. Mmm, chouette.

    Sur ce, bonne route et je souhaite que la Bolivie vous accueille chaleureusement.

    Bises

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  2. Oui nous comprenons aussi ce bruit incessant. L4accessoire préféré des péruviens est le klaxon. Sans lui aucune voiture ne pourrait se vendre. Quand à la radio à tue tête... bref, on vous suit donc on déguste juste derrière vous. On espère juste ne pas souffrir comme Denise. Là nous sommes à Paracas, demain on poursuit en bus jusqu'à Nazca et ensuite on tente la grimpette jusqu'à Cuzco. On verra bien.
    Bonne balade en Bolivie

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  3. Bonjour Zwoofff!
    De notre coté, on se la coule douce à Copacabana. Demail: Isla Del Sol!
    Nasca est intéressante à visiter! Aqueduc de 2,350 ans. B&B confortable et restaurant Mamashana fort acceptable!
    Bonne route!

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  4. Tu est très courageuse de surmonter tes peurs. J'ai une question pour toi, sur tes photos je ne vois pas beaucoup de verdure. Est-ce parce que c'est pas la saisons?

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    1. Merci Gilles!
      Oui, effectivement. Ici c'est l'hivers, donc la saison sèche!

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