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Le corps nous a dicté un 2e jour de repos à Curanilahue…Il faut ce qu’il faut! Décidément le Chili, c’est tout sauf facile! En rejoignant la côte, nous nous attendions à des routes moins exigeantes. Oui, il y a du bitume quasiment partout, mais les pentes elles, sont souvent longues et raides, à croire que les ingénieurs chiliens ne connaissent pas les virages en épingles: il faut monter, on monte tout droit. Les cyclistes n’ont qu’à s’endurcir le mollet!
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Nous quittons donc Curanilahue avec pour objectif de rejoindre Concepcion à environ une centaine de kilomètres. Cette grosse ville très éprouvée par le tremblement de terre de 2010 ne nous attire pas particulièrement mais nous devons y passer pour récupérer un paquet à la poste. Nous entrons dans la ville par un beau pont avec large trottoir cyclable et un réseau de pistes nous amènent sans encombre au bureau de poste du centre ville. On voit peu de traces des dommages provoqués par le tremblement de terre car tout a été reconstruit. Une fois le paquet récupéré, nous décidons de poursuivre la route. Mais la fatigue finit par avoir raison de nous et quand Charles aperçoit une affiche annonçant un ‘motel’, pourquoi ne pas aller voir ce qui en est. C’est la première fois que nous voyons ce type d’hébergement annoncé. Eh! bien! pour à peine quelques pesos de plus qu’un site de camping, nous avons droit à une unité avec garage. Pas mal du tout, et c’est bien insonorisé en plus! Une bonne nuit de récupération en perspective.
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Ça ne sera pas de trop car la journée qui nous attend sera dure! Après une agréable pause diner à Tome au bord du Pacifique, nous rentrons dans les terres vers le nord-est et là, ça monte et ça monte, tout ça sous une chaleur incroyable. Quand même spécial de constater que certains matins, nous partons à 8 degrés pour nous retrouver vers midi à frôler les 40 degrés! Après 47 km, nous apercevons un camping qui annonce une piscine! Tiens, tiens, pourquoi pas? Comme les vacances sont finies pour les Chiliens, nous sommes les seuls à profiter de l’endroit. Quel bonheur! Avant de partir le lendemain, le proprio nous offre de belles pêches fraîchement cueillies.
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Une autre journée difficile nous attend car les montées et les descentes se succèdent et cette fois, pas de piscine en vue. Nous sommes toujours dans de denses forêts de pins et d’eucalyptus où l’agréable mélange des odeurs ne fait pas oublier la chaleur intense. À Quirihue, nous quêtons de l’eau à une dame qui arrose le parc. Elle nous dit qu’il y a un camping au bord de la mer, à Cobquecura à 32 km et que ‘ça descend tout le temps’. Elle a oublié de dire qu’avant de descendre, ça montait encore plus!!! En fait, depuis le temps, nous savons qu’il faut prendre avec un grain de sel les évaluations des Chiliens quant aux distances et aux gradients des pentes: à croire qu’ils ne parcourent pas les mêmes routes que nous.
En fin d’après-midi, complètement lessivés, nous lorgnons la forêt, à la recherche d’un coin adéquat pour un bivouac. Finalement, après avoir franchi une clôture plus ou moins solide, nous nous engouffrons sous le couvert d’une grande pinède à la recherche d’un petit coin discret pour poser nos pénates. Que c’est reposant de n’entendre que le bruissement des grands pins caressés par un vent léger…Mais soudain, vers 7 heures du matin, le sol se met à vibrer!!! C’est un tremblement de terre. Quelle sensation bizarre! Heureusement pour nous, ça n’a duré que quelques secondes.
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Reposés, nous poursuivons la route et après une dernière montée, très abrupte par bouts au point où nous nous résignons à pousser les vélos, enfin, la grande descente vient récompenser nos efforts et nous arrivons à Cobquecura, au bord du Pacifique. Nous nous attardons sur la plage pour admirer la Piedra de la Loberia, un bloc rocheux qui s’avance dans la mer et où se prélassent des centaines de loups de mer. Le vent du large nous rafraichit agréablement et après un second arrêt touristique à la Iglesia de Piedra, autre monument naturel intéressant, nous attaquons la raide montée pour sortir du village. Encore une petite séance de poussée en vue! Puis lentement, nous franchissons les derniers kilomètres dans une belle campagne pour parvenir à Buchupureo, un tout petit village sur une belle plage de sable noir. Quand nous apercevons la longue montée à la sortie du village, c’est assez, nous sommes mûrs pour une autre journée de repos! Cette fois, nous trouvons une petite cabana sur pilotis, tout près de la plage, avec un balcon aux premières loges pour un coucher de soleil sur le Pacifique.
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Comme les journées restent un peu plus fraiches au bord de la mer, nous optons pour la route qui longe plus ou moins le littoral. Mais pas moyen d’échapper à la succession de montées et descentes caractérisant ce coin de pays. Le chemin descend vers chaque village pour ensuite mieux remonter dans les falaises. Pour couronner le tout, il nous faut même affronter un 15 km de ‘ripio’ poussiéreux avec des pentes crève-coeur!
L’autre défi à relever, c’est trouver des endroits où coucher dans les zones un peu moins touristiques. Aucune option en vue, et les terrains sont extrêmement bien clôturés, avec barrières cadenassées à double tour. Fatigués, nous franchissons tout de même la barrière d’un ‘Fundo’ (entreprise) par un portillon où nous arrivons à faire passer les vélos. Cependant, au moment où nous commençons à dresser la tente dans un espace sous les arbres, arrive un homme à moto, suivi de plusieurs gros camions de bois. Nous sommes sur les terres d’une entreprise forestière et l’homme à la moto ne se laisse pas attendrir par notre demande d’hospitalité et nous devons repartir. Cinq kilomètres plus loin, au moment d’entrer dans un petit boisé, nous apercevons une dame dans la cour d’une ferme de l’autre côté de la route. Elle nous invite gentiment à venir la voir et quand nous lui expliquons notre problème, c’est avec le sourire qu’elle et sa fille nous invitent tout simplement à camper chez eux! C’est donc dans un champ où se promènent des vaches que nous dressons le camp et nous y passons une nuit des plus calme.
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Le lendemain, pleins d’énergie, nous grimpons encore une fois des pentes incroyables pour arriver à Constitution, une grosse ville où nous nous ravitaillons rapidement. Toutefois, comme c’est milieu d’après-midi quand nous terminons la longue montée à la sortie de la ville, la vue d’un camping annonçant une piscine nous stoppe instantanément. Ça y est la journée est finie! Comme nous sommes quasiment seuls sur place, le dodo ne sera troublé que par quelques concerts de chiens hurleurs, heureusement atténués par le port de bouchons dans les oreilles. Eh! oui! C’est devenu l’accessoire indispensable de nos nuits!
L’étape suivante se révèle un peu plus facile, enfin! Pas de gros dénivelé, le vent dans le dos, nous longeons le Rio Mataquito jusqu’à Licantén. Nous tentons d’y louer une cabana, seul hébergement possible semble-t-il, mais le proprio est en vacances! Il faut donc poursuivre jusqu’à Hualané où malgré nos demandes à différents endroits, impossible de camper nulle part et la seule pension est pleine (?!). Nous poursuivons donc la route et finalement à bout de ressources, nous arrêtons devant la dernière maison visible avant que la route remonte vers la forêt. Une dame et ses enfants nous accueillent à bras ouverts. Nous dressons donc la tente…derrière la porcherie! Ce soir-là, nous sommes invités à prendre le thé avec la famille et nous y goûtons la meilleure confiture de melon qui soit! Merci à Nixsa et sa famille!
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Nous parvenons ensuite sans peine à Marchihué où nous logeons dans une pension avant de repartir vers le nord. L’objectif est de rejoindre Valparaiso d’ici quelques jours. On nous a parlé de feux de forêts aux environs de la ville et nous espérons bien que la situation sera sous contrôle à notre arrivée. La grimpette recommence de plus belle et après une étape dans un camping désert à Rapel sur le bord du rio du même nom, nous franchissons des montagnes pour mieux replonger en direction de San Antonio, une grosse ville portuaire sur le Pacifique. Charles trouve heureusement une route qui nous amène rapidement au bord de l’eau, dans la zone du port, ce qui nous évite un grand bout d’autoroute.
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Nous restons ensuite en bordure du Pacifique sur la Ruta de Los Poetas, traversant une succession de stations balnéaires agréables. On peut comprendre que plusieurs artistes, dont le poète Pablo Neruda, aient été fascinés par ce coin de pays. La route serpente d’une colline à l’autre en passant par de magnifiques plages, parfois encadrées de rochers vertigineux.
Il nous faut ensuite traverser une grande zone de collines noircies par les récents feux avant d’arriver finalement sans encombre à Valparaiso, gigantesque ville accrochée à ses 45 ‘cerros’ (montagnes). Qui dit montagnes, dit côtes, et pas des moindres. Nous terminons donc la journée en beauté en poussant les vélos pour rejoindre le petit hôtel que nous avons réservé sur le Cerro Artilleria.
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Nous voilà maintenant installés pour quelques jours dans cette ville colorée et grouillante qui mérite qu’on s’y attarde quelque peu. Son vieux quartier, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2003 mérite qu’on se perde dans son labyrinthe de ruelles, découvrant à chaque tournant des murales en tout genre. Ça donne du caractère à cette ville que le poète Pablo Neruda comparait à « une femme qui a oublié de se peigner et de bien s’habiller, toujours surprise par la vie »(traduction libre)…On y sent une vibration bien particulière, une vie foisonnante, et il n’est pas surprenant d’y apercevoir de jeunes artistes partout carnet de croquis et crayon à la main. Ici, l’expression artistique semble n’avoir aucune limite. Cependant, arpenter les ruelles pentues et les escaliers vertigineux qui partent à l’assaut des collines n’est pas de tout repos, mais des jambes de cycliste, ça en a vu d’autres!
Quand nous remonterons sur les vélos dans quelques jours, nous franchirons la barre des 10 000 km.
À suivre…
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Malgré les efforts, il semble y a voir eu de "beaux" moments ..... et colorés.... De quoi "attraper" la fibre artistique en passant à Valparaiso...! D'après ggogle maps, je constate que vous avez franchi plus de la moitié du pays. C'est encourageant! J'espère que le reste jusqu'au nord sera moins côteux! Bonne continuité!
RépondreSupprimerDepuis notre entree au Chili, nous avons fait plus de 35,000 mètres de dénivelé positif! C'est le pays ou nous avons le plus monté de côtes et c'est pas fini! La chaine de montagne costale n'est pas tellement haute mais les gradients sont élevés...des petites raides comme on dit!
SupprimerC'est incroyable de penser que vous etes sur la route depuis 9 mois deja. Felicitations!!
RépondreSupprimerBonjour Serge!
SupprimerOui! Déjà 9 mois et le Pérou qui s'aligne à l'horizon. Mais avant, il nous faut passer les zones affectées par les inondations dans le nord du Chili. 9 mois, ça parait gros comme ça mais c'est encore et toujours un jour à la fois et un coup de pédale à la fois!