C’est sous un ciel radieux que nous quittons Tamarindo, après un séjour des plus agréables chez Anna et Craig, de super hôtes Warmshower qui nous ont fait oublier de belle façon notre dernière expérience. Nous voilà donc en pleine forme pour dévorer les kilomètres vers la Laguna Arenal et le volcan du même nom!
Comme les possibilités d’hébergement s’avèrent plus rares sur une partie du trajet, nous décidons de tenter l’aventure du camping au Parc Barra Honda, surtout que le temps semble vouloir rester au beau fixe, enfin! Mais la chaleur humide continue à nous faire suer (dans tous les sens du mot!) et comme il n’y a pas un souffle de vent, la nuit sera chaude, chaude, sous la tente. Avouons-le, l’air climatisé nous manque! Il faut dire aussi que le camping n’est pas très populaire ici au Costa Rica, pour plusieurs raisons. D’abord le climat, chaud et souvent pluvieux. Autre élément non négligeable: la faune plutôt particulière…oui, vous avez compris, toutes les ‘bibittes’ rampantes imaginables en plus des moustiques hyper voraces! Ce qui fait que les campings, quand on en trouve, sont plutôt rudimentaires et plus ou moins bien aménagés.
Nous survivons tout de même sans trop de mal à notre nuit en nature (vive le Off Deep Woods!) et repartons de plus belle à l’assaut des pentes costaricaines. En effet, il faut grimper peu à peu vers Tilaran. Je vous avais parlé du vent qui serait fort probablement au rendez-vous. Il nous aurait bien servi en camping mais c’est maintenant qu’il décide de se pointer, quand on monte de longues pentes. À la quantité d’éolienne qui se dressent dans la campagne costaricaine en montagne, nous pouvons vous confirmer qu’en plus de fournir bien des mégawatts d’énergie, il nous a fait dépenser pas mal de calories!
Mais comme si ce n’était pas suffisant, voilà que la saison des pluies a décidé de revenir en force en montagnes. Les effets de El Nino, qu’on nous dit. Eh! oui! à partir de Tilaran, pas une journée sans que nous soyons trempés jusqu’aux os! À Nuevo Arenal, nous avons même dû prendre un jour de congé de vélo, tellement la pluie était forte. Nous espérions toujours que ça s’arrête, mais rien à faire, nous avons parcouru l’une des plus belles routes du Costa Rica, au nord de la Laguna Arenal, sous une pluie quasi constante. On comprend maintenant parfaitement ce qu’on entend par forêts pluviales. Ça peut bien être aussi vert!
Parvenus à La Fortuna où nous aurions dû apercevoir le célèbre volcan Arenal, rien à faire, il est resté obstinément caché sous sa lourde chape de nuages. Décevant d’avoir pédalé tous ces kilomètres pour rien? Oui…et non! Car malgré le temps exécrable, la route était superbe, alors il ne reste qu’à imaginer ce que ça doit être par beau temps. De toutes façons, ce sont les aléas des voyages qu’on ne peut contrôler.
Après deux autres longues journées
sous les nuages et de la pluie intermittente, c’est à La Cruz que nous faisons notre dernière halte au Costa Rica. Nous dormons dans un hôtel qui ne paye pas de mine, mais la vue de sa terrasse est sublime: coucher de soleil sur le Pacifique avec le profil de la péninsule de Nicoya au large. Eh! oui! le soleil est revenu en fin d’après-midi et le lendemain, nous pédalons les derniers 20 kilomètres avant la frontière du Nicaragua, sous un ciel quasi sans nuages.
Les formalités expédiées à la frontière, nous voilà à pédaler dans le 9e pays de notre voyage. La route longe un temps l’immense lac Nicaragua où l’on aperçoit les profils spectaculaires des volcans Maderas et Concepcion sur l’île d’Ometepe au large. Ici aussi, des centaines d’éoliennes marquent le paysage de leurs hélices gigantesques. Nous apprécions toutefois que notre ami Éole nous souffle dans le dos quand nous bifurquons vers le sud-ouest pour rejoindre San Juan del Sur, une station balnéaire sur le Pacifique. L’endroit nous parait assez sympathique pour que nous options pour une pause de 3 jours, histoire de profiter de la belle plage et de l’ambiance détendue du village. Et puis, avouons-le, nous méritons une petite vacance après toutes ces péripéties. Autre raison de célébrer, nous venons tout juste de franchir le 20,000ème kilomètres de notre périple!!!
Les batteries rechargées, nous voilà sur une petite route de gravier en direction de Rivas, puis San Jorge où nous embarquons sur le ferry qui va nous amener à Moyogalpa, sur l’île d’Ometepe. Nous voyons deux autres cyclistes qui embarquent! Ce sont Dang et Dean, un jeune couple de Toronto. Dean est parti d’Alaska et Dang l’a rejoint à Jasper, et ils ont pour objectif de rejoindre Ushuaia. Bien agréable de partager nos histoires, et nous décidons de loger au même endroit à Moyogalpa, pour pouvoir prolonger la discussion.
Le lendemain, Dean et Dang optent pour la route de gravier vers le nord de l’île alors que nous préférons le pavé vers le sud en direction d’Altagracia. Coup de chance, nous les retrouvons à Altagracia pour la pause dîner, et nous entamons avec eux la boucle contournant le volcan Maderas. Cette partie du trajet s’avère des plus agréables, malgré le fait que la route est pas mal cahoteuse. D’abord, les points de vue sont spectaculaires et nous pédalons souvent à l’ombre ce qui nous protège un peu des ardeurs du soleil. Mais surtout, Dang et Dean se révèle d’excellents compagnons de route, et les conversations sont des plus animées. Ça fait du bien de partager notre passion pour les voyages avec d’autres, tout aussi passionnés que nous! Après trois jours en leur compagnie, nous devons nous séparer à regret…Bon voyage les amis!
Quant à nous, une autre aventure exaltante nous attend. Imaginez, après 17 mois, nous allons retrouver nos enfants! Eh! oui! Marie-Christine et Alexandre, avec sa copine Aline, vont venir nous rejoindre à Granada, Nicaragua. Nous passerons une dizaine de jours avec eux, pour célébrer Noël. Ce sera bien différent de l’an dernier où nous étions seuls à Puerto Natales, au Chili. C’est bien beau Skype, mais rien de tel que serrer dans nos bras ceux qu’on aime, n’est-ce pas?