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Ah! que ça fait du bien! Une semaine à relaxer, sans pédaler. Poser les bagages au même endroit pour 7 jours, bien à l’abri, dans une chambre douillette…le bonheur!
Il fallait aussi célébrer quelques événements: anniversaire de mariage le 13 février, St-Valentin, l’anniversaire de naissance de Denise le 15, donc excellent prétexte pour se payer de bonnes bouffes au restaurant! Ajoutez à cela la fierté d’avoir complété une des étapes les plus difficiles du voyage et vous comprendrez que nous avons passé une très belle semaine à Puerto Montt.
Le 18 février, nous repartons donc à vélo, les jambes ragaillardies, le coeur léger, prêts pour de nouvelles aventures, dans la région des lacs et volcans. Un soleil radieux illumine le paysage jusqu’à Puerto Varas sur le Lago LLanquihue. Cependant, quand nous tournons vers l’est pour longer le lac, le ciel s’obscurçit, les nuages deviennent de plus en plus menaçants et nous avons même droit à quelques gouttes. Bonne raison de faire une pause pour savourer une ‘kuchen’, une délicieuse tarte aux fruits, spécialité du coin, où de nombreux colons allemands se sont établis, amenant avec eux une tradition culinaire des plus nourrissantes pour nos estomacs de cyclistes affamés.
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La grande vedette du paysage de cette région, c’est bien sûr le volcan Osorno, avec son cône presque parfait qui culmine à 2 652 mètres. Mais encore faut-il que les nuages nous le laissent voir! Nous devinons peu à peu son profil pour finalement le voir émerger complètement, sur fond de ciel bleu, à Ensenada où nous nous installons en fin de journée, dans un camping au bord du lac LLanquihue. Quel monstre! Ce volcan est un des plus actifs du sud des Andes. Espérons qu’il continuera à sommeiller le temps que nous serons ici…
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Le volcan lui, a très bien dormi, mais nous, pas beaucoup! Je vous explique. Ici, ce sont les grandes vacances estivales. Alors il y a foule dans la région des lacs, une des préférées des vacanciers pour cette période de l’année. Comme il est difficile de trouver des bivouacs dans ces zones plus habitées, nous devons fréquenter les campings officiels. Cela a des avantages comme des douches et toilettes, mais l’inconvénient majeur, c’est la promiscuité avec tout ce beau monde qui semble ne jamais dormir, comprendre, les vacanciers chiliens et argentins! Nous pensions avoir choisi le site le plus tranquille, en bordure de la plage, mais quelle erreur! D’abord, toute la soirée, nous avons eu droit à 2 sources de musique différentes. D’un côté, nous avions un fan de Brian Adams qui faisaient jouer ses plus grands succès en boucle, et en face, un amateur d’opéra! Puis, il y a eu ce maniaque de soccer qui a décidé de faire écouter à tue-tête à tout le camping, via la radio de son camion, le dernier match en cours vers 22 heures! Une cacophonie invraisemblable, dont personne ne semble se plaindre. Finalement, pour couronner le tout, à partir de minuit, des groupes de jeunes se sont installés sur la plage, certains à peine à 10 mètres de notre tente et TOUTE la nuit, nous les avons entendu rire et chahuter au son d’une musique à la basse lancinante! Même avec des bouchons dans les oreilles, pas moyen de dormir. Exaspérée, Denise s’est levé vers 1 heure pour demander au groupe le plus proche de s’éloigner, mais des dizaines d’autres jeunes étaient éparpillés un peu partout sur la plage, faisant la fête. Finalement, ce n’est que vers 7 heures que les choses se sont calmées. Pas besoin de vous dire que l’énergie n’était pas à son meilleur le lendemain.
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Nous nous dirigeons maintenant vers l’Argentine. Eh! oui! Il faut faire un petit aller-retour à travers les Andes histoire de renouveler notre permis de séjour au Chili. En effet, chaque fois que nous entrons de nouveau au Chili, on nous redonne un permis de 90 jours, ce qui ne sera pas de trop pour remonter jusqu’au nord du pays. Comme la frontière argentine n’est pas très loin d’ici, et que de plus, la route promet d’être spectaculaire, nous nous lançons dans l’aventure. Après tout, ce n’est qu’un col à 1320 mètres…
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La montée du côté chilien se révèle assez ardue toutefois, avec des gradients de pente crève-coeur. De plus, nous n’avions pas prévu que les postes douaniers seraient aussi achalandés en ce temps de vacances. Joli bordel! Avec le sens de l’organisation qu’on leur connait, Chiliens comme Argentins se bousculent pour traverser dans les 2 sens, et comme chacun des postes est éloigné l’un de l’autre, il faut refaire le processus 4 fois au total, pour l’aller-retour! Mais petite revanche de cyclistes sur les automobilistes: nous avons pu nous faufiler en tête de file, sans que personne ne nous interpelle, ce qui a réduit considérablement l’attente. On ne s’est même pas senti coupable après que la plupart des automobilistes pressés nous ait frôlé sur la route! Tiens, toi!
Cette route traverse le parc Puyehue, au pied du volcan du même nom. On peut y voir encore les traces des ravages causés pas sa dernière éruption en 2011. Arbres morts, cendres volcaniques un peu partout, le paysage a des allures de fin du monde par moments. Nous bivouaquons au bord d’un tout petit lac, avec vue sur le volcan. C’est d’un calme incroyable. Nous adorons!
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Vers la fin de l’après-midi, ce jour-là, un automobiliste s’est arrêté tout à coup à notre hauteur et nous a demandé la permission de faire une photo de nous. La conversation s’est engagée et Felipe, un fermier du coin, nous a finalement invité à camper sur sa ferme, environ 1 km plus loin. Fatigués des horribles cahots de la route, nous avons accepté sans hésitation. Felipe, tout fier de nous accueillir, nous a fait visiter sa ferme, où il vit seul. Quelle passion pour sa terre nous avons senti chez cet ‘ermite’ comme il se définit lui-même. Ses yeux brillent de plaisir quand il nous montre son petit paradis, près d’un ruisseau encastré dans des falaises tapissées d’une végétation luxuriante. Il nous parle de la richesse que constitue cette source d’eau pure, à la base de la vie, dit-il. Nous passerons une partie de la soirée à converser avec lui, répondant à ses nombreuses questions sur la vie au Canada.
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La température s’est haussée de plusieurs degrés ces derniers jours, avec un taux d’humidité frôlant les 85%. Le paysage lacustre se noie dans un dense brouillard, et les champs prennent peu à peu les couleurs automnales, si bien que tout nous parait terne tout à coup. Le moral chancèle par moment…C’est peut-être la fatigue aussi, qui se fait sentir après plus de 8 jours d’affilée sur les vélos. À Futrono, au nord du Lago Ranco, nous posons donc nos pénates dans une cabana, histoire de récupérer, mais comme il n’y a pas d’air climatisé, nous souffrons de la chaleur humide. Comble de malchance, la porte-patio se brise et Charles travaille fort avec le proprio pour tenter de réparer le tout, sans succès. Puis le ventilateur déglingué décide de tomber en panne. Ce n’est pas tout: en soirée, c’est le tuyau de renvoi de l’évier de la salle de bain qui se défait, inondant le plancher! Nous éclatons de rire après ce dernier malheur! Quoi faire d’autre? Ce n’est pas la première fois que nous constatons le mauvais état d’une construction ici, comme partout en Amérique du Sud d’ailleurs, mais cette fois, ce sont bien des pépins en même temps.
Avant qu’un autre morceau de la cabana nous reste entre les mains, nous décidons de repartir le lendemain, malgré un brouillard dense, si bien que pour la moitié de la journée, nous ne voyons rien du paysage autour de nous. En après-midi, nous tournons en direction du nord-est et le vent nous pousse agréablement, ce qui nous permet de franchir aisément 105 km pour arriver à Panguipulli, sur le bord du lac du même nom. Nous campons en ville, trop fatigués pour aller plus loin. Un jeune couple de cyclistes argentins passe la soirée avec nous. Lui, vient de finir sa médecine et elle, ses études en nutrition et dans quelques jours, ils entreprendront leur carrière respective. Nous en profitons pour pratiquer notre espagnol et mieux nous renseigner sur la vie en Argentine. Une soirée des plus intéressantes!
Couchés vers 23 heures, pendant que nos amis les Argentins terminent leur gros ‘steaks’ cuits sur le feu, nous sommes réveillés vers 1 heure par une sirène d’alarme qui retentit pendant un bon 2 minutes provoquant les hurlements de TOUS les chiens de la ville (il doit bien y en avoir quelques centaines!). Finalement, ce sont les dizaines de coqs aux alentours et les ibis, qui prennent le relais aux petites heures pour achever de nous gâcher la nuit. Bravement, nous nous levons quand même vers 7h30, et quand nous quittons à 9 heures, les Argentins n’ont pas bougé encore, ni les Chiliens, qui semblent ne jamais être incommodés par les bruits ambiants!
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Nous espérons rejoindre la ville de Concepcion d’ici quelques jours. Bâtie sur le Pacifique, elle a été durement éprouvée par un gros tremblement de terre en 2010, suivi d’un tsunami. Nous espérons bien que la nature restera tranquille le temps que nous y séjournerons!
À suivre…
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Étape un peu plus croustillante, si on peut dire, que celle-ci!! Toujours pour nous tenir en haleine et impatients de vous lire ! Je vous souhaite une prochaine étape un peu plus " reposante"! Bonne route!
RépondreSupprimerMerci Cécile!
SupprimerNous prenons une journée de plus de repos finalement. Faut croire que toutes ces péripéties nous ont pris plus d'énergie qu'on le pensait. Si nous nous fions aux cartes, nos prochaines étapes seront pas mal ardues encore une fois. On va s'endurcir! ;-)
Encore une fois votre sommeil est mis a rude épreuve! Mais au moins vous vivez une expérience inoubliable. C'est vraiment le fun pour nous ici dans notre petit confort de vous lires, avec ces superbes photos.
RépondreSupprimerMerci et bonne route en espérant que vous pourrez dormir en toute tranquillité.
Inoubliable en effet! J'aurais jamais pensé voir des coulées de lave en direct! Mais nous étions tellement abasourdis par le spectacle qu'on a même pas pensé faire une photo! On a admiré tout simplement.
SupprimerNos prochaines étapes promettent encore bien des côtes! J'ai les jambes de plus en plus musclées. Pour le sommeil, faudra nous habituer aux jappements des milliers de chiens errants: ça reste le principal problème surtout dans les petites villes.
Denise
de nouveau des tres belle photo sa fait rêver, bonne chance les gars
RépondreSupprimerMerci Dirk!
RépondreSupprimerIci, à Valparaiso, nous prenons un peu de repos en visitant quelques unes des 40 collines de la ville colorée!