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Traverser la frontière de Bolivie en Argentine n’a pas été de tout repos. Est-ce la Bolivie qui ne voulait pas nous laisser partir ou l’Argentine qui ne voulait pas de nous?
Résumons!
La route de Tupiza à Villazon nous a fait subir encore de ces longues montées qui après presqu’une semaine sans pédaler, vous rentrent dans le corps et vous font arrêter au premier bivouac agréable en après-midi. C’est donc en 2 1/2 jours que nous rejoignons la frontière où nous arrivons vers 14 hres. Pas de chance, une longue file d’attente s’étire devant nous. Nous prenons notre mal en patience, mais après nous être informé au sujet de la taxe que nous, Canadiens, devons payer pour entrer en Argentine, le douanier nous apprend que nous devons avoir déjà fait ce paiement via l’internet et avoir une copie papier de la transaction!!! La belle affaire! Pendant que je reste en ligne avec Jérôme et Delphine, Charles retourne à pied à Villazon et tente de trouver un café internet où il y a une imprimante. Grâce à l’aide d’un bon samaritain, il parvient à obtenir le fameux document…après 1h30 de patience face à la lenteur désolante des connections internet! Pendant ce temps, j’ai fait tamponné nos passeports pour la sortie de Bolivie et il ne reste plus qu’à obtenir le tampon d’entrée en Argentine dès que nous présenterons la preuve du paiement de la taxe! Facile, n’est-ce pas? Il faut aussi passer tous les sacs au scanner, évidemment. Ça nous a pris près de 2 hres 30 au total pour finalement traverser à La Quiaca, petite ville du côté argentin. Avec Jérôme et Delphine qui ont eu la gentillesse d’aller nous chercher des pâtisseries du côté argentin pour nous aider à patienter, nous faisons étape dans un charmant petit hôtel où le proprio nous régale de super pizzas au four à bois…à 21 hres! En effet, en plus d’avancer notre montre d’une heure, il faut nous ajuster aux horaires de repas en Argentine. Déjeuner vers 8 hres, dîner vers 14-15 hres et souper vers 21 hres! Disons que pour des cyclistes affamés, ça va demander une longue adaptation.
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La suite du parcours ne nous dépayse pas trop puisque nous sommes encore sur les hauts plateaux et les paysages surréels se succèdent de nouveau, surtout à la hauteur de la Quebrada de Humahuaca où des formations géologiques hallucinantes bordent toute la route 9. Nous faisons étape dans des petits villages nous rappelant plus la Bolivie par leur côté bled perdu, que l’Argentine qu’on nous dit « plus européenne ».
C’est à Tilcara que nous nous séparons de nos amis Bretons. Nous avons eu énormément de plaisir à voyager avec cette petite famille dynamique pendant un mois. Cependant, le temps file et nous nous devons d’accélérer le rythme, histoire d’arriver en Patagonie à temps pour l’été. Nous les quittons à regret, mais avec l’assurance que nous les reverrons un jour, que ce soit ici en Argentine ou pourquoi pas, en Bretagne? Bonne route les Bretons!
Nous rallions Jujuy (prononcer « rou rouille »!) en une journée, avec des descentes spectaculaires où nous sentons la chaleur à mesure que nous quittons les hautes altitudes. En fait, depuis la frontière, nous sommes redescendus progressivement d’une altitude de près de 4 000 mètres à 1000 mètres! Les températures elles, au contraire, ont monté. Nous roulons maintenant par des 38 à 43 degrés C. On nous dit que c’est exceptionnel qu’il fasse si chaud au printemps, car oui, c’est le printemps ici! Qu’est que ça sera en plein été???
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Donc nous voilà maintenant à Jujuy, une ville qui ma foi, oui, a des petits côtés européens sinon nord-américains. On s’y sent tout de suite moins dépaysés. Par contre, nous y arrivons en plein dimanche après-midi et tout est fermé et il n’y a personne ou presque dans les rues! Ça, c’est pas mal plus argentin. Comme c’est un congé de 3 jours en fin de semaine, tout le monde semble partis ailleurs. Cependant, deux dames âgées nous approchent toutes souriantes, curieuses de nous connaitre, et nous prodiguent mille conseils pour trouver un hôtel tout près du centre. Vite installés, nous profitons du calme pour nous promener tranquillement dans le vieux quartier à la découverte des beaux bâtiments de l’époque coloniale. Ce soir-là, nous soupons (tard!) dans un excellent restaurant et prenons un super dessert dans une vraie pâtisserie! Des petits plaisirs que nous retrouvons avec joie!
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Dès le lendemain, nous rallions Salta en passant par la route de la Cornisa, un chemin étroit qui porte bien son nom puisqu’il s’accroche à la montagne en montant sur une trentaine de kilomètres avant de redescendre de belle façon jusqu’à la jolie ville de Salta. Mais nous aurions pu manquer ça! En effet, dès notre sortie de Jujuy, une camionnette s’est arrêtée sur le bord de la route et son chauffeur, très sympathique, nous a offert d’embarquer les vélos dans la boite arrière et de nous emmener illico à Salta « pour éviter les montées de la Cornisa ». Nous refusons évidemment! Il insiste mais finit par nous laisser en nous souhaitant «buena suerte», un peu perplexe.
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Nous passons deux jours à Salta, à La Posta, un charmant « hostal », véritable petit paradis tranquille au coeur de cette ville tout de même très animée. Nous y croisons d’autres voyageurs, des Français surtout, avec qui il est bien agréable de discuter. Salta, c’est aussi un musée archéologique fascinant où nous pouvons voir des momies d’enfants incas qui étaient sacrifiés lors de cérémonies spéciales en offrande aux dieux des montagnes. Pour plus de détails, voir le lien suivant : axandes.voila.net/enf_sacrif.html
Nous y trouvons aussi de bons restaurants où goûter aux fameux steaks argentins. Un régal! Mais manger un steak de 500 grammes à 21 hres, c’est un peu dur pour l’estomac…
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Les jambes pleines d’énergie, nous quittons Salta, en direction de Cafayate. Malgré la chaleur intense nous parvenons à couvrir 103 km avant de nous arrêter dans une «cabana», sorte de petit motel bien confortable avec piscine en prime! Devinez où nous avons passé la première heure?
Le lendemain, nous sommes entrés dans la fameuse Quebrada de Las Conchas qui borde la route 68 jusqu’à Cafayate. Encore une fois, des paysages de bout du monde nous en ont jeté plein la vue toute la journée! Petite ville renommée pour sa production de vins de qualité, Cafayate se révèle une étape très agréable où nous trouvons un petit hôtel…avec air climatisé! Avec la chaleur qu’il fait, quel bonheur! Autre petit moment de plaisir: une dégustation de glace aux vins! Eh! oui! À la Heladeria Miranda, on a mis au point un parfum de glace au Cabernet et un autre au Torrontès. Délicieux!
Depuis quelques jours, un groupe de cyclistes qui voyagent léger (comprendre avec camions qui transportent tout l’équipement et la bouffe), nous dépasse chaque matin, suivant à peu près le même itinéraire que nous. Ils sont partis de Quito, Équateur, depuis environ 2 mois et ils vont se rendre à Ushuaia, en Terre de Feu. Ils roulent évidemment beaucoup plus vite que nous. Ce sont surtout des Européens et l’organisateur est Hollandais. Ils nous jasent à tour de rôle et plusieurs nous prennent en photo!
En fait, je crois que nous figurerons dans plusieurs albums photos à travers le monde. Nous voyons souvent des gens s’arrêter et hop! descendre de voiture pour nous photographier ou filmer. Nous avons même aperçu un gars qui conduisait d’une main son camion et nous filmait de l’autre avec son cellulaire, tout ça dans une courbe vertigineuse pendant que nous descendions.
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Après Cafayate, nous empruntons la fameuse Ruta Nacional 40 qui descend jusqu’au sud de l’Argentine. Nous traversons d’abord une succession de vignobles avant de retrouver une zone plus désertique où les épineux et les cactus sont rois. Encore une fois, nous roulons sous une chaleur torride. Denise se sent plutôt fatiguée, et quand nous arrivons à Santa Maria, nous trouvons un hôtel où nous resterons 2 jours, le temps de se remettre d’une vilaine gastro…que Charles attrapera aussi! Pas toujours facile, la vie de voyageurs au long cours…
Mais l’énergie revient vite et nous filons sur la Ruta 40, à travers des plaines encaissées entre des Sierras. Le revêtement est la plupart du temps excellent à part de courts tronçons encore en construction.
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Nous remarquons des petites chapelles ou des petits sanctuaires sur le bord de la route, souvent dédiés à la Difunta Correa. Morte de soif pendant la Guerre civile, son bébé aurait survécu en s’abreuvant à son sein. Cette femme serait à l’origine de plusieurs miracles et les Argentins lui vouent une dévotion bien particulière en lui laissant des bouteilles d’eau ou autre offrande.
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Voir ce lien pour l’histoire complète:
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Après plusieurs étapes en bivouac ou en campings (déserts à ce temps-ci de l’année!), nous voilà maintenant à Chilecito, une ville très animée où nous prenons un jour de repos de vélo bien mérité. Mais ici, une des activités populaires semblent être se promener en voiture avec le système de son à fond la caisse, toute fenêtres ouvertes. On sent les fenêtres de l’hôtel vibrer tellement le bruit est intense! Et ce manège dure une partie de la nuit…Pour le repos, on repassera. Ah! l’Argentine! Calme le jour, frénétique le soir et la nuit!
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Nous reprendrons de nouveau la Ruta 40, en direction de Mendoza que nous pensons rejoindre d’ici une semaine. De là, nous prendrons probablement un autobus pour rejoindre la Patagonie plus rapidement et éviter ainsi des milliers de kilomètres de pampas sans fin. Et avouons-le, nous avons hâte de retrouver des températures plus fraîches. Oui, nous aimons la chaleur, mais entre 20 degrés et 40 degrés, il y a toujours bien un bout!
À suivre…