Newton, Kansas:
Nous avons grandement apprécié notre séjour chez Meg et Clark, à Newton. Cette famille est tout simplement charmante et nous avons eu des conversations passionnantes avec eux, en plus de la bonne bouffe. Le petit campeur climatisé était un nid bien confortable.
Nous avons pris le temps de tout nettoyer les vélos au Newton Bike Shop, en plus de faire mieux connaissance avec James, le dynamique proprio. Lors de notre dernière soirée, nous avons assisté à un concert en plein air au Mojo’s Coffee Shop, donné par Soul Revolution, un groupe de Wichita: excellente musique et belle ambiance car il y avait «bike night» ce soir-là et plein de cyclistes étaient au rendez-vous. Newton est une ville où tous les cyclistes devraient faire étape!
L’accident:
Vendredi, 19 juillet, nous quittons Newton après un fabuleux petit déjeuner aux «pancakes» chez Meg et Clark. Nous avons toujours un p’tit pincement au coeur de quitter un endroit aussi agréable et des gens si charmants...
Nous nous dirigeons vers Cassoday à l’est où après un lunch rapide, nous prenons un raccourci de la Transamerica Trail: une petite route de gravier nous amènera plus directement à Madison, notre destination du jour. Les premiers kilomètres se passent bien mais peu à peu, la route devient plus difficile car le gravier est de plus en plus instable. Pas facile de garder le vélo droit sur la route...
Denise raconte:
«Après avoir dérapé en montant une petite côte, je me suis dit: «Ça va être une longue journée...» Je me rends compte que les côtes sont de plus en plus longues et peu après, dans une descente, alors que je prends de la vitesse je perds complètement le contrôle de mon vélo et c’est la chute! Ayayaye! Que ça fait mal! J’ai le souffle coupé, je vois du sang partout sur mes jambes, mon bras gauche et cette douleur au flanc gauche m’inquiète. Je me sens paniquée. Charles accourt près de moi et je lui dis de rincer les plaies au plus vite avec de l’eau. Je vois mon genou gauche profondément lacéré, mon bras gauche est en sang et tout enflé! J’ai mal, j’ai peur».
«Nous étions seuls sur cette route depuis un bon moment mais à peine quelques minutes après l’accident, 2 camionnettes s’arrêtent. Les conducteurs m’aident à me relever tant bien que mal. L’un d’eux offre de nous amener à l’hôpital le plus proche. On m’installe dans le camion pendant que les autres chargent les vélos et les bagages à l’arrière. Eldorado, la ville la plus proche est tout de même à environ 30 minutes! Et il y a des travaux qui retardent la circulation. Laissez moi vous dire que ça été les plus longues 30 minutes de ma vie! La douleur est intense, surtout au genou, mais ce qui m’inquiète le plus, c’est cette douleur à l’abdomen et je me sens terriblement faible.
Arrivés à l’hôpital, on me prend vite en charge et on me radiographie un peu partout, puis c’est le scan de la tête et de l’abdomen. Enfin, on me donne des analgésiques pour la douleur. On me dit ensuite qu’il n’y a aucune fracture mais après quelques minutes, le médecin revient et m’annonce que le scan de l’abdomen démontre un saignement à l’estomac et qu’il vaut mieux me transférer dans un centre de traumatologie à Wichita car cela va nécessiter une opération d’urgence! Vlan! Quelle nouvelle! J’ai la peur de ma vie! L’infirmière en moi sait bien que c’est extrêmement sérieux!»
«En moins de deux, me voilà immobilisée sur une civière dans une ambulance qui m’emmène à toute allure à Wichita à 20 minutes de là. Charles est dans la cabine avec le conducteur. Dès mon arrivée au centre de trauma, au moins une dizaine de personnes s’affairent autour de moi! Le docteur Vasquez, le chirurgien, m’examine rapidement puis vérifie le scan et perplexe, il s’exclame: «Mais elle est où cette hémorragie à l’estomac?» Je ne suis pas sûre de bien comprendre...Il revient m’examiner et conclut tout simplement que le radiologiste a pris mon dîner (un macaroni sauce tomates!) pour du sang! Ah! ben! ça alors! Dois-je en rire ou en pleurer? Vous dire mon soulagement face à cette nouvelle...Je n’ai qu’une bonne contusion à l’abdomen. Mais il reste le genou. Une lacération assez profonde qui demande l’intervention de l’orthopédiste. Celui-ci injecte une solution dans mon genou pour vérifier qu’il n’y ait pas d’atteinte à la capsule de l’articulation elle-même et...je ne me souviens pas de la suite car j’ai sombré dans un profond sommeil, droguée par tous les médicaments qu’on m’a injecté!»
«J’ai su le lendemain que mon genou était en bon état et on me l’a tout simplement recousu. J’ai eu congé de l’hôpital en soirée et c’est Meg, notre hôte de Newton qui est venu nous chercher à Wichita pour nous emmener dans la maison d’un couple d’amis absent pour plusieurs jours. Nous voilà donc installés gracieusement aussi longtemps que cela prendra pour me rétablir. Ouf! Quelle mésaventure, mais dans mon malheur, je suis drôlement chanceuse car aucune atteinte majeure. Le chirurgien m’a dit que je devrais être sur pied d’ici 2 semaines...en fait que je pourrais reprendre mon vélo dans 2 semaines. D’ici là, repos complet...»
Charles raconte:
«La journée avait bien commencée. 62 kilomètres parcourus par temps frais sur une belle route de campagne avant 11 heure du matin. Nous n’arriverions pas trop tard à Madison (this hidden jewel of Kansas). Je savais que l’après midi allait se dérouler sur une route de gravier et sur les premiers kilomètres, la surface de roulement est assez bonne. Mais voila que dans les montées et les descentes le gravier devient plus abondant et plus instable. Denise n’aime pas ça. Elle n’a jamais aimé rouler dans la garnotte car elle a de la difficulté à maitriser son vélo. Peu après, dans une descente où la surface est vraiment mauvaise et instable, je dois me concentrer pour garder mon vélo en trajectoire et je me dis que Denise va avoir de la difficulté dans ce passage. À ce moment, je regarde dans mon rétroviseur et je vois Denise perdre le contrôle et chuter. Je freine dans ma descente tellement sèchement que mon pneu arrière éclate et j’entends Denise crier et pleurer de douleur...ciel, pourvu qu’elle n’ait rien de cassé!»
«Sitôt mon vélo immobilisé, je remonte la pente en courant...à mesure que j’approche, je constate que Denise saigne de partout...merde, on est tout seul sur cette route maudite! J’arrive auprès d’elle et je vois l’os de sa rotule au fond d’une plaie béante...y a du sang partout...sur les bras couverts de lacérations, sur les cuisses...sur l’abdomen...j’ai la chienne! Denise se tord de douleur et me demande d’arroser ses plaies pour les nettoyer du sable et de la poussière. Je n’ai même pas le temps de me demander comment nous allons sortir d’ici que deux camionnettes arrivent en même temps à notre hauteur et les occupants viennent à notre secours. J’installe Denise dans la camionnette et garroche vélos et sacoches dans la boite du camion et Tommy Runyan (notre bon Samaritain) nous conduit à l’hôpital d’El Dorado...»
«...Dans l’ambulance qui nous transfère d’un hôpital à l’autre, j’ai la gorge serrée. Là c’est devenu très sérieux. Denise a une hémorragie interne et doit être opérée d’urgence. J’ai toute sortes de pensées mais je me dis que tout va bien aller. D’ailleurs, je suis occupé à parler à notre compagnie d’assurance pour les aviser de ce qui se passe. Lorsque le chirurgien s’est mit à chercher la dite hémorragie sur les scans et qu’il a déclaré «but where is it?», Nous avons commencé à respirer un peu mieux. Il n’y avait pas d'hémorragie, que de la sauce à spaghetti et du macaroni!»
«Pendant que Denise souffrait, et aussi pendant qu’elle était sous influence des drogues antidouleur et anxiolytiques qui lui étaient administrés, je recevais des tas de messages suite au «post» que j’avais fait sur notre page Facebook. Des messages d’encouragement ainsi que de généreuses offres d’aide des gens que nous avions rencontrés les jours précédents à Newton. Meg et Clark Baldwin ainsi que James du Newton Bike Shop nous ont offert de l’hébergement pour la durée de la convalescence de Denise. Nous sommes présentement chez Rodney Sutter qui, sans même nous connaitre nous prête sa maison en son absence. C’est tout simplement admirable!»
Le premier hôpital où on nous a emmené avait gardé les vélos pour nous et Clark les a récupéré. Le vélo de Denise va nécessiter quelques réparations: 2 roues voilées, guidoline à remplacer et autres petite retouches ici et là. James du Bike Shop va nous aider à tout réparer. Vraiment, Newton ne voulait pas qu’on la quitte on dirait. Nous y voilà installés pour au moins 2 semaines.
À suivre...
Newton, Kansas:
We really enjoyed our stay at Meg and Clark's place, in Newton. This family is just lovely and we had great conversations with them, in addition to great food. The small air-conditioned camper was a very comfortable nest.
We took the time to clean the bikes at Newton Bike Shop, and got to meet James, the dynamic owner. On our last evening, we attended an outdoor concert at Mojo's Coffee Shop. The musicians were Soul Revolution, a group of Wichita: excellent music and nice atmosphere. It was "bike night" and plenty of cyclists were at the rendez-vous. Our conclusion: Newton is a city where all cyclists should stop for sure!
The accident:
Friday, July 19, we left Newton after a fabulous pancakes breakfast at Meg and Clark’s place. We always have a little twinge to leave such a nice place and so nice people...
We are heading to Cassoday, east of Newton, where after a quick lunch, we take a shortcut from the Transamerica Trail: a small gravel road will lead us more directly to Madison, our destination for the day. The first kilometers are going well but slowly, the road becomes more difficult because the gravel is increasingly unstable. Not easy to keep the bike steady on the road ...
Denise says:
"After I skidded up a small hill, I thought:" It will be a long day ... "I realize that the hills are becoming longer and rather steep. Soon after, in a descent, I feel I’m going too fast...but if I use the brakes, it will be worse...finally, I completely loose control of my bike and I fell! Ayayaye! It hurts! I gasp, I can see blood all over my legs, and I feel pain in my belly on the left side. I’m panicked. Charles ran beside me and I told him to rinse the wounds as quickly as possible with water. I can see my left knee deeply lacerated, my left arm is bleeding and is badly swollen, It hurts so much, I'm scared!»
«We were alone on this road for a while but just a few minutes after the accident, two pick-up trucks stop. The drivers help me to get up somehow. One offers to bring us to the nearest hospital. They install me in the cab while others charge the bicycles and all the luggages in the back of the truck. Eldorado, the nearest town is still about 30 minutes! And there are road works that delay traffic. Let me tell you it was the longest 30 minutes of my life! The pain is intense, especially in the knee, but what worries me the most is the pain in the abdomen and I feel terribly weak.»
«At the hospital, I’m taken care of very quickly and sent almost immediately for Rx and head and abdomen scans. Finally, the nurse gives me some Morphine as a painkiller. They reassure me that there’s no fracture but a few minutes later, the doctor comes back and tells me that the scan of the abdomen showed bleeding in the stomach and it is better to transfer me to a Trauma Center in Wichita since it will require an emergency surgery! I’m in shock....I fear for my life! The nurse in me knows that this is very serious!»
«Very quickly, I am immobilized on a stretcher in an ambulance that takes me at full speed in Wichita, 20 minutes away. Charles is in the cab with the driver. The ambulance technician tries to reassure me as every 5 minutes I'm asking if my blood pressure is ok. Immediately upon my arrival at the trauma center, at least a dozen people are working around me! Dr. Vasquez, the surgeon examines me and then look at the scan. Perplexed, he exclaims: "But where is the bleeding in this stomach?" I'm not sure I understand ...He examines me again and since there’s no pain at all when he presses on my stomach, he simply concludes that the radiologist took my lunch (a macaroni tomato sauce!) for blood! Should I laugh or cry? I’m so relieved hearing that. I will have a big bruise on my belly, that’s all!»
«But there’s still my left knee where a fairly deep laceration requires the intervention of the orthopedist. He injects a solution in my knee to check that there is no damage to the joint capsule itself and ... I do not remember more because I sank into a deep sleep, drugged by all the painkiller injections!»
«I was told about the result the next day: my knee is in good condition and they just had to put stitches on it. I was discharged from the hospital in the evening and Meg, our host from Newton picked us up in Wichita to take us in the house of a couple of friends away for several days. So here we are graciously installed as long as it takes me to recover. I’m relieved. What misadventure, but in my misfortune, I'm awfully lucky because no major damage. The surgeon told me that I should be ok in two weeks ... in fact I could hop on my bike in 2 weeks. In the meantime, complete rest ...»
Charles tells:
"The day had started well. 62 kilometers in a cool weather on a beautiful country road before 11am. We would not arrive too late in Madison (this hidden jewel of Kansas). I knew that the afternoon would unfold on a gravel road and on the first kilometers, the riding surface is pretty good. But, shortly further in ascents and descents the gravel becomes more abundant and more unstable. Denise does not like it. She has never enjoyed riding on gravel because she has difficulty to control her bike. Shortly after, in a descent where the surface is really bad and unstable, I must concentrate to keep my bike in trajectory and I tell myself that Denise will have difficulty in this passage. At this time, I look in my rearview mirror and I see Denise lose control and fall. I brake in my descent so strongly that my rear tire bursts and I hear Denise screaming and crying in pain ... My God, I hope she has nothing broken! »
"As soon my bike immobilized, I run back up the slope ... as I approach, I see that Denise bleeds from everywhere ... shit! we are all alone on this cursed road! I arrive beside her and I see the bone of her patella at the bottom of a gaping wound ... there is blood everywhere ... on the arms covered with lacerations, on the thighs ... on the abdomen ... I am worried! Denise writhes in pain and asks me to pour water on her wounds to clean them from sand and dust. I do not even have time to ask myself how we will get out of here that two vans arrive simultaneously to our height and occupants come to our rescue. I install Denise in the van and throw bikes and panniers in the box of the truck and Tommy Runyan (our good Samaritan) drives us to the El Dorado hospital ... »
"... In the ambulance transfering us from one hospital to another, I am anxious. This suddenly became very serious. Denise has an internal hemorrhage and must be operated at once. I have all kind of thoughts but I tell myself that all will be fine. Besides, I am busy talking to our insurance company to advise them of what's happening. When the surgeon began searching the hemorrage on the scans and could not find it and declared "But where is it?», we started to breathe a little better. There was no hemorrhage, but spaghetti sauce and macaroni! »
"While Denise suffered, and also while she was under influence of painkillers drugs and anxiolytics, I received heaps of messages following the "post" that I had done on our Facebook page. Messages of encouragement as well as generous offers of help from people that we had met the previous days in Newton. Meg and Clark Baldwin as well as James of Newton Bike Shop have offered us accommodations for the duration of the convalescence of Denise. We are presently at Rodney Sutter which, without even knowing us opened us his house in his absence. This is simply admirable! »
The first hospital we were taken in had kept the bikes for us and Clark just brought them back. My bike will require some repairs: 2 wheels untrued, guidoline to replace and other little touches here and there. James from the Newton Bike Shop will help us to fix everything. Really, Newton did not want to let us go...We are settled here for at least two weeks.
To be continued ...