Ça y est, la boucle est bouclée, nous voilà arrivés à Bangkok sains et saufs! Au compteur, 4,021 kilomètres. Avouons-le, les dernières semaines ont été mouvementées, contrairement à ce que nous envisagions. Ça avait pourtant assez bien commencé.
Au départ de Khlong Hat, nous avons roulé une cinquantaine de kilomètres sur une jolie route de campagne avec, sur notre gauche, le profil embrumé ou plutôt enfumé, des montagnes sur la frontière du Cambodge. Puis, changement brutal, nous nous retrouvons sur une autoroute en construction, sans accotement, dans la poussière et le bruit des camions, pour environ 10 kilomètres! Heureusement, le reste du trajet jusqu’à Chanthaburi s’effectue sur une autoroute bruyante certes, mais avec un large accotement au moins. Autre élément déstabilisant, le changement de climat: c’est terriblement humide contrairement à ce que nous avons connu jusqu’ici. Chaud oui, mais ça restait généralement sec, donc plus tolérable. Là, on sue tellement que nos vêtements sont constamment mouillés!
Après 113 kilomètres, une journée de repos s’impose et Chanthaburi mérite une courte visite avec sa rivière bordée de vieilles maisons et ses temples colorés mais c’est une cathédrale catholique toute simple qui vole la vedette. Ça serait la plus grande de Thaïlande. Dans un pays à 95% bouddhiste, ça se démarque. Nous profitons aussi du repos pour élaborer notre plan pour les plages à visiter sur la côte est du Golfe de Thaïlande en remontant vers Bangkok. Les îles nous tentent aussi mais après d’intenses recherches, il semble difficile d’y trouver de l’hébergement à prix raisonnable à ce temps-ci de l’année et la logistique pour s’y rendre est un peu compliquée, donc nous resterons sur la côte.
Notre première plage s’appelle Chao Lao Beach. On y loge dans un beau ‘resort’ où nous sommes presque les seuls clients pour 2 jours et le personnel est aux p’tits soins avec nous. Cependant, le 4 février, un courriel d’Air China vient tout chambouler. Vol de retour reporté, puis 2 jours plus tard, encore un changement qui nous ferait passer 29 heures à Beijing! Dans le contexte actuel du coronavirus, ça ne fait pas notre affaire du tout! On rechange tout ça de nouveau, cette fois pour un départ anticipé de 2 jours, mais encore cette escale à Beijing qui nous préoccupe…et si on y restait bloqués qu’on se demande…Donc, appel à notre assureur, et nous avons le feu vert pour changer de compagnie aérienne afin d’éviter la Chine! Ouf! Alors vous imaginez le nombre de téléphones et courriels avant que tout s’arrange, sans parler de nos réservations à Bangkok qu’il faut changer et l’itinéraire à ajuster pour un départ 2 jours plus tôt que prévu. Disons que ça a troublé pas mal notre première semaine de ‘vacances’ sur les plages.
Quant à ces fameuses plages, nous voilà arrivés dans une toute autre Thaïlande, celle du tourisme de masse, avec tout ce que ça comporte d’inconvénients. Plus au sud, la semaine, c’est relativement calme, mais la fin de semaine, c’est envahi de monde, en majorité des Thaïlandais de Bangkok, qui viennent passer du temps en famille au bord de la mer. Disons qu’ils ont le tempérament fêtard et nous aurons droit à quelques soirées bruyantes dans de petits hôtels pas très bien insonorisés, comme à Mae Pim et à Mae Ram Phueng. Vive les bouchons pour les oreilles encore une fois!
Arrivés à la plage de Jomtien, au sud de la sulfureuse Pattaya que nous évitons, ce sont les Russes qui remplissent les hôtels et nous sommes déstabilisés par cette clientèle au visage froid, au regard fuyant, sans jamais de sourire, si bien que même le personnel Thaïs semblent moins souriants que d’habitude. Ce qui nous étonne aussi, c’est l’affichage et les menus, en caractère cyrillique et en chinois! Évidemment, avec le coronavirus, les groupes de Chinois ne sont pas là, mais les Russes semblent avoir pris toute la place. Entendre parler russe plus que thaï autour de nous, ça fait drôle…Le week-end que nous passons à Jomtien, nous avons aussi droit au va-et-vient d’innombrables motos en tout genre, Harleys, ‘choppers’, motos sport, motos thaïs modifiées…pour cracher le plus de décibels possible! C’est qu’il y a un événement moto en ville. Eh! ben! pour la tranquillité, on repassera.
Quant à la qualité des plages, force est de constater qu’elles sont plutôt sales, même si quelques rares sections semblent un peu mieux entretenues. Donc à part y marcher à marée basse, il y a peu d’intérêt à s’y baigner. En fait, nous nous surprenons à faire l’inventaire de tout ce qu’on peut y trouver: d’innombrables sacs de plastique, des briquets, des pailles, des verres, des bouteilles, des chaussures et même des seringues et j’en passe! Le constat environnemental ici est vraiment désolant…Heureusement, pour la baignade, nous profitons de très belles piscines aux hôtels où nous logeons.
Reste aussi le vent du large qui nous rafraîchit un peu pendant nos séances de chaises longues à l’ombre des parasols sur la plage, et il y a ces beaux couchers de soleil à admirer…Nous aurons tout de même quelques jours de calme ici et là. On trouve aussi quelques bons restaurants aux menus plus variés. Intéressant aussi d’assister au retour des pêcheurs le matin. On les voit décharger leurs prises et les vendre directement au bord de la rue donnant sur la plage. Fascinant de voir tout ce qui peut se pêcher ici, bien des bibittes qu’on ne connait pas!
Après un arrêt dans la petite station balnéaire de Bang Saen, nous entreprenons le segment le plus achalandé vers Bangkok. C’est la journée la plus difficile, avec 89 km dans la circulation dense, avec de longues zones en travaux! On en sue un coup et on respire à plein les gaz d’échappements. Nous avons prévu un arrêt à Samut Prakan afin de visiter Muang Boran (Ancient City), un musée en plein air qui reproduit 120 sites importants de Thaïlande, en plus petit ou de la même grandeur, dans un espace ayant la même forme que le pays. C’est comme refaire le voyage en accéléré! On se rend là-bas en taxi, mais on parcourt le site sur de vieux vélos. En plus d’être photogénique, l’endroit est calme, quel bonheur! Denise aime bien retrouver le contrôle des guidons…pour une journée. Nous allons aussi visiter le musée Erawan, où un gigantesque éléphant à 3 têtes d’une hauteur de 40 mètres, surplombe un bâtiment. Impressionnant. Petite note particulière: aux deux endroits, on a pris notre température et on nous a fait laver les mains au gel alcoolisé…
Le lendemain, il reste 29 kilomètres pour rentrer à Bangkok! Charles, l’ancien Montréalais aux nerfs d'acier, trouve que ça se passe pas si mal, mais Denise elle, la fille de la campagne, a atteint sa limite de patience avec les énormes camions et les vieux bus qui nous serrent contre les trottoirs et toutes ces motos pétaradantes qui nous entourent constamment. Et beaucoup de ces véhicules nous crachent de la fumée noire, c’en est suffocant! C’est avec un énorme soulagement qu’elle aperçoit enfin l’hôtel où nous retrouvons nos boîtes pour le vélo et une chambre confortable pour se reposer…presque l’impression d’être de retour à la maison, surtout que le portier nous reconnait et nous accueille chaleureusement. Il nous reste 2 jours pour relaxer, faire un peu de magasinage et préparer le vélo pour l’avion.
Il faut maintenant décanter tout ça…En 3 mois, nous avons fait un super tour du pays et nous avons apprécié certaines régions plus que d’autres. Nous vous ferons un petit bilan de l’aventure d’ici quelques semaines, promis!
À suivre…
Merci Charles et Denise pour ces photos et descriptions. Bonne chance pour le retour.
RépondreSupprimerMerci Michelle!
Supprimermerci bcp et bon retour à la maison .... bien hâte de vous revoir à la salle de danse
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