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Pour ceux d’entre vous qui pensent qu’on se la coule douce au pays de la ‘pura vida’, détrompez-vous, car depuis une semaine, nous travaillons fort! Partis de Quepos après 3 jours de repos, nous rejoignons assez facilement Jaco, puis le lendemain, après le diner, c’est sous un déluge accompagné d’éclairs et de tonnerre, que nous roulons jusqu’à Puntarenas pour attraper de justesse le traversier de 14h pour Paquera, sur la péninsule de Nicoya. Trempés jusqu’aux os, nous prenons un hôtel climatisé pour bien nous sécher mais une panne d’électricité qui dure toute la nuit, fait que nous nous réveillons tout humide, encore une fois.
Pas très grave en fait, car si ce n’est pas la pluie qui nous mouille, c’est la sueur produite par l’effort constant que nous devons fournir pour gravir les p’tites ‘crisses’, comme on appelle maintenant les côtes à fort gradient du Costa Rica.
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En mi-journée, nous croisons un cycliste chilien qui nous annonce que la route que nous voulons prendre après Playa Santa Teresa est impraticable à cause du niveau des rivières trop haut! Plusieurs routes de cette région n’ont pas de ponts pour traverser les cours d’eau et les véhicules doivent passer à gué, ce qui ne cause pas de problème en saison sèche, mais c’est une autre histoire pendant la saison des pluies. Nous voilà bien dépités. Mais notre ami cycliste avoue ne pas s’être rendu jusqu’à la fameuse rivière et seulement s’être fié aux dires des locaux…Découragés de refaire la route en sens inverse, ce qui impliquerait de dures remontées, nous décidons de courir notre chance en continuant, histoire de voir par nous-mêmes de quoi il retourne. Par expérience, nous savons que parfois, les gens du coin exagèrent un peu les conditions ou nous donnent des informations contradictoires.
Arrivés à Playa Santa Teresa sous un beau temps persistant toute la journée (une première depuis que nous sommes au Costa Rica!), nous nous installons dans un petit hostel et allons profiter de la magnifique plage sur le Pacifique, une des préférées des surfeurs. Le proprio de l’hostel nous dit qu’il va appeler des amis qui connaissent les rivières que nous devons traverser à gué, car oui, il y au moins deux cours d’eau sur notre route, le rio Ario et le rio Bongo.
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Comme le petit village est agréable, nous décidons de nous octroyer un autre jour de congé. Sage décision, car le beau temps continue, et les infos que nous communique le proprio sont encourageantes: le niveau d’eau a baissé sensiblement depuis quelques jours, et si le beau temps se maintient, cela continuera rapidement. Actuellement, il indique que Charles aura de l’eau jusqu’à la taille pour la première rivière et pour la seconde, jusqu’à la poitrine. Précisons que Charles mesure 6 pieds alors que Denise ne fait que 5 pieds 2 pouces…alors je vous laisse imaginer ce que Denise pense…
Pour ajouter au suspens, il est question de crocodiles!!! QUOI? Des crocodiles??? Mais on nous dit toujours ça avec un petit sourire en coin…Mais nous savons qu’il y a VRAIMENT des crocodiles dans les rivières du Costa Rica puisque nous en avons vu des dizaines dans le rio Tarcoles, entre Jaco et Puntarenas. Pas rassurant…
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Après une nuit de rêves bizarres (devinez de quoi!), nous prenons la route, ou plutôt, la piste, car ce chemin est complètement défoncé, les trous y sont géants, remplis d’eau boueuse et il y a des pierres partout! Nous parvenons à rouler sur la plage à marée basse pour un bon 3 kilomètres, un agréable répit, puis il faut remonter un peu dans les terres pour finalement arriver à notre première rivière.
Eh! bien! oui! le niveau d’eau a baissé un peu, mais dans la partie la plus creuse, Charles enfonce tout de même jusqu’aux hanches et Denise un peu plus haut que la taille. Le courant est fort cependant, il faut bien se tenir! Nous effectuons plusieurs aller-retour pour traverser tous les bagages, puis Charles termine le trajet avec les vélos. Ouf! Il fait bon retrouver la terre ferme, sain et sauf…surtout après avoir entendu ce drôle de bruit venant de la forêt!
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Denise raconte:
« Pendant que Charles fait la première traversée, je décharge le reste des bagages des vélos, quand tout à coup, j’entends un son venant de la forêt, tout près de moi, un genre de grognement. Mais qu’est-ce que c’est??? Au fait, ça fait quoi un crocodile comme bruit? Je panique un brin…Je prends de cailloux et les lance vers le bois, espérant faire fuir l’animal, mais le bruit se répète à plusieurs endroits!!! Charles ne semble pas rassuré non plus. J’ai beau regarder partout, je ne vois rien. Je n’ai qu’une hâte, terminer cette maudite traversée! »
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Charles raconte:
« Je traverse cette rivière avec de l’eau trouble jusqu’à la taille lorsque j’entends des grognements sourds venant des buissons en bordure de la rivière. Denise n’a pas l’air trop rassurée et moi non plus je dois dire…surtout que j’ai aperçu des petits reptiles à quatre pattes dans les bosquets avant de mettre les pieds dans l’eau…on pense tout de suite aux crocodiles! Mais on ne peut pas reculer alors je continue à traverser les sacoches et les vélos de l’autre côté de cette rivière boueuse! »
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Peu après, nous croisons un groupe de cavaliers qui nous annonce que le prochain cours d’eau est un peu plus profond. Ouille! Denise n’aime pas ça! Par contre, quand Denise raconte ce qu’elle a entendu, un des cavaliers dit que c’est possiblement un héron tigré qui émet ce son! « Quant aux crocodiles, il ne font pas de bruit du tout, ils attaquent tout simplement. » C’est supposé nous rassurer ça??? Finalement peu après, un groupe de cyclistes à vélos de montagnes arrivent et nous mentionnent avoir traversé le rio Bongo hier et ils avaient de l’eau jusqu’à la poitrine…mais ils n’ont pas vu de crocodiles!
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Nous répétons donc le même manège au rio Bongo et cette fois, au centre de la rivière, Denise a de l’eau quasi jusqu’aux épaules! Pas facile de transporter les sacoches à bout de bras, et Charles travaille fort pour amener les vélos au dessus de sa tête, dans le fort courant. Notre peur des crocodiles a un peu baissé, mais nous prenons quand même le temps d’examiner soigneusement le bord de la rivière à chaque fois, surtout que le fond est plutôt vaseux en bordure.
Après cette journée épique, nous décidons de faire une courte étape jusqu’à Samara, d’autant plus que les pentes continuent à nous faire la vie dure. Plusieurs séances de ‘poussage’ de vélo plus tard, nous allons nous détendre dans les vagues du Pacifique sur l’agréable plage de Samara. Et voilà qu’on nous annonce qu’il n’y a toujours pas de pont sur le rio Buena Vista, alors que Charles se fiant à Google, pensait qu’il y en avait un! Donc encore une traversée à gué en perspective.
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Habitués que nous sommes, ça ne nous prend qu’une trentaine de minutes pour tout traverser d’autant plus que le niveau est plus bas que les autres rivières. Tout contents, nous remontons les vélos quand un homme arrive à pied et se prépare à franchir le gué. Il nous fait un peu la conversation et se met à nous raconter « qu’il y a des crocodiles mesurant jusqu’à 5 mètres dans cette rivière et qu’une fois où il a dormi au bord de la rivière, il s’est réveillé tout près d’un de ces monstres»!!! Histoire de Capitaine Bonhomme???
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Mais nous avouons être bien soulagés quand les rivières suivantes ont des ponts, parfois rudimentaires, mais au moins, on ne se mouille pas les pieds! Bien assez que nous ayons encore de dures pentes en gravier à grimper avant d’enfin retrouver le bitume un peu avant Tamarindo. C’est chez Anna et Craig, des hôtes Warmshower extrêmement sympathiques que nous terminons cette randonnée épique dans ce que nous appellerions l’arrière-pays de la péninsule de Nicoya.
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Après quelques jours de détente dans l’agréable village de Tamarindo où nous profitons de la superbe plage, nous reprenons la route en direction de la Laguna Arenal et du célèbre volcan du même nom. Eh! oui! encore un peu de grimpe en perspective, mais au moins, nous devrions rouler sur du bitume quasi tout le long. La saison des pluies semble bel et bien terminée puisque le beau temps est au rendez-vous depuis une semaine, mais un autre ‘ami’ s’est pointé: le vent! La facilité, ça ne semble pas être pour nous…
À suivre…
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Bravo les amis, vous semblez bien en profiter...chaque seconde compte! On a pas l'occasion de vivre de belles expériences comme ça à tout les jours!
RépondreSupprimerVous allez peut-être rencontrer Tim, un British qui suit le même parcours. https://north2northcycletour.wordpress.com/2015/11/23/125-panama/ Il a vécu des expériences hors du commun et témoigne d'un grand courage!
Merci pour le lien!
SupprimerTim est pas loin devant nous au Nicaragua mais je ne crois pas que nous allons le rejoindre car il nous reste encore au moins une semaine au Costa Rica et par la suite allons nous arrêter à Granada pour le temps des fêtes. C'est drôle! Il a fait la traversé via les iles San Blas sur le même bateau que nous avons pris avec le capitaine qui ressemble à Jack Sparrow!
Le monde est petit...très petit. Joyeux Noël!
SupprimerJai fais connaissance de cette cycliste de Granada sur Facebook. Je lui ai suggéré de communiquer avec vous! https://www.facebook.com/littlegypsy
RépondreSupprimerJe viens de visiter le blog de Tim suite à la référence de Pierre, tout un trip depuis le nord de la Norvège! Ils étaient deux au départ, j'ai pas vu s'ils le sont encore ou s'ils ont splité en cours de trajet. Anyway, leur blog est particulièrement informatif sur chaque pays traversé, les devises, la sécurité, l'état des routes, bref une belle mine d'informations. Compte tenu de la quantité d'informations de ce blog anglais, j'ai fait exception en l'ajoutant à ma liste, et en ouvrant une section "Voyageurs étrangers" ! Merci Pierre!
RépondreSupprimerNormand: Tim et Sharon ne se sont pas ''splitté en cours de trajet''. Sharon s'est fait frapper le 26 Avril 2014 par un 4x4 en traversant une saline en Bolivie. Elle est morte sous les yeux de Tim! https://north2northcycletour.wordpress.com/about/
SupprimerTim est retourné au UK pendant 10 mois avant d'admettre qu'il devait reprendre leur périple pour le compléter en souvenir de sa femme. Il a donc repris la route a partir du Chili en 2015.
Un histoire bien triste mais Tim témoigne d'un grand courage pour redonner un sens à sa vie. Il est maintenant au Mexique, il devance Charles et Denise de quelques kilomètres.